Julie Roy, conseillère du District de Saint-Sulpice. Mme Roy a été élue sous la bannière de Projet Montréal aux élections municipales de novembre 2021. (Photo: François Robert-Durand)

La nouvelle élue de Saint-Sulpice, Julie Roy, a livré ses premières impressions au JDV après sa victoire contre le conseiller sortant du district, Hadrien Parizeau. Troisième d’une série d’entrevues postélectorales.

Julie Roy, candidate du district de St-Sulpice pour Projet Montréal (Photo : jdv – Philippe Rachiele)

Ayant remporté par quelque 500 voix de majorité une course serrée avec le candidat d’Ensemble Montréal, Julie Roy est la seule nouvelle élue à être assermentée dans Ahuntsic-Cartierville.

Parizeau emporté par la vague Projet Montréal

 

« On pensait que ça allait être plus serré », confie la nouvelle conseillère.

La candidate partait avec un sérieux déficit de notoriété face à son adversaire qui avait été élu avec une majorité claire en 2017.

Candidat-vedette de Denis Coderre, Hadrien Parizeau semble avoir rompu les liens avec son ancienne formation politique depuis sa défaite et avoir fait une croix sur la politique municipale sans fermer la porte à un saut en politique provinciale. Il n’a pas retourné nos demandes d’entrevue.

Selon nos informations, il n’était pas présent au caucus du parti au terme duquel Denis Coderre a annoncé son départ de la vie politique.

« On a beaucoup, beaucoup, beaucoup travaillé, on a fait beaucoup de portes, beaucoup de sorties sur le terrain », explique Julie Roy qui pense avoir bénéficié dans Saint-Sulpice de la ”vague Projet Montréal” qui a reporté Valérie Plante à la mairie de Montréal et Emilie Thuilllier à la mairie de l’arrondissement.

L’analyse des résultats détaillés par section de vote montre en effet que les appuis pour Denis Coderre se sont effondrés dans l’est du district.

Même les sections de vote qui ont penché du côté du parti de l’ancien maire, notamment dans le quartier d’affaires du District Central, l’ont fait avec de moins fortes majorités qu’il y a quatre ans.

« Je pense qu’on a peut-être dépassé cette conception de “Projet Montréal, c’est pas bon pour les affaires” », analyse Julie Roy.

Elle rappelle que Montréal, dans son ensemble, a connu une meilleure relance économique que la moyenne des villes nord-américaines. En poste depuis quatre ans, l’administration Thuillier a aussi su tisser des liens avec la communauté d’affaires locales, notamment au sein de la SDC du District Central.

« L’équipe Thuillier en place a une vraiment une énorme crédibilité dans l’arrondissement, donc je dirais que ç’est aussi tout le travail d’Emilie Thuillier qui rejaillit dans Saint-Sulpice aussi », soutient la nouvelle élue.

Un vote écologiste ?

Selon la conseillère, c’est d’abord et avant tout son engagement écologiste qui a convaincu plusieurs électeurs et électrices de lui accorder leur vote.

« Il y a une nouvelle démographie aussi dans Saint-Sulpice, avec l’explosion du prix immobilier, on voit qu’il y a beaucoup de nouveaux arrivants », observe la conseillère élue.

Ce serait donc en partie le vote écologiste, porté par les nouveaux ménages progressistes installés dans les secteurs Youville et André-Grasset notamment, qui auraient fait la différence pour la candidate de Projet Montréal.

Ce phénomène a d’ailleurs mené à plusieurs victoires pour la gauche écologiste à travers le Québec.

La nouvelle conseillère place donc la réponse municipale à l’urgence climatique au cœur de son engagement comme élue.

« C’est maintenant qu’il va falloir se décider, qu’il va falloir passer en action », prévient Julie Roy.

La nouvelle conseillère dit avoir senti que les gens sont « anxieux » face aux conséquences des changements climatiques, mais qu’ils sont aussi « prêts pour le changement ».

Elle entend ainsi mettre à profit son expérience de mobilisation environnementale pour accélérer la transition écologique dans son district, où l’on retrouve d’importants îlots de chaleur.

Un nouveau terrain à apprivoiser

En tant que nouvelle élue, Julie Roy est consciente d’avoir beaucoup à apprendre, mais elle pense pouvoir rapidement s’intégrer à l’équipe en place.

« Ce qui m’encourage beaucoup, c’est que je suis extrêmement bien entourée », fait-elle valoir.

La nouvelle conseillère pourra s’appuyer sur les douze ans d’expérience d’Emilie Thuillier et sur ses collègues Jérôme Normand et Nathalie Goulet qui entament leur deuxième mandat.

« C’est sûr qu’ils vont pouvoir m’épauler dans la courbe d’apprentissage des premiers mois », se rassure Julie Roy.

Si elle est la seule élue d’Ahuntsic-Cartierville à ne pas résider dans l’arrondissement, Julie Roy assure avoir une bonne connaissance des enjeux aux quatre coins de son nouveau territoire.

« Je pense que je suis la seule candidate qui a fait toutes ses rues, qui est même repassée dans certaines rues ! Donc, ça me permet d’avoir une bonne vision du district », fait valoir la conseillère qui note au passage que l’ancien conseiller habitait, lui aussi, à l’extérieur de l’arrondissement.

Ce dont elle a le plus entendu parler durant ses échanges avec la population locale ces derniers mois, c’est de logement et, en particulier, de logement social.

La nouvelle élue est par ailleurs bien au fait des défis et des possibilités que représentent les grands chantiers que sont le projet d’écoquartier Louvain Est et le développement d’une zone d’innovation au 50-150 Louvain Ouest. Ces deux projets majeurs « vont vraiment changer la face de Saint-Sulpice dans les années à venir », prédit-elle.

Soulignant la grande diversité des quartiers qui forment son district, elle dit par ailleurs comprendre que les enjeux et les besoins ne sont pas les mêmes dans Saint-Simon que dans André-Grasset.

Miser sur la démocratie locale

« Les vrais experts, c’est les citoyens », lance la nouvelle conseillère.

Elle signale avoir une longue feuille de route en participation citoyenne aux quatre coins de la province et dit vouloir mettre son savoir-faire en mobilisation citoyenne à profit dans son nouveau rôle.

« Aller à la rencontre des citoyens, de collaborer, d’être avec eux, c’est exactement pour ça que je me suis présentée en politique. »

Celle sur qui la mairesse Thuillier n’a pas hésité à faire porter des attentes élevées semble prête à relever le défi.

« Les citoyens doivent se réapproprier leur démocratie en échangeant avec leurs élus et souvent, c’est au niveau municipal et encore plus avec la conseillère que ça se fait », conclut Julie Roy.

De gauche à droite, Julie Roy, conseillère de ville du district de St-Sulpice avec ses enfants, Valérie Plant, mairesse de Montréal, et Emilie Thuillier, mairesse d’Ahuntsic-Cartierville, durant la campagne électorale. (Photo : jdv – Philippe Rachiele)

 



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