Oktoecho
Didem Başar, Raniah, Nina Segalowitz, Katia Makdissi-Warren et Norman Achneepineskum de l’ensemble Oktoécho. (Photo: Amine Esseghir, JDV)

Oktoécho est l’ensemble musical en résidence à la Maison de la culture Ahuntsic. Sa particularité est de réunir des musiciens qui autrement ne se seraient jamais rencontrés. Cet été et jusqu’à l’hiver prochain, l’ensemble écume les scènes de Montréal et du Québec avec son spectacle Transcestral.

Qu’ils soient de formation occidentale, moyen-orientale, maghrébine ou autochtone, les musiciens que réunit Katia Makdissi-Warren, directrice artistique, compositrice et «magicienne», arrivent à jouer ensemble et cela fonctionne.

Cela fonctionne si bien qu’Oktoécho vogue de concert en concert attirant toujours un public curieux et de plus en plus nombreux.

C’est juste avant le spectacle Transcestral donné le 2 août au parc Goncourt, à Anjou, que Katia Makdissi-Warren a accordé une entrevue au Journal des voisins. Trois jours auparavant, elle était partie avec ses musiciens à la journée portes ouvertes du Festival de Lanaudière, à Joliette.

«Ce qui arrive, c’est que nous sommes beaucoup de musiciens et souvent les diffuseurs n’ont pas nécessairement les moyens de prendre un gros groupe», indique Mme Makdissi-Warren.

Prochaines dates du programme d’Oktoécho à Montréal
• 11 août, première au Festival international Présence autochtone du vidéoclip Inter-Nation-All. Musique composée par l’artiste Eya-Hey Nakoda (Anders Hunter) et Katia Makdissi-Warren. Au Cinéma du Musée, 1379-A, rue Sherbrooke Ouest.
• 18 août, avec la Virée classique de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) au Théâtre Maisonneuve, concert Mémoires du monde.
• 3 septembre, en duo avec des percussions marocaines au parc Ahuntsic durant le Festival Trad Montréal.
• 29 septembre au Cégep de Saint-Laurent.
• 15 novembre à la Maison de la culture de Verdun.
• 25 novembre à la Maison de la culture Mercier.
• 22 février 2024 à la Maison de la culture Claude-Léveillée.

Oktoécho est sorti de sa tanière de la Maison de la culture Ahuntsic pour aller enchanter les oreilles des spectateurs partout à Montréal.

«Le Conseil des arts de Montréal (CAM) soutient « le CAM en tournée », ce qui permet aux diffuseurs justement de nous prendre», explique la directrice artistique.

Mêler sans embrouiller

Durant le spectacle Transcestral, actuellement en tournée, on trouve entre autres Didem Başar, musicienne originaire de Turquie qui joue du qanûn (ou kanoun). Cette sorte de cithare, que certains appellent harpe du Moyen-Orient, trouve son origine quasiment dans la Grèce antique.

«Beaucoup de gens ici ne connaissent pas cet instrument, mais ils sont curieux et veulent entendre le son, toucher les cordes», raconte Mme Başar, qui en avait joué au festival Ahuntsic en fugue l’an dernier.

Alors qu’elle interprète avec Oktoécho des musiques sur des modes arabes, certains entendent des fausses notes quand elle joue des quarts de ton. «Mais rapidement les gens comprennent de quoi il s’agit», croit Mme Başar.

Bien que le public découvre des musiques venues d’ailleurs, sur des compositions de Mme Makdissi-Warren, les musiciens aussi ne sont pas à l’abri de découvertes de mélodies dont ils ignoraient l’existence.

«Les chants de pow-wow, c’est vraiment nouveau pour moi», confie Mme Başar. En effet, Mme Makdissi-Warren s’est associée Norman Achneepineskum, chanteur de pow-wow qui accompagne au tambour les musiciens d’Oktoécho sur scène.

Sons qui viennent de loin

Ces mélanges inattendus trouvent leurs chemins vers les cœurs des gens tout de suite après avoir atteint les oreilles, croit-elle.

«C’est vraiment l’esprit, parce qu’il y a un esprit qui peut ressembler beaucoup à la musique soufie», illustre Mme Makdissi-Warren.

«C’est la bonne énergie, la joie et le bon temps, résume Norman Achneepineskum. C’est très important quand on chante avec des musiciens de pow-wow. C’est l’arrogance qui détruit l’harmonie du groupe.»

Il y aura des chants de gorge sur scène avec, entre autres, Nina Segalowitz, mais aussi des chants du Maghreb ou du monde arabe d’inspiration soufie.

Raniah, le nouveau nom de scène de la chanteuse d’origine algérienne Lynda Thalie, propose des chants que lui inspire le moment où elle est avec le groupe Oktoécho.

«J’ai laissé aller depuis les dernières années tout ce qui était un peu pop pour m’approcher tout simplement de l’écoute, afin d’être la traductrice de ce que je ressens énergétiquement, du message», souligne-t-elle.

Transcestral semble être un spectacle, façonné, fini. Mais pour Mme Makdissi-Warren, ce n’est jamais fini avec Oktoécho. Elle promet qu’elle a encore d’autres projets avec ses artistes si différents et si semblables à la diversité qui fait le monde.



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Louise Pelletier
Louise Pelletier
1 Année

Je suis très contente de découvrir ce groupe merveilleux!

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