(Photo : Philippe Rachiele, JDV)
Chaîne humaine autour du Centre communautaire Ahuntsic, à l’occasion de la journée d’accueil l’automne dernier. (Photo: archives jdv)

Alors que les organismes communautaires de Bordeaux-Cartierville pourront éventuellement s’installer dans le bâtiment des Sœurs de la Providence, qui sera aménagé en Maison du citoyen d’ici 2018, l’avenir des organismes communautaires d’Ahuntsic est incertain. Certains craignent de devoir quitter leurs locaux, d’autres redoutent une augmentation de loyer considérable.

Diverses problématiques menacent effectivement la stabilité physique de plusieurs organismes d’Ahuntsic. Pour le directeur de la table de concertation Solidarité Ahuntsic, Azzedine Achour, la situation est « inquiétante » et il est nécessaire de trouver une solution à long terme.

Reprise potentielle

Le bâtiment sur la rue Laverdure qui abrite la vingtaine d’organismes du Centre communautaire d’Ahuntsic appartient à la Commission scolaire de Montréal (CSDM). Dans la dernière année, la CSDM a évoqué la possibilité de reprendre le bâtiment, en vue de l’utiliser à des fins éducatives ou de le vendre. Des analyses sur l’état du bâtiment et les besoins du quartier en éducation sont en cours. Les résultats devraient être connus à la fin de l’année scolaire.

« Pour la prochaine année, on est sûr de pouvoir rester, mais la CSDM ne peut pas nous renouveler notre bail au-delà d’un an », s’inquiète le directeur de Solidarité Ahuntsic, qui a la responsabilité du centre communautaire. Selon M. Achour, la CSDM n’envisage pas de reprendre le bâtiment pour l’instant, mais le directeur est conscient que celle-ci peut revenir sur sa décision.

De son côté, le chargé de communication de la CSDM, Alain Perron, a confirmé à journaldesvoisins.com que « le bail a été renouvelé » et qu’« il n’y aura pas reprise de l’immeuble [cette année] ». La CSDM n’a toutefois pas souhaité émettre davantage de commentaires pour le moment.

Prix du loyer incertain

Le Centre de ressources éducatives et communautaires pour adultes (CRÉCA) occupe également des locaux dans un bâtiment appartenant à la CSDM, situé sur la rue Chambord, à proximité du CLSC d’Ahuntsic. L’organisme partage le bâtiment avec l’École Félix-Antoine et l’Association des retraités d’Ahuntsic (ARA).

« On est inquiet d’une possible reprise du bâtiment, mais aussi au niveau du loyer », explique la directrice du CRÉCA, Claude Ampleman. Bien qu’elle n’ait reçu aucune information officielle de la part de la CSDM, Mme Ampleman souligne qu’un employé de la commission scolaire lui a indiqué que celle-ci souhaitait augmenter les loyers des immeubles excédentaires à 11 $ le pied carré d’ici 2020. « Actuellement, je paye 3,88 $ le pied carré. Jamais nos subventions ne vont accoter cette augmentation », se préoccupe la directrice du CRÉCA.

Elle attend actuellement l’information concernant l’augmentation de loyer pour la prochaine année. Si cette augmentation est importante, elle craint que l’impact soit « assez épouvantable ». Le CRÉCA sera probablement en mesure de payer pour un an, mais pas à long terme.

Quatre mois pour quitter

Quant à lui, le Centre Scalabrini de Montréal pour réfugiés et immigrants doit quitter ses locaux sur la rue Sauriol d’ici le 30 juin. « C’est très inquiétant et difficile, parce que les délais sont vraiment courts », mentionne le directeur du centre Miguel Arévalo.

C’est dans l’intention de vendre le bâtiment que les missionnaires scalabriniens de New York, propriétaires de l’ancienne église Ste-Rita où loge l’organisme, ont demandé à celui-ci de quitter le bâtiment dans de brefs délais.

L’alternative, proposée par les propriétaires de l’immeuble, ne convient pas du tout à l’organisme communautaire. « Ils nous offrent de petits locaux au coin de Saint-Michel et Sauvé. Ce n’est pas une alternative viable », soutient M. Arévalo.

Il rappelle que l’organisme a besoin d’un minimum de 5000 pieds carrés pour offrir l’ensemble de ses services, ce qui comprend notamment un centre d’hébergement. « Il faut trouver une solution durable, sinon on va couper tous les services », déplore-t-il, insistant sur l’urgence de la situation.

Trouver une solution à long terme

Solidarité Ahuntsic, qui regroupe de nombreux organismes du quartier, a mis en place un comité de travail, composé de multiples acteurs, afin que des réponses soient rapidement apportées à la problématique d’accessibilité à un local.

La députée provinciale de Crémazie, Marie Montpetit, fait partie du comité. Bien informée de la problématique, elle suit la situation de près et compte participer activement aux travaux du comité. « La stabilité géographique des organismes m’apparaît comme quelque chose d’important », déclare-t-elle, précisant qu’elle compte apporter sa pleine collaboration aux organismes, et ce, au fur et à mesure que le dossier évolue.

Jusqu’à présent, la députée a fait des représentations auprès de la présidente de la CSDM, Catherine Harel Bourdon, et du maire de l’arrondissement, Pierre Gagnier, afin de les sensibiliser à l’importance de la stabilité des organismes.

« Il est extrêmement important que les organismes communautaires continuent à jouer leur rôle localement, affirme Marie Montpetit. Je pense que tous les acteurs, à l’heure actuelle, travaillent dans le même sens que les organismes, c’est-à-dire assurer leur stabilité pour qu’ils puissent faire leur travail auprès des citoyens du quartier. »

Comme à Bordeaux-Cartierville

« La meilleure des solutions serait que l’arrondissement acquière une bâtisse pour les organismes du quartier Ahuntsic. On souhaite pratiquement le même traitement qu’à Bordeaux-Cartierville, mais pas au même degré d’urgence », estime le directeur de Solidarité Ahuntsic.

Il reconnaît l’urgence d’intervenir dans Bordeaux-Cartierville ainsi que l’occasion exceptionnelle qui s’est présentée à l’arrondissement concernant l’acquisition de la propriété des Sœurs de la Providence. « Toutefois, on ne veut pas être oublié », soutient-il.

Rappelons que la future Maison de quartier de Bordeaux-Cartierville sera aménagée, d’ici 2018, au sein de la propriété des Sœurs de la Providence sur la rue Grenet. Celle-ci a été achetée par l’arrondissement et la Ville de Montréal. Selon la directrice du CLIC de Bordeaux-Cartieville, Nathalie Fortin, on y retrouvera non seulement des locaux pour les organismes communautaires, mais également des espaces citoyens, une bibliothèque ainsi qu’une salle de diffusion culturelle.

Mme Ampleman du CRÉCA et M. Arévalo du Centre Scalabrini souhaiteraient, eux aussi, qu’un projet similaire soit réalisé dans Ahuntsic. Les organismes communautaires du quartier veulent pouvoir continuer à faire leur travail, qu’ils jugent essentiel pour la communauté. Mais pour cela, ils ont besoin de locaux appropriés.



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