(Photo : Philippe Rachiele, JDV)
Copeaux de bois au Boisé-de-Saraguay après la coupe des Frênes malades des suites de l'agrile. (Photo : jdv - Philippe Rachiele) Ahuntsic Cartierville Montréal
Copeaux de bois au Bois de Saraguay après la coupe des Frênes malades des suites de l’agrile. (Photo : jdv – Philippe Rachiele)

Agrile du frêne, plantes envahissantes, couches épaisses de copeaux : les arbres du Bois de Saraguay n’ont pas été épargnés par les coupes récemment. Bien que l’opération ait été annoncée par la Ville en décembre dernier, cela constitue toutefois un choc visuel qui a d’ailleurs inquiété plusieurs citoyens au cours des derniers jours. Journaldesvoisins.com a fait le point.

La Ville –par l’entremise d’un entrepreneur choisi après un appel d’offres– a procédé à des coupes importantes dans le parc du Bois de Saraguay, après avoir fait un inventaire de l’ensemble des arbres sur le territoire.

Au total, 6 300 frênes ont été coupés.

« Force était de constater que l’infestation d’agrile du frêne y était notable puisqu’un peu plus de 97 % des frênes étaient dépérissants et montraient des signes d’infestation»., écrit Gabrielle Fontaine, relationniste à la Ville-Centre.

Arbres coupés au Boisé de Saraguay (Photo: jdv P. Rachiele)

Si le bois coupé jugé en bon état est transporté à l’extérieur, le bois de faible diamètre et les branches eux sont transformés en copeaux de bois sur place. Cette méthode, approuvée par l’Agence canadienne d’Inspection des Aliments (ACIA), assurerait la mort des larves de l’agrile dans le frêne.

Mme Fontaine souligne que les copeaux se décomposeraient d’ici deux ans.

« Les copeaux doivent être répandus sur le sol en une couche ne dépassant pas 3 cm d’épaisseur, pour permettre aux plantes de pousser à travers la couche de copeaux », ajoute-t-elle

L’un des amoncellements de copeaux de bois observé à la mi-mai, au Bois de Saraguay, en-dehors des sentiers, et qui faisait près de 18 cm de hauteur. (Photo: jdv P. Rachiele)

D’après Guy Bussières, professeur au département de Science de la forêt de l’Université Laval, les copeaux de bois sont reconnus pour leurs bienfaits dans la restauration des sols et n’auraient pas d’impacts négatifs sur la biodiversité.

« Deux ans c’est peut-être trop vite, mais à moyen terme il doit y avoir une bonne décomposition, explique-t-il. La décomposition peut se faire assez rapidement sur un sol riche et le boisé est sur un sol assez riche. »

Plantes printanières poussant sur le sol, sans copeaux de bois, début avril (Photo: jdv P. Rachiele)

D’après le professeur, les plantes printanières seraient assez fortes pour pousser entre les copeaux si la couche est mince et bien nivelée. Or, Journaldesvoisins.com a constaté que certains amoncellements atteignaient plutôt 30 cm.

« C’est sûr que s’il y a 30 cm d’épaisseur, les plantes ne sortiront pas », indique M. Bussières.

Une crainte que partage également Marie-Hélène Bécot, membre du comité de suivi permanent du Bois de Saraguay

Copeaux de bois au Boisé-de-Saraguay après la coupe des Frênes malades des suites de l'agrile. (Photo : jdv - Philippe Rachiele) Ahuntsic Cartierville Montréal
Zone d’abattage et copeaux de bois au Bois de Saraguay après la coupe des Frênes malades des suites de l’agrile. (Photo : jdv – Philippe Rachiele)

et trésorière pour la Société d’Horticulture de Montréal.

« À certains endroits, j’ai trouvé que la hauteur des copeaux semblait un peu trop élevée par rapport à ce qu’ils nous avaient dit », fait-elle valoir.

D’après le professeur Bussières, les copeaux provenant des branches seraient plus nutritifs et sont utilisés fréquemment en agriculture.

Selon la Ville, un reboisement serait prévu d’ici 2019-2020, mais aucun frêne ne sera replanté.

Le Comité de suivi permanent du Bois de Saraguay se réunira prochainement afin de faire le point sur le reboisement et sur l’aménagement du parc selon Mme Bécot

Le Bois-de-Saraguay a été déclaré « site patrimonial » et parc-nature en 2016. Son territoire est délimité en partie par la rivière des Prairies, le boulevard Gouin Ouest, l’avenue Joseph-Saucier, l’avenue Jean-Bourdon et la voie ferrée.



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