Écrire que Lyubov Semenyuk est inquiète serait un euphémisme. La jeune femme née en Ukraine réside dans Ahuntsic-Cartierville depuis qu’elle a 7 ans, mais ses tantes, ses oncles et ses grands-parents demeurent toujours en Ukraine. Garder espoir est difficile, mais à l’image du peuple ukrainien, Lyubov fait tout ce qu’elle peut pour aider les siens.
La famille Semenyuk aimerait rassembler tout le monde au Canada, mais cette option n’est pas possible pour l’instant. Comme les hommes de la famille doivent rester en Ukraine pour défendre la patrie, les femmes font face à un choix déchirant.
« Mes cousines ont des enfants et elles ne veulent pas partir… elles sont partagées entre protéger leurs enfants et rester avec leur mari et leurs frères. C’est une situation compliquée », explique Lyubov, très émue.
Les cousins, oncles et tantes de Lyubov résident à Ivano-Frankivsk, une ville de plus de 200 000 habitants dans l’ouest de l’Ukraine. La famille Semenyuk est en mesure de communiquer régulièrement à travers diverses applications, mais la peur de perdre le contact est bien présente.
« Pour l’instant, ils ont encore du réseau, mais on ne sait pas trop ce qui va se passer. La Russie voulait déconnecter les réseaux cellulaires, mais en ce moment, ça va bien », dit-elle.
Lyubov est particulièrement engagée au sein de l’église catholique ukrainienne Saint-Michel-Archange, située sur la rue D’Iberville dans l’arrondissement Ville-Marie, qui organise des collectes de dons depuis le début du conflit. Tout y est accepté et les denrées sont envoyées directement en Ukraine afin d’aider les résidants du pays, particulièrement les familles. Selon elle, les Montréalais ont répondu à l’appel de manière très convaincante.
« Il y a un grand soutien de la communauté, c’est très touchant. Que ce soit des Ukrainiens ou pas, plein de gens sont venus; il y a eu des policiers, des ambulances qui ont amené beaucoup de choses… Il n’y a pas de mot pour décrire [le soutien] des gens. »
La Croix-Rouge canadienne a également amassé des dizaines de millions de dollars afin d’envoyer du matériel d’urgence et du personnel en Ukraine.
Les Montréalais se font entendre
Deux manifestations en soutien à l’Ukraine ont eu lieu à Montréal en fin de semaine. Samedi, une centaine de personnes se sont rassemblées devant le consulat général de la Russie afin de dénoncer la guerre.
Pierre Lachapelle, résidant d’Ahuntsic, figurait parmi cette foule où l’on pouvait voir des drapeaux ukrainiens ornés de slogans tels « Poutine, assassin » ou « Slava Ukraïni (gloire à l’Ukraine) ». M. Lachapelle mentionne que l’invasion militaire russe, « en violation de la Charte des Nations Unies, doit cesser maintenant et l’armée russe aux ordres du malheureux M Poutine doit rentrer chez elle. »
Puis, dimanche, une autre manifestation à la station de métro Sherbrooke était organisée par le Collectif Échec à la guerre. Un autre résidant d’Ahuntsic, Bernard Gauvin, était sur place.
« C’est vraiment une guerre d’agression et, depuis quelques années, l’Occident n’a pas vraiment su donner d’opposition, ce qui a eu pour effet de saper certaines initiatives de paix. […] L’important, c’est qu’il y ait une perspective de désescalade et il faut qu’on aie des débats diplomatiques », croit-il.
Pour M. Gauvin, comme pour bien des gens, la guerre est un non-sens et une catastrophe qui contribue à un sentiment d’impuissance face aux enjeux internationaux.
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