Réfugiés, Maison miracle
La Maison miracle, sise au 8790, rue Lajeunesse, est un ancien immeuble de bureaux converti en logements pour réfugiés en préitinérance. (Photo: François Robert-Durand, JDV)

La Maison miracle Lajeunesse est un immeuble qui offrira 12 logements aux réfugiés et immigrants vulnérables. Il devrait être prêt d’ici le début de l’année prochaine, a appris le Journal des voisins.

Dans un contexte marqué par une crise du logement aiguë et une arrivée soutenue de réfugiés à Montréal, ces habitations sont une bouffée d’air frais même si elle reste modeste.

La Maison miracle constituera un refuge pour des femmes seules avec un enfant, des couples ou des personnes seules. Réfugiés ou immigrants pourront loger pendant deux ans dans des 3 1/2 à condition d’être arrivés depuis moins de cinq ans et en situation de préitinérance. Ces logements s’adressent à des gens qui sont sur le point de se retrouver à vivre dans la rue.

Les bénéficiaires pourront accéder à la subvention à l’aide au logement et s’acquitteront de 25 % du loyer. Cette halte leur permettra de reprendre le dessus sur leur situation afin de pouvoir repartir sur de meilleures bases, croient les promoteurs, les Services communautaires pour réfugiés et immigrants (SCRI).

«Il y a deux ans et demi approximativement, nous avons présenté ce projet et il a été retenu par l’ICRL», indique Miguel Arévalo, directeur du SCRI, au Journal des voisins (JDV).

L’Initiative pour la création rapide de logements (ICRL) a été mise en place par le gouvernement fédéral, par l’entremise de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Elle est en mesure de débloquer des fonds pour faciliter les acquisitions et les réaménagements pour du logement d’urgence.

Le SCRI avait en vue un immeuble de bureaux sur la rue Lajeunesse, non loin de la station de métro Crémazie. Il a soumis son projet et a pu obtenir 3,4 millions $ et une aide supplémentaire de 137 000 $.

Casse-tête financier

«Cela couvre la plupart des dépenses entre l’achat et les travaux. Malheureusement, les coûts ont beaucoup augmenté», regrette M. Arévalo.

Car les estimations présentées il y a deux ans sont aujourd’hui totalement dépassées à cause de l’inflation. Il faudra encore débourser de l’argent pour achever les travaux.

«Nous sommes obligés d’aller chercher du financement supplémentaire et nous lançons un appel à tous nos donateurs pour nous aider à terminer le chantier», dit le directeur du SCRI au JDV.

Les travaux devraient se terminer au début de 2024 et M. Arévalo a bon espoir que les logements seront prêts à accueillir leurs premiers résidents avant le printemps prochain.

En plus du logement, le projet s’accompagne d’un programme d’intégration mené par le SCRI. L’organisme a donné de tout temps des cours de langues et d’informatique et a offert des services en employabilité.

«La Maison miracle est à proximité d’une station de métro pour faciliter les démarches pour les gens», observe M. Arévalo.

La demande ne s’essouffle pas

Ce n’est pas la première fois que son organisme gère des logements pour y accueillir des réfugiés et des immigrants. «Nous avons toujours eu des programmes de logements sociaux et communautaires. Nous en avons à Montréal-Nord», mentionne-t-il.

Depuis deux ou trois ans, il constate une demande croissante en logements de la part de demandeurs d’asile au Canada. Ils se promènent d’un organisme à un autre en quête de la moindre aide disponible. En 2022, le SCRI a eu à traiter 2500 dossiers. Les demandes sont de tous ordres.

«J’ai même donné des paniers de nourriture à des personnes qui nous ont sollicités», raconte M. Arévalo. Il avait demandé l’aide des Samaritains et du Service de nutrition et d’action communautaire, des banques alimentaires d’Ahuntsic.

Face à la multiplication des sollicitations, il tente de multiplier les initiatives pour prêter assistance aux réfugiés et immigrants, notamment dans ses locaux, sur la rue Port-Royal Est.

«Nous avons loué un autre espace à côté du bureau pour ouvrir une friperie», annonce-t-il au JDV. L’organisme tente de satisfaire tout le monde avec sept employés et quelques bénévoles.

«Nous sommes à la porte de PRAIDA. Tous les gens qui ne trouvent pas de réponses là-bas viennent chez nous», observe-t-il.

PRAIDA est le Programme régional d’accueil et d’intégration des demandeurs d’asile. Il est la porte d’entrée pour les services d’aide aux réfugiés et aux demandeurs d’asile au Québec. Les bureaux de l’organisme sont dans le même immeuble que le SCRI sur la rue Port-Royal.

«C’est très difficile pour notre personnel», confie M. Arévalo.

Faire face

Son organisme qui ne bénéficie d’aucun financement du ministère de l’Immigration vit sur le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) du ministère de la Santé et des Services sociaux.

Une autre aide substantielle provient des donateurs qui appuient le SCRI.

Pour autant, cela ne réduit pas les ambitions de M. Arévalo et de son équipe. Ils visent un autre projet de 80 logements sociaux et communautaires, destinés aux immigrants et réfugiés, sur le site de Louvain Est.

Le 20 juin a été proclamé Journée mondiale des réfugiés par l’Organisation des nations unies (ONU).



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