L’intérieur de l’église Santa Rita Scalabrini, ou Sainte-Rita, présentement en rénovation. (Photo : François Robert-Durand, JDV)

Le Village Scalabrini, un bâtiment de 51 logements, est venu compléter le site de l’église Santa Rita sise au 655, rue Sauriol Est. Menée à bien par les Missionnaires scalabriniens, la réfection de l’église a nécessité à elle seule 4,3 millions de dollars et témoigne de l’ampleur du projet immobilier. Ce dernier permet à l’église Santa Rita de retrouver sa vocation antérieure et de rouvrir au communautaire.

Voilà cinq ans que le presbytère et l’église étaient laissés vacants. Le Centre Scalabrini, un organisme d’aide aux réfugiés et aux immigrants, occupait auparavant les lieux. Il avait jusqu’au 30 juin 2017 pour déménager, après 15 ans de services rendus à la communauté d’Ahuntsic-Cartierville.

Le Centre Scalabrini, impliqué dans la communauté, s’était alors battu pour conserver sa place dans le secteur. Les Missionnaires scalabriniens de Montréal (autre nom des Missionnaires de Saint-Charles) avaient en effet manifesté à l’époque un vif intérêt quant à l’acquisition du bâtiment – rendu trop onéreux à conserver tel quel – en vue de le vendre à des promoteurs immobiliers.

Miguel Arévalo, alors directeur du Centre Scalabrini, a dû finalement quitter les lieux et a rebaptisé l’organisme Services communautaires pour réfugiés et immigrants (SCRI), dont les locaux se situent aujourd’hui au 35, rue Port-Royal Est (après un bref passage dans l’arrondissement de Montréal-Nord).

Plus de trois ans après sa fermeture, l’église Santa Rita – qui n’est plus une paroisse aujourd’hui – retrouve toutefois sa vocation communautaire grâce au nouveau projet immobilier et les recettes qu’il engendrera.

Le Journal des voisins s’est entretenu avec le Père Giuseppe Fugolo, idéateur du Village Scalabrini et trésorier de la communauté religieuse, ainsi qu’avec Mario Titotto, vicaire de la paroisse Notre-Dame de Pompéi.

 

Mario Titotto, vicaire de la paroisse Notre-Dame de Pompéi, et Père Giuseppe Fugolo, idéateur du Village Scalabrini et trésorier des Missionnaires Scalabriniens de Montréal. (Photo : François Robert-Durand, JDV)

Village Scalabrini

Le Village Scalabrini est le nom du projet immobilier en construction qui est venu s’ajouter au site de l’église Santa Rita : en tout, ce sont 51 logements allant du 3 ½ au 5 ½ au prix du marché et dont le public cible est les personnes âgées de 55 ans et plus. En 2017, les Missionnaires Scalabriniens faisaient pourtant état d’un complexe immobilier offrant des chambres pour les immigrants.

Basé sur le modèle de Villa Scalabrini en Californie (ou Village Scalabrini) – un concept bien cher aux Scalabriniens et très présent aux États-Unis –, le bâtiment accueille finalement des personnes isolées et des personnes âgées autonomes.

Le Village devait aussi compter 10 prêtres scalabriniens parmi ses locataires… le seul hic? Il n’y en a pas assez! Le Padre Giuseppe Fugolo constitue tout de même le premier locataire et le seul prêtre scalabrinien du lieu.

Le projet immobilier, mené sur l’ensemble des 5 016,80 m2 du terrain et dont la réfection de l’église a coûté à elle seule 4,3 millions de dollars, a été approuvé au préalable par le Vatican et la Ville de Montréal.

Si le presbytère a été détruit, une petite chapelle est conservée pour les fêtes religieuses. Les transepts de l’église et leur perception depuis la rue Sauriol ont aussi été préservés : ils constituaient d’ailleurs la seule condition de la Ville de Montréal à la construction. Pour les détails, téléchargez le document en format PDF : Fiche sur l’église Santa Rita Scalabrini (Sainte-Rita), provenant de la section Patrimoine urbain de la Ville de Montréal à l’adresse 655, rue Sauriol Est.

Une perle pour le communautaire

Les Missionnaires de la congrégation fondée par Giovanni Battista Scalabrini sont une grande organisation multinationale : implanté dans 32 pays sur 5 continents, cet organisme de charité intervient auprès des réfugiés et des immigrants pour leur venir en aide. D’abord concentrés sur la diaspora italienne, ils participent aujourd’hui à soutenir les personnes vulnérables de toutes confessions et origines confondues.

Les recettes des loyers du projet immobilier seront reversées à la mission scalabrinienne dans tout le Canada et le reste du monde. Elles serviront également au maintien de l’église.

Le Père Giuseppe Fugolo, idéateur du projet, explique que nombre de projets similaires existent en Australie, en Californie et à Chicago. Tous portent par ailleurs le nom de Village Scalabrini.

Le Village Scalabrini de Montréal souhaite néanmoins se différencier de ses cousins à l’étranger en intégrant la mission religieuse des Missionnaires scalabriniens au projet. L’ancienne église Santa Rita sera ainsi mise au service d’une organisation communautaire du quartier (voire plusieurs!). Les Missionnaires sont ouverts aux propositions, si des organismes cherchent un local.

Ne manquez pas la suite de notre enquête sur le Village Scalabrini qui paraîtra demain. Dossier réalisé en collaboration avec Jean Paul Dubreuil, recherchiste.



Restez informé

en vous abonnant à notre infolettre


Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.

Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.

Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.

S'abonner
me prévenir de
guest
2 Commentaires
Les plus vieux d'abord
Nouveau d'Abord Avec le plus de votes
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires
Lise Ouellet
Lise Ouellet
1 Année

Quels sont les critères d’accessibilité pour le soutien communautaire annoncé de l’église Sainte-Rita/Village Scalabrini? Les projets doivent-ils être en concordance avec la mission religieuse de la congrégation?

Elaine Bissonnette
Elaine Bissonnette
1 Année

Je suis contente que cette oeuvre se poursuive. J’y suis allé pendant deux ans pour prendre des cours d’espagnol..je n’ai que les bases mais c’est bien apprécié.

Vous pourriez aussi aimer ces articles

Pourquoi Ahuntsic-Cartierville est-il toujours aussi attractif?

Le volume de la population d’Ahuntsic-Cartierville continue de croître. Les nombreux atouts…
École transitoire Marie-Anne

Quelles écoles pour les nouveaux développements sur la rue Meilleur?

Il se construira un peu plus de 1600 logements, donc pour autant…

Logements sociaux et abordables, les bons coups

Deux immeubles de Cartierville voués aux «rénovictions» après un incendie ont été…

La crise du logement vient de loin!

Plusieurs mesures ont été prises, très récemment, par différents ordres de gouvernement…