La situation pandémique a été très difficile pour l’ensemble de la population, mais les personnes âgées furent davantage touchées par les conséquences de la Covid-19. Alors que le déconfinement est entamé pour nombre d’entre nous, les aînés doivent continuer de vivre dans l’isolement.
Les gouvernements de proximité (arrondissements et municipalités) représentent les formes de gouvernement les plus près des citoyens.
En entrevue avec journaldesvoisins.com, Émilie Thuillier, mairesse de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, nous explique comment son équipe peut contribuer au bien-être des personnes âgées.
D’entrée de jeu, elle explique que les gouvernements de proximité ne peuvent contribuer aux revenus des aînés. L’équipe de Mme Thuillier mise davantage sur les sports, les loisirs et les activités de socialisation pour leur venir en aide.
« Nous aménageons des endroits, comme les chalets de parcs, où les aînés socialisent ensemble et brisent l’isolement », dit-elle à titre d’exemple.
Toutefois, force est de constater que la grande majorité de ces activités étaient malheureusement indisponibles durant toute la période de confinement.
Mme Thuillier ajoute que les corridors sanitaires et les voies cyclables permettent d’offrir un espace sécuritaire où les aînés, au même titre que l’ensemble des citoyennes et citoyens, peuvent se maintenir en forme.
En outre, l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville a mis en place une ligne téléphonique, avec l’aide du CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal, afin que les aînés de 70 ans et plus puissent recevoir, à l’occasion, un appel leur permettant d’être informés et de discuter de leur situation.
Et les organismes communautaires?
Les organismes communautaires constituent une excellente alternative, pour les gouvernements de proximité, afin de mieux joindre les aînés.
En effet, plusieurs organismes œuvrant dans Ahuntsic-Cartierville apportent un soutien aux aînés, malgré la situation de crise.
« Nous avons dû réajuster notre façon de faire, mais nous avons tout de même continué à offrir une assistance alimentaire », explique Jean-Claude Carrière, vice-président de l’organisme Entraide Ahuntsic-Nord. « Nous avons augmenté la fréquence de nos appels d’amitié avec nos membres afin de nous assurer qu’ils se portent bien », ajoute-t-il.
M. Carrière, en entrevue avec le JDV, met l’accent sur le rôle de communicateur que doivent jouer les gouvernements de proximité auprès des organismes afin de perfectionner les services offerts aux aînés.
« L’arrondissement détient de l’information pertinente et il est important que cette information descende jusqu’aux organismes afin que nous soyons mieux outillés pour aider la situation des personnes âgées », défend-il.
En effet, les organismes sont un pont entre les citoyens et l’arrondissement.
« Les tables de concertation sont un exemple d’espaces de discussions entre les gouvernements et les organismes. Elles sont importantes puisqu’elles permettent de discuter des objectifs prioritaires pour venir en aide aux aînés », explique M. Carrière.
La mairesse d’Ahuntsic-Cartierville signale que l’arrondissement subventionne ces organismes avec l’aide du gouvernement du Québec.
Qu’en pensent les aînés ?
Malgré l’effort de l’arrondissement, ce ne sont pas toutes les personnes âgées qui ressentent l’aide apportée par les gouvernements de proximité.
En effet, Claire Noël, une ainée résidante d’Ahuntsic-Cartierville et auteure de l’essai Vieillir dans la dignité et non dans la pauvreté, croit qu’il est possible d’en faire davantage pour aider la condition des aînés.
« L’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville aménage le parc Ahuntsic. C’est bien, mais en tant qu’aînés, comment pouvons-nous nous y rendre ? », s’interroge-t-elle.
Elle accuse les gouvernements de proximité du manque de soutien pour le transport des aînés et elle propose différentes solutions pour permettre un déconfinement plus actif pour ces derniers.
« Plusieurs taxis sont stationnés à ne rien faire lorsqu’ils sont en dehors des périodes de pointe. Pourquoi ne pas permettre aux personnes âgées d’utiliser les taxis gratuitement afin de se rendre à leur rendez-vous ou pour faire leurs commissions ? La Ville pourrait rembourser les taxis pour l’utilisation qu’en font les aînés », propose Mme Noël.
En outre, Claire Noël croit que la Ville et l’arrondissement devraient faire en sorte que les jeunes s’intéressent au sort des aînés en leur permettant de mettre sur pied un service de vélo-navette équipé de chariot pour déplacer les personnes âgées.
Mme Noël reconnaît qu’il y a plusieurs services intéressants pour les personnes âgées, mais que le problème repose généralement dans le manque de transport ou de budget adaptés à leur situation.
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Les aînés restent à la maison parce que justement, les rues piétonnes, corridors sanitaires et places publiques ne sont pas inclusifs/accueillants pour les personnes ayant des troubles de marche/douleur etc. Quelqu’un qui marche avec une canne ou une marchette ne se sent pas en sécurité/ comfortable en vu de manque de bancs pour s’asseoir ou d’aide pour transporter les sacs etc. Il pourrait avoir des petites navettes électriques (golf carts par ex) qui se promènent d’un bout à l’autre d’un circuit fermé permettant aux aînés de participer pleinement/tout voir sans risque de chute ou d’épuisement.