La Maison du Peintre a subi une cure de rajeunissement, récemment; d’abord la démolition, comme journaldesvoisins.com l’avait expliqué en juillet 2015. Démolie, la maison a ensuite été rebâtie à l’identique et terminée il y a peu, le terrassement n’étant pas encore terminé. Celui qui l’a habitée longtemps n’est plus là pour la voir remise à neuf. Le peintre André Turpin est décédé récemment. Ses funérailles auront lieu dans le Sault-au-Récollet, le samedi 3 juin, à 17h, au Salon Alfred-Dallaire Memoria, là même où il sera exposé dans l’après-midi.
C’est le peintre-sculpteur Turpin qui lui avait donné le nom de « Maison du peintre », après qu’il y ait élu domicile en 1989. Le peintre-scupteur y avait habité une vingtaine d’années.
Depuis 2011, la maison était vide et avait été laissée à l’abandon, sans chauffage et à la merci des intempéries, le locataire ayant dû quitter son logement à cause de l’insalubrité de la bâtisse.
Bâtie dans les années 1920, elle était l’une des seules à Montréal à être construite selon le style d’architecture Boomtown, qui témoignait du début de la période ouvrière dans le secteur et à Montréal.
C’était une bâtisse patrimoniale, qui lui aurait été prêtée à l’époque par un mécène, mais qui avait été laissée à l’abandon depuis. Tout le monde appelait cette bâtisse, la Maison du Peintre, et le peintre qui y avait élu domicile c’était André Turpin, peintre-sculpteur.
1937-2017
André Turpin aurait eu 80 ans en septembre prochain. Depuis qu’il était tombé en déplaçant une de ses toiles pour une exposition, en 2013, il s’était blessé et était beaucoup moins alerte. Il avait également commencé à subir les affres de la maladie d’Alzheimer. Il ne communiquait pas beaucoup.
Selon le site de la Société historique culturelle du Marigot, dans le Vieux-Longueuil, là où l’une de ses sculptures est exposée, André Turpin étudia d’abord à l’École des beaux-arts de Montréal et à l’École des arts appliqués avant d’aller se perfectionner, en 1966 et 1967, à l’Académie Julian, à Paris.
Dès son retour au Québec, il s’est lancé, notamment, dans l’expérimentation de la céramique. Depuis ses premières expositions au début des années 1960, il n’avait cessé de se faire connaître au Canada et en Europe, peut-on également y lire.
Une biographie, des expo-ventes
Laurent Lachance, l’auteur d’émission pour enfants, notamment, a commencé à écrire la biographie du peintre associé au mouvement automatiste dès 2008, soit quelques années avant l’accident de 2013.
L’ouvrage de M. Lachance a été lancé en février dernier à la librairie Renaud-Bray sur La Promenade Fleury.
Les amis du peintre, Réjean Pimparé et Nathalie Bracken, qui gèrent ses oeuvres, organisent des expositions de temps à autre. Le produit de la vente des toiles doit être remis aux enfants dans le besoin selon les volontés de l’artiste. Le peintre avait perdu sa mère à sa naissance et avait grandi notamment à Boscoville, un centre pour jeunes.
Une prochaine exposition-vente des toiles d’André Turpin (plusieurs centaines, semble-t-il, puisque l’artiste répugnait à vendre ses oeuvres) aura lieu le 24 mai prochain à l’occasion d’une soirée cabaret-cocktail dont les profits seront versés à la Fondation de l’organisme Mères avec pouvoir (MAP).
Maison démolie après consultation
La Maison du Peintre avait été démolie après plusieurs débats tenus entre résidants au début de l’année 2015, les élus de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville avaient finalement opté pour la démolition plutôt que la rénovation, considérant l’état de délabrement général du bâtiment : moisissures visibles et présence d’arbres matures dans les fondations. Toutefois, sur recommandation du Comité consultatif d’urbanisme de l’arrondissement, la façade du nouvel édifice devait obligatoirement être reconstruite à l’identique.
C’était le mandat qui incombait au nouveau propriétaire, Jean Stampfler, résidant d’Ahuntsic, un proprio soucieux du travail bien fait et, si l’on en croit la rumeur, plus que désireux de mener à bien ce projet qu’on pourrait considérer comme novateur.
Journaldesvoisins.com avait tenté de joindre M. Stampfler à l’époque, mais ce dernier avait décliné nos demandes d’entrevue, préférant travailler dans l’ombre, et non sous les feux des projecteurs.
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