Des résidants de la rue J-J. Gagnier, dans le district du Sault-au-Récollet, ont récemment déploré que des travaux sur les égouts de leur rue aient été effectués sans qu’ils n’aient été informés suffisamment, d’une part, et que la Ville n’ait prévu d’emblée des installations sanitaires temporaires pour les dépanner durant ce temps, d’autre part. Journaldesvoisins.com a été interpellé par l’un d’entre eux, tandis que d’autres se sont manifestés sur les réseaux sociaux au cours des dernières semaines.
Ces travaux sur les égouts sont sous la responsabilité de la Ville-centre. Jointe par le jdv, une porte-parole de la Ville, a mentionné que les travaux en question étaient maintenant terminés et que les égouts étaient de nouveau opérationnels.
« Des travaux de gainages d’égouts ont été effectués dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville et plus précisément dans le quartier de Sault-au-Récollet. Les résidants du tronçon de la rue J.-J. Gagnier, entre Prieur et Henri-Bourassa étaient de nouveau desservis. En revanche, les entrepreneurs ont entamé des travaux sur un autre tronçon situé en aval. Le 26 janvier les chantiers étaient clos », écrivait par courriel Marie-Ève Courchesne, chargée de communication de la Ville de Montréal.
Toilettes chimiques, utiles?
Selon la porte-parole de la Ville, un accroche-porte a été distribué le 22 janvier pour une interruption du service d’égout prévue du 24 janvier à 9 h jusqu’au 25 janvier à 13 h, pour une durée totale de 28 heures. Des toilettes chimiques et chauffées ont été installées le 25 janvier vers midi, puis en raison d’un bris d’équipement de l’entreprise CWW, l’interruption a dû être prolongée.
Un deuxième accroche-porte a été distribué le 25 janvier pour informer les citoyens du prolongement de l’interruption, prévu jusqu’au 26 janvier, à 11 h. Le service a finalement pu être rétabli à 6h, le 26 janvier. Les résidants sont donc restés sans service d’égout pendant près de 50 heures, et n’ont pas eu d’installations sanitaires pendant plus de 24 heures, ce qu’ont déploré certains résidants. L’un d’entre eux s’est exprimé ainsi:
« Il faudrait prévoir dans les contrats octroyés par la ville, à même les appels d’offres, a déclaré au jdv Robert Laurier, riverain et ancien cadre de la communauté urbaine de Montréal, qu’une minime portion soit dédiée aux communications avec les citoyens de façon à ce qu’ils soient mieux informés qu’uniquement par le biais d’un simple dépliant comme celui que nous avons reçu lors des travaux de gainages des égouts dans Saut-au- Récollet à la mi-janvier. »
Entreprise ontarienne
D’aucuns s’étonnaient que ce soit une entreprise ontarienne -CWW– qui ait raflé ce contrat de gainage des égouts. L’entreprise Clean Water Works a son siège social en Ontario, mais fait affaire également au Québec et dans les Maritimes. Une filiale de CWW a également pignon sur rue dans l’arrondissement de Saint-Laurent.
Toujours selon le porte-parole de la Ville, en vertu de la Loi sur les cités et villes et des accords de libéralisation des marchés, notamment l’Accord de libre-échange canadien, en matière de construction, les municipalités doivent considérer les soumissions provenant d’entrepreneurs ontariens quand la dépense est supérieure à 101 100 $. Pour ce contrat, l’adjudicataire CWW a soumis le prix le plus bas, soit 6,2% inférieur au deuxième plus bas soumissionnaire québécois.
De plus, les travaux de chemisage de conduite d’égout sont faits durant toute l’année. Il n’y a pas de contre-indications à travailler l’hiver et ce n’est pas plus cher, car les prix unitaires soumis sont fixes pour la durée du contrat, peu importe le moment de réalisation.
« Pour ce tronçon particulier, la raison qui a guidé le choix de travailler en hiver tient à la technique utilisée pour le chemisage d’une conduite de gros diamètre. La technique utilisée (cure à l’eau chaude) se prête mieux dans des conditions hivernales. D’une façon générale, il n’y a pas de contre-indications à procéder à la réhabilitation des conduites d’égout durant l’hiver et cela permet de poursuivre l’entretien du réseau d’égout tout au long de l’année », poursuit-elle.
Pour finir, le coût varie en fonction de la technique utilisée, de la longueur de la conduite, du type de conduite et des diamètres en cause.
Dans le cas du contrat en cause, sur la rue J.-J. Gagnier, le coût moyen au mètre linéaire pour le chemisage de la conduite d’égout est de 900$.
Le gainage
La Ville de Montréal a développé une stratégie d’auscultation vidéo des conduites pour évaluer l’état de ses réseaux d’égouts. Deux types de caméras sont utilisés afin de permettre d’avoir une vue de l’état de la conduite. La première est une caméra à téléobjectif (TO) et la seconde une caméra tractée.
« Dans Sault-au-Récollet, c’est le deuxième type de caméra qui a été utilisé, explique la porte-parole de la Ville. C’est un appareil équipé d’un zoom puissant permettant d’avoir un aperçu de l’état de la conduite en descendant ce dernier dans les “regards” d’égouts au début et à la fin de la conduite. Cette technique peu coûteuse permet d’avoir une très bonne vue d’ensemble de l’état des conduites et d’identifier celles qui sont en mauvais état. Par la suite, celles-ci seront nettoyées et inspectées en détail à l’aide d’une caméra en circuit fermé qui sera tirée sur un chariot dans la conduite. »
Les ingénieurs sont en mesure d’évaluer avec précision l’état de la structure de la conduite en analysant les images vidéo. Ils peuvent ensuite déterminer si une intervention est requise et quelle est la nature de l’intervention à faire si le besoin en est.
La porte-parole de la Ville ajoute :
« Une conduite endommagée peut généralement être réhabilitée à meilleur coût avec de très bons résultats, pourvu qu’elle ne se soit pas effondrée. C’est d’ailleurs cette intervention que préconise la Ville, celle-ci coûte entre 30 et 50% du prix d’une reconstruction. Notons que cette technique a aussi moins d’impact pour les citoyens pour un résultat équivalent à une reconstruction. »
D’autres travaux?
« La rue J. J. Gagnier était la dernière rue de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville dans ce contrat octroyé en 2018. D’autres travaux de ce type sont prévus en 2019, mais le contrat n’a pas encore été octroyé et l’échéancier n’est pas connu », a conclu Marie-Ève Courchesne.
Restez informé
en vous abonnant à notre infolettre
Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.
Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.
Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.