Prévenir les chutes
Des exercices permettent aux personnes âgées d’adapter leurs mouvements pour déplacement qui leur évitent des chutes dangereuses. (Photo: courtoisie, CIUSSS-NIM)

C’est une véritable épidémie. Les chutes graves nécessitant souvent une hospitalisation touchent essentiellement les personnes âgées. Une solution pour les aînés: bouger, mieux, et de manière plus sécuritaire.

À 81 ans, Marie-Hélène* est en grande forme. Elle n’a heureusement jamais fait de chute grave. Pourtant, elle a tenu à suivre le programme «Prévenir les chutes et les fractures chez les aînés» offert au Centre Jean-Jacques-Gauthier (CJJG) à Ahuntsic.

«C’est à cause de ma voisine à qui on avait conseillé de suivre des cours de prévention. Comme elle était seule, elle m’avait demandé de l’accompagner. C‘est comme ça que j’ai suivi la formation de 10 cours», raconte Marie-Hélène.

Elle a trouvé très utiles les enseignements. Même si elle ne s’en rendait pas compte, elle ne se déplaçait pas toujours de la manière la plus sûre pour elle.

«Je fais tout à toute vitesse. Je marche vite, je fais des courses vite; alors j’ai appris à ralentir», lance-t-elle.

Dehors, quand il y a de la glace ou de la neige, il faut porter de bonnes chaussures, mettre des crampons et aussi favoriser la prudence.

«Je n‘ai pas de canne encore, mais peut-être plus tard, j’en prendrai une. Et puis bien sûr il faut faire attention. Quand il y a trop de glace, quand c’est très froid, eh bien bien je ne sors pas», explique-t-elle.

*Marie-Hélène: prénom fictif à la demande de la dame interviewée.

Attirer l’attention

Le programme des groupes de prévention des chutes dispensé gratuitement au CJJG – au moins 250 personnes ont participé à cette formation cette année – fournit aussi des pense-bêtes, des astuces qui rappellent qu’un accident arrive aussi à la maison.

«On a appris à mettre un tapis antidérapant dans la baignoire. On a installé suffisamment de lumière, des petites veilleuses un peu partout. J’ai demandé à mes petits-enfants de ne rien laisser traîner dans le salon pour ne pas que je trébuche. Et si je vais dans la salle de bain ou bien au sous-sol, je traîne mon téléphone sans fil avec moi», énumère-t-elle.

Les chutes, un enjeu de santé publique

À Montréal, 6575 personnes sont rentrées à l’hôpital après une chute en 2020-2021 et 82 % des personnes hospitalisées étaient âgées de plus de 65 ans.

Au Canada, la cause principale d’hospitalisation et de décès chez les personnes âgées de 65 ans et plus ce sont les chutes. Elles étaient en hausse de 47 % entre 2009 et 2020.

Entre 2016 et 2020, on a pu recenser 13 598 chutes à l’extérieur sur le territoire de l’île de Montréal et 63 % des cas ont nécessité une intervention des services ambulanciers.

Ahuntsic-Cartierville se classe sixième parmi les arrondissements de Montréal avec 5,7 % des cas. C’est Ville-Marie qui décroche la première place avec près de 11 % de cas, loin devant le deuxième arrondissement, Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce avec 7,9 % des cas.

Il y a plus de femmes (51 %) qui tombent que d’hommes (44 %) et l’écart s’agrandit après 80 ans.

Le nombre le plus important de chutes a eu lieu en janvier, février et mars (4438).

Les principaux coupables de ces chutes sont la glace (2026), le froid (1071) et la pluie (873). Plus rarement la neige (390).

Les gens sont tombés plus souvent dans un stationnement (3245) sinon sur un trottoir (1477).

Selon les prévisions, une personne sur quatre sera âgée de plus de 65 ans en 2031.

Extrait de Portrait des chutes extérieures sur le territoire montréalais, publié par la Direction régionale de la santé publique du CIUSSS du Centre-Sud-de l’Île-de-Montréal, en 2023.

Pour Élise Doré, ergothérapeute-conseil à la Fondation Âge à Québec, au-delà des exercices et conseils que procurent des programmes comme celui du Centre Jean-Jacques-Gauthier, l’importance de ces cours développés par la Santé publique évite aussi que la situation des personnes âgées se dégrade en cas d’accident.

«Le plus gros danger pour des personnes qui sont à risque de faire des chutes, c’est justement d‘arrêter de bouger. C‘est cela qui va augmenter le risque», souligne l’ergothérapeute.

Une première chute est un des facteurs de risque important.

«À partir du moment où un aîné est tombé, souvent il y a une peur qui s’installe chez lui et il va moins bouger pour éviter un accident. Mais en bougeant moins, il y a une dilution de ses capacités. On tombe alors dans un cercle vicieux. On se met de plus en plus à risque de chuter», précise Mme Doré.

Les personnes âgées sont plus à risque de faire des chutes. (Photo: Tookapic, courtoisie pixabay.com)

Ô vieillesse ennemie

Marie-Hélène n’est pas un cas exceptionnel. Elle est un exemple d’une personne âgée qui doit adapter ses déplacements.

«Avec l’âge, on observe une diminution de l’endurance cardiovasculaire et musculaire. Également, une réduction de l’amplitude articulaire et de la flexibilité. On a une diminution du champ visuel, on est plus facilement éblouis, aussi. Tout cela influence notre mobilité. On a besoin d’un meilleur éclairage pour se déplacer de façon sécuritaire. Souvent, on va soulever les pieds un petit peu moins quand on marche, nos pas vont être plus courts. Il y a plein de ces petites choses dans le vieillissement normal», explique l’ergothérapeute.

Toutefois, si le nombre d’années augmente de manière linéaire, cela ne signifie pas que les individus sont égaux en âge et en difficulté.

«C‘est clair dans les statistiques que les personnes âgées sont plus à risque de chute. Par contre, on ne peut pas définir un âge précis parce que chaque personne a sa propre trajectoire de vieillissement. On ne vieillit pas tous à la même vitesse. Cela dépend de nos habitudes de vie, de notre vécu, de nos maladies. Mais une chose est certaine, c’est qu’en vieillissant, il y a des changements sur le plan physique qui font qu’on est plus à risque de faire des chutes», souligne Mme Doré.

À force de parler de prudence et d’attirer son attention sur les risques pour sa santé, Marie-Hélène s’est offert récemment un cadeau.

«J‘ai acheté un petit gadget. C’est un avertisseur de chute que je porte maintenant, comme je suis seule à la maison, en plus de faire attention pour ne pas tomber. Ça ne prévient pas les chutes, mais s’il m’arrive un étourdissement ou un manque d’équilibre, que mes yeux ou mes oreilles me piquent, alors ça me rassure de savoir que quelqu’un, au bout de la ligne, viendra à mon secours», confie-t-elle.

NDLR: en novembre, consacré Mois de la prévention des chutes, plusieurs CHSLD et autres lieux de résidence pour aînés ont tenu des activités de sensibilisation durant cette période. Nombreux conseils de prévention et information sur les chutes ici.

Novembre, Mois de la prévention des chutes. Table d’information et de sensibilisation au CHSLD Laurendeau à Ahuntsic. (Photo: Anne Marie Parent, JDV)



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Louise Charron
Louise Charron
1 Année

Les trottoirs sont archi mal nettoyés durant l’hiver dans Ahuntsic. Quand on va au centre ville ils sont grattés au ciment on arrive dans Ahuntsic et toute la glace et la neige sont encore sur les trottoirs même après que la chenillette soit passée. Ils passent souvent mais ne grattent rien, la pelle avant est relevée.

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