Projection du documentaire «Kiki» de Sara Jordenö et Twiggy Pucci Garcon, le 18 août. Photo : Benoit Dosseh / JDV

Durant dix semaines, du 18 août au 20 octobre, l’organisme Ballroom pour la Communauté (B4C), en collaboration avec la SERRE – arts vivants, située au parc Nicolas-Viel, tient une série d’activités pour faire connaître la culture queer [se dit d’une personne dont l’orientation sexuelle ou l’identité de genre diffère de la vision binaire normative des genres et des sexualités].

C’est une série d’événements qui se veut à la fois inclusive, festive et réflexive, assurent les organisateurs. Une façon de valoriser la communauté LGBTQ+ qui subit parfois des inégalités et des discriminations. «Ça nous permet de mettre de l’avant des personnes des communautés [marginalisées], leur réalité, mais aussi de [faire connaître] la culture ballroom», explique Anaïs Gilles, cofondatrice du B4C.

Combler un besoin

La culture ballroom est originaire des communautés noire et latino trans et LGBTQ+ de New York. Au-delà de l’aspect festif « flamboyant », elle est un cadre pour répondre à leur besoin de ressources et pallier l’exclusion, notamment.
C’est donc dans l’optique de consolider l’aspect communautaire et d’outiller les personnes queers sur les ressources disponibles sur l’île de Montréal que l’organisme Ballroom pour la Communauté propose, avec la SERRE – arts vivants, différentes activités. Une programmation qui va aussi permettre de comprendre la culture du ballroom et de la « rendre plus accessible aux gens qui en ont besoin ».

Éléments, Elements…

«Dans la performance de vogues, on dit qu’il y a cinq éléments pour que ce soit une performance complète. On a la performance des mains (hand performance), on a les catwalk (une façon de se déplacer), le duckwalk, la performance au sol et les spin and dips [mouvement de rotation avant de tomber au sol sur le dos] », résume Ali Desrosiers cofondateur du B4C. «C’est dans le but de ne pas dénaturer la culture ballroom que nous avons [intitulé] l’événement Éléments, qui est le même mot en français tout comme en anglais », renchérit Anaïs Gilles. De plus, à travers le ball qui se tient en plein air, les éléments de la nature sont mis en exergue, précisent-ils.

Des activités pour tous et pour toutes

La première activité de ce programme a eu lieu le dimanche 18 août au parc Nicolas-Viel. Il s’agissait de la projection du documentaire «Kiki» de Sara Jordenö et Twiggy Pucci Garçon, suivi d’un échange avec les organisateurs. C’est le lieu «pour les gens qui veulent mieux comprendre la culture ballroom puis ce mouvement artistique et communautaire là confie» Claudel Doucet, directrice artistique de la SERRE – arts vivants.
Chaque activité est ponctuée par une session qui permettra au public «de comprendre davantage les nuances… de démystifier des stéréotypes », explique Anaïs Gilles.

Débat avec le public après la diffusion du documentaire «Kiki», le 18 août dernier. Photo : Benoît Dosseh / JDV
10 semaines d’immersion

Le B4C se donne dix semaines pour vulgariser cette culture à travers, entre autres, des ateliers de maquillage, le 1er septembre. Ils seront suivis d’une discussion, le 15 septembre, sur l’art de créer des « moments » et sur les différents codes du ballroom. Un atelier sur les droits et ressources de la communauté est programmé le 6 octobre: «Les sujets abordés [pour cet atelier juridique] sont basés sur le formulaire de suggestions rempli préalablement par les personnes participantes.» Cette immersion dans l’univers du ballroom prend fin le 20 octobre avec un mini kiki ball [événement où les concurrents affrontent leurs maisons rivales pour la gloire].
Alors qu’une préinscription est souhaitée pour l’ensemble des activités, «on n’a pas besoin de s’inscrire pour le kiki ball. Tout le monde est invité à marcher de façon respectueuse, indique Ali Desrosiers. On souhaite que ce soit accessible à tout le monde.»
Toutes les activités débutent à 15 h. Elles sont gratuites et ouvertes au public de tout âge.

Tout le programme

Date

Événements

18 août Projection du documentaire «Kiki» de Sara Jordenö et Twiggy Pucci Garcon – Parc Nicolas-Viel
25 août Atelier Vogue fem & old way avec Kuntiana 007 & Father Ali Old Navy
1er septembre Slay Pinic : pique-nique communautaire avec des ressources d’affirmation de genre
8 septembre Atelier DJ & commentator + session avec Syana Barbara & Father Broadway Mulan
15 septembre Atelier Ballroom : codes & moments
21 septembre The elements Kiki ball
29 septembre Clips & chill + session : projection de ball et discussion
6 octobre Get right — ressources & droits avec la clinique juridique de Saint-Michel



Restez informé

en vous abonnant à notre infolettre


Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.

Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.

Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.

S'abonner
me prévenir de
guest
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires
Vous pourriez aussi aimer ces articles

Un projet d’épicerie solidaire dans Youville

Le 3 avril, une trentaine de résidents de Youville et de membres…

Un boulier plurigénérationnel pour le Quartier des générations

Le Quartier des générations, installé depuis 2018 dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville, s’est doté…

Le Dickcissel d’Amérique (Spiza americana), un visiteur inattendu

Cette chronique de Jean Poitras est tirée du numéro de la rentrée…

Pourquoi un stationnement payant à Claude-Robillard?

Depuis le début septembre, les 400 places de stationnement au Complexe sportif…