On les observe depuis trois ou quatre ans. D’abord de manière anecdotique, mais maintenant ils semblent être partout. Ce sont les dindons sauvages qui, malgré leur présence remarquée, ne font pas encore partie du décor. La preuve, des gens s’en surprennent toujours.
Courriels et messages Facebook se sont multipliés cet été pour alerter journaldesvoisins.com de la présence des dindons sauvages dans les rues d’Ahuntsic-Cartierville. Toutefois, cela s’installe dans une sorte de tradition, car ces dernières années, le JDV consacre au moins un article par an à ce sujet. Cette année ne fait pas exception.
« Le dindon sauvage passe le plus clair du temps au sol, à picorer ici et là les graines, petits fruits, noix, glands et insectes. Il préfère les milieux semi-forestiers, les pâturages et les champs de maïs (!) où il peut trouver pitance. Le soir, il se perche dans un arbre mature, surtout un gros conifère en hiver.
Bien que d’allure pataude, il a un vol puissant, mais plutôt bref. Le cri du mâle, un « glou-glou-glou » caractéristique et puissant, peut s’entendre à plus d’un kilomètre de distance. »
Voici comment l’expert ornithologique du JDV, Jean Poitras, décrit cet oiseau de taille respectable.
L’animal est d’ailleurs tellement présent dans le quartier qu’il en est devenu une de ses attractions.
Une page Facebook, Les dindons d’Ahuntsic, fait état de la présence de ces volatiles dans le quartier sous l’angle de l’humour.
Espace Flo, une boutique de la rue Fleury Ouest, représente sur certains de ses vêtements le dindon sauvage comme animal d’intérêt d’Ahuntsic, en compagnie du coyote, de la bernache ou du canard.
Dindon et politique
Même si elle reconnaît qu’elle n’est pas une experte, mais quelqu’un qui s’informe et observe, Emilie Thuillier, mairesse d’Ahuntsic-Cartierville, assure que ce grand oiseau fait partie tout simplement de la faune ordinaire de l’arrondissement.
« Les dindons, c’est un peu comme les moufettes ou les ratons laveurs. Ce sont des animaux qu’on n’a peut-être pas envie d’avoir chez nous, mais ils ne sont pas dangereux tant qu’on ne les attaque pas », soutient-elle.
Les bernaches non plus ne sont pas dangereuses et on les voit se promener nonchalamment dans les parcs. Pourtant, l’arrondissement a voté un budget de plus de 80 000 $ pour attribuer un contrat à une entreprise de gestion de la faune.
« Pour les bernaches, c’est le nombre qui pose problème », souligne Mme Thuillier.
Les dindons qui semblent inquiéter (inutilement) et impressionner ne méritent pas une résolution au conseil d’arrondissement. Cela dit, les élus ne semblent pas non plus crouler sous plaintes des citoyens à ce sujet.
« Des gens nous ont écrit, mais on a plus vu cela sur les réseaux sociaux. Des plaintes sur des dommages ou des accidents, je n’en ai pas eu », confie la mairesse.
Que faire alors avec des oiseaux qui envahissement les pelouses des parcs et les gazons des jardins?
« On n’a pas le droit de les chasser en ville, prévient Emilie Thuillier. Nous n’avons pas vraiment le droit de les délocaliser. Ceux qui gèrent la faune conseillent de ne pas nourrir les animaux. L’information que nous avons, c’est qu’il n’y a pas de programme à mettre en place. »
Mme Thuillier observe toutefois que la présence des volatiles est un bon signe. « Le côté positif, c’est que la nature et la faune sauvage se portent bien à Ahuntsic-Cartierville », croit-elle.
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