Alors que le réseau carcéral québécois a fait face à plusieurs éclosions de COVID ces dernières semaines, dont une qui vient de se terminer à Trois-Rivières et une toujours encore en cours à New Carlisle, il semble que l’établissement de détention de Montréal (EDM) ait réussi à contenir jusqu’ici la deuxième vague de la pandémie.
Jusqu’à récemment, aucun cas actif n’avait officiellement été rapporté par le ministère de la Sécurité publique (MSP) à la prison de Bordeaux depuis qu’une importante éclosion survenue au printemps y avait été maîtrisée.
Un cas actif confirmé, mais pas dans l’établissement
La Direction régionale de la Santé publique de Montréal confirme toutefois enquêter sur la présence d’un cas actif lié à l’établissement de détention de Montréal (EDM) rapporté par le MSP.
« En effet, il y a un cas de COVID chez une personne prévenue administrativement liée à Bordeaux, mais cette personne n’a jamais été physiquement présente à l’établissement », indique pour sa part Marie-Hélène Giguère, porte-parole du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Nord-de-l’Île-de-Montréal (CIUSSS).
Aucun nouveau cas positif n’a été confirmé dans les murs de l’établissement, où des tests de dépistages sont réalisés sur une base régulière par une équipe du CIUSSS. Au total, 726 prélèvements depuis le printemps dernier, indique Marie-Hélène Giguère.
Des rumeurs et des inquiétudes persistantes
« Il nous rapportent les résultats des tests qu’ils ont administré », note Ted Rutland, militant du groupe anti-carcéral qui est en contact avec des prisonniers à Bordeaux et dans d’autres établissements.
Il doute que le portrait officiel du MSP soit représentatif de la situation réelle à Bordeaux. Selon lui, il ne fait aucun doute que le virus circule dans l’établissement.
« Absolument, il y a plus qu’un cas positif à Bordeaux », affirme Ted Rutland, contredisant ainsi le portrait officiel du MSP.
Des rumeurs faisaient état d’au moins un cas positif le mois dernier à la suite d’un transfert de prisonniers en provenance de l’établissement de détention de Hull, où une éclosion s’était déclarée. Le MSP avait assuré au Journaldesvoisins.com que les personnes transférées avaient été testées à leur arrivée à l’établissement de Montréal et avaient obtenu des résultats négatifs.
L’inquiétude demeure palpable chez les prisonniers, notamment concernant les transferts et les transports. Un prévenu qui a récemment comparu au Palais de justice a confié au JDV avoir été placé avec deux prisonniers qui n’avaient pas complété leur quarantaine de 14 jours à leur arrivée en prison.
Le prisonnier a accusé les autorités carcérales de mettre sa « vie en danger » en l’exposant à des personnes potentiellement porteuses du virus lors de son transport.
Au moment de mettre notre article en ligne, le MSP n’avait pas encore répondu à notre demande concernant la situation à Bordeaux.
[Mise à jour à 19h] Le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ) maintient qu’il n’y a aucun cas à Bordeaux.« On n’a personne à Bordeaux de positif. Le seul cas est hospitalisé et sous notre responsabilité, mais à l’hôpital et n’est jamais entré à Bordeaux », indique le président du SAPSCQ, Mathieu Lavoie.
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