
Sur la rue Drouart, une zone résidentielle et relativement calme de Cartierville a connu des événements troublants récemment. Le 29 avril, vers 11 h, les résidents ont entendu une douzaine de détonations. Les coups de feu sont tirés par un jeune d’à peine 16 ans sur un logement.
Le lendemain soir, des personnes tentent de forcer l’entrée d’un appartement d’un immeuble voisin. Le propriétaire est blessé dans l’attaque, les assaillants quittent les lieux en voiture et heurtent un autre véhicule.
Dans les deux cas, des arrestations sont effectuées. Pour les coups de feu, un jeune est appréhendé dans un garage à proximité. Pour l’assaut contre un domicile, la voiture inutilisable après la collision est abandonnée par la bande. Un de ses membres a été arrêté par la police.
Il reste que les événements ont provoqué un certain émoi dans le voisinage.
Dans une infolettre adressée aux différents partenaires locaux par le Poste de quartier (PDQ) 10 du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Yanik Laneville, le commandant de police de Bordeaux-Cartierville, souligne la nécessité d’actions pour rassurer les citoyens.
«Nos patrouilleuses et patrouilleurs sont très présents dans le quartier. Une opération de porte-à-porte a aussi été tenue afin d’aller à la rencontre des résidentes et résidents du secteur où les événements ont eu lieu.»
M. Laneville met également en évidence la nécessité de lutter contre la violence armée à Montréal dans ce contexte.
Apaiser les craintes
Outre l’enquête proprement dite, les policiers mettent en place ce qu’ils appellent un plan de sécurisation.
«C’est souvent pour les rues, les personnes limitrophes, les gens autour. Est-ce qu’ils ont vu quelque chose? Est-ce qu’ils ressentent le besoin d’en parler? Évidemment, on ne pourra pas donner tous les détails [sur l’enquête], mais on sera capable d’expliquer quand même la situation d’une façon plus personnelle», souligne-t-il en entrevue avec le Journal des voisins (JDV).
En plus de parler à un maximum de riverains, les policiers mettent en place un plan de visibilité.
«Évidemment, on [les résidents alentour] veut voir la police présente, on veut être sûr que la situation n’empire pas ou ne s’aggrave pas», relève M. Laneville.
Les gens pourraient craindre aussi que les criminels reviennent.
Le chef de police reconnait que rassurer le public est un travail difficile, car les enquêtes elles-mêmes sur ce genre d’événement sont plus complexes. Mais la mission de rassurer la population demeure.
«Nous ne sommes pas habitués à voir ça et c’est une réalité que la violence armée s’est rapprochée de nous», observe-t-il.
Les délinquants gagnaient de l’argent avec la fraude, le vol de véhicule, les stupéfiants, cependant, ils ont commencé aussi à s’armer.
«Puis on voit maintenant l’utilisation de l’arme à feu comme un outil de menace. Je tire dans un véhicule, je tire dans une vitre, etc. C’est quelque chose qui est excessivement violent, préoccupant, mais ça demeure pour la personne qui fait ça un moyen pour envoyer un message.
Toutefois, ce message ameute le quartier. Plus que connaitre les détails, la population veut surtout être rassurée.
Mieux qu’ailleurs
Pour M. Lanevile, au-delà du trouble que peut provoquer un événement violent, il faut voir la situation de manière globale. Que ce soit pour Bordeaux-Cartierville ou pour l’Île-de-Montréal.
«Nos plus proches comparables, ce sont nos voisins du Sud. En prenant des indicateurs simples, on pourrait voir le nombre d’homicides dans une année; un paramètre assez général pour voir comment évolue la criminalité partout sur la planète. Une ville comparable à Montréal, aux États-Unis (…) ce serait peut-être Philadelphie, avec 1,7 million de populations. Ils sont à plus de 500 homicides par année, donc un et demi par jour. Nous [à Montréal] sommes entre 30 et 35.»
Des chiffres qu’il faut garder en tête pour dire que Montréal demeure sécuritaire et ne pas céder à la panique.
Dans l’édition imprimée du Journal des voisins de juin, vous lirez un entretien approfondi avec le commandant du PDQ 10 sur la sécurité et l’évolution de la criminalité.
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