Paruline à flancs marron. (Chesnut sided Warbler)  Setophaga pensylvanica) – photo: J. Poitras

Voici une de nos belles Parulines, une de celles qui comblent d’aise l’observateur qui les croise. La Paruline à flancs marron a certes de quoi plaire. Son coloris et son chant compensent amplement le fait qu’ayant la bougeotte comme la plupart des Parulines, on doive faire l’effort d’essayer de la suivre d’une branche à l’autre si on veut la contempler. Heureusement que le téléobjectif permet d’en capturer des images que l’on peut examiner à notre guise sur l’écran de l’ordinateur.

Bonjour! – photo: J. Poitras.

Description

La Paruline à flancs marron a le dessus de la tête jaune, des lignes noires au sourcil et le long de la gorge, et des joues blanches, Son dos est rayé de noir sur fond jaune, ses ailes présentent deux lignes jaune pâle ou blanches sur fond noir, et le dessus de la queue est noir.

Sa poitrine et son ventre sont blancs, et de belles rayures irrégulières marron ornent ses flancs, ce qui lui a donné son nom. La femelle est similaire au mâle, mais le dessus de sa tête est plus verdâtre et les rayures marron sont moins prononcées.

Territoire et habitat

La Paruline à flancs marron apprécie les peuplements de feuillus en régénération. Il peut s’agir de terres agricoles abandonnées, de forêts quelques années après un incendie ou une coupe, de bordures de terres cultivées ou de routes: en autant que le couvert végétal y soit dense. La présence humaine depuis la colonisation lui a été favorable puisqu’elle a multiplié ce type d’habitats.

Cette Paruline est maintenant bien implantée dans le sud du Québec, particulièrement dans la plaine du Saint-Laurent, en Outaouais, dans les Laurentides et au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Au Canada, elle couvre un territoire dont la limite nord passe sous la Baie James et se prolonge jusqu’en Alberta. Ce territoire englobe toutes les Maritimes, mais sans Terre-Neuve et Labrador. La limite sud, aux États-Unis, fait un arc de cercle du nord de la Virginie, passant sous les Grands-Lacs et se terminant au Minnesota. On y ajoute une pointe le long des Appalaches jusqu’à la frontière nord de la Géorgie.

Comportement et nidification

Tiens! Un buffet à volonté! – photo: J. Poitras

Dès leur arrivée, les mâles établissent leur territoire en chantant, perchés sur une branche basse d’un arbre ou d’un buisson. Ce chant ressemble à un « psîî-psîî-psîî-psîît-tsi-tsitoui » sifflé ou, comme disent les Anglophones « please-please-pleased-to-meetcha », dont Il peut y avoir certaines variantes. La femelle séduite par cet appel choisit un site propice situé bas dans un jeune arbre ou un buisson. Il n’est pas rare que ce nid se trouve à moins d’un mètre du sol.

La femelle cueille les matériaux, écorces, herbes, tiges et autres éléments végétaux, pour construire le nid en forme de coupe. Ce dernier est bien camouflé dans son environnement végétal et abrite généralement quatre œufs tachetés. L’incubation dure une douzaine de jours et est assurée par la femelle seule. Le mâle, pendant ce temps, s’occupe de la défense du territoire et alimente la femelle.

Les oisillons sont nourris au nid par les deux parents pendant une douzaine de jours, puis pour encore une vingtaine de jours après qu’ils ont quitté le nid. Les insectes et chenilles sont les proies favorites de la Paruline à flancs marron. On la voit sautiller de branche en branche pour les débusquer, généralement dans la partie basse des arbres. Elle peut aussi attraper des insectes au vol.

Migration et tendances

La Paruline à flancs marron arrive au Québec à la fin d’avril ou au début de mai; les mâles en premier, suivis des femelles quelques jours plus tard. C’est à cette période que l’on peut plus facilement l’observer dans notre arrondissement, bien qu’il ne soit pas exclu qu’elle niche dans l’un ou l’autre de nos parcs-nature.

Les Parulines à flancs marrons nous quittent en septembre ou octobre quand leur nourriture se fait plus rare. Elles hivernent en Amérique Centrale et dans les grandes îles des Antilles.

Selon le Deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional, son territoire et sa population sont stables. Par contre, sa présence abondante dans notre province est relativement récente. Au XIXe siècle elle était considérée comme rare, puis sa présence s’est accrue de façon importante au siècle suivant, principalement, comme mentionné plus haut, à cause de l’activité humaine qui lui a créé des habitats favorables.

 

Un des lecteurs de la chronique de Jean Poitras nous a demandé d’ajouter dorénavant un exemple du chant de l’oiseau dont il est question dans la capsule ornithologique. Voici donc un extrait du site de l’Oiseleur. 

 



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