
La Maison des jeunes Bordeaux-Cartierville (MDJBC) projettera le 5 septembre, au parc de Mésy, à partir de 16h, un documentaire au titre évocateur : « Fiche-moi la paix !!! » sur le harcèlement de rue.
Le documentaire Fiche-moi la paix !!! résulte d’un processus de sensibilisation et d’éducation mené par la MDJBC en collaboration avec Prévention Montréal face à l’insécurité, le mal-être, et parfois au mutisme des textes de loi sur le harcèlement de rue.
Facteur déclencheur
Il n’existe aucun endroit où les jeunes filles, dans la grande majorité, n’ont pas été invectivées par des individus.
« Le harcèlement de rue existe partout. Dans les écoles, les autobus, à l’arrêt de l’autobus, à l’épicerie et même sur les lieux de travail », énumère Sareena Kumari, coordonnatrice du projet. Elle-même victime de cet abus plus jeune.
Le désir de mettre les pieds dans ce panier de crabe enfle à cause du parc de Mésy, entre autres raisons. Un des points de rassemblement des résidents de Cartierville, le parc de Mésy abrite également la Maison des jeunes Bordeaux-Cartierville. Et le faible éclairage de la rue Grenet amplifie le sentiment d’insécurité. L’organisme évoque aussi le cas du parc Louisbourg. À ce lieu où ils partent se divertir, des jeunes, pour éviter des rencontres d’infortunes, courent pour regagner leurs domiciles.
La totalité de l’échantillon des personnes sondées en amont du projet par la MDJBC affirme avoir subi au moins une fois le harcèlement de rue. Partant de ce constat, l’organisme multiplie les démarches pour inverser la tendance. Ce projet pour stopper le harcèlement de rue est l’une d’entre elles.
« Nos parcs ont besoin d’un peu d’amour », confie Émile Ndikumagenge, directeur des services aux jeunes.
L’éléphant dans la pièce

Selon une étude dirigée par Isabelle Courcy, professeure associée au département de sociologie de l’Université de Montréal, entre 2020 et 2021, le harcèlement de rue est un phénomène très répandu. Les statistiques de ses travaux révèlent que 65,3% des personnes sondées ont déjà vécu du harcèlement à Montréal.
« Le harcèlement de rue désigne les comportements intrusifs et non sollicités, verbaux ou non, exprimés dans l’espace public par des inconnus et qui peuvent être intimidants, insistants ou irrespectueux. »
Il se manifeste comme suit : regards insistants, gestes déplacés, insultes, sifflements, sollicitation sexuelle, etc.
Contre le laxisme moral

Avec cette projection du documentaire, Fiche-moi la paix !!! la MDJBC souhaite attirer l’attention des uns et des autres sur un laxisme moral. En effet, ces comportements répréhensibles parviennent à se faufiler entre les mailles du code de bonne conduite et de la justice. Parfois même, certaines victimes se retrouvent dans le costume du coupable.
« Il y a des parents qui interdisent à leurs enfants d’être dehors à une certaine heure, lorsque ceux-ci leur font part de leur mésaventure », déplore Sareena.
L’approche parentale, le regard de la société sur ce phénomène au silence assourdissant qui gangrène la société, inhibe les victimes qui se tapissent dans le mutisme.
Idée du documentaire
« Toutes les démarches qu’on mène vont dans le sens de la responsabilisation de la victime. C’est à la victime de faire attention. C’est à la victime de savoir comment réagir. Mais la société, dans son ensemble, qu’est-ce qu’elle fait? », s’interroge le directeur des services aux jeunes de la MDJBC.
Sareena Kumari et Sanah Chourouhou, les deux figures de proue du projet, décident alors de faire un documentaire. Elle caresse le noble l’espoir que cela fasse bouger les lignes à tous les étages de la société.
« À travers ce film, on veut montrer l’impact que le harcèlement de rue a sur les victimes afin de conscientiser la population », explique Sanah Chourouhou, intervenante jeunesse et réalisatrice du court-métrage.
Fiche-moi la paix !!! Cri du cœur, cri de détresse, cri de dépit, ou cri d’espoir. Ce documentaire produit par la Maison des jeunes Bordeaux-Cartierville (MDJBC) contre le harcèlement de rue va être le point d’orgue d’une soirée de partage et de discussions, le 5 septembre de 16 h à 20 h au parc de Mésy au 12120 rue Grenet.
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