(Photo : Philippe Rachiele, JDV)

C’est devant plusieurs résidants, membres d’organismes partenaires et représentants politiques, que le Conseil local des intervenants communautaires (CLIC) a présenté, à la fin mai, son rapport sur ses dix années de démarches de Revitalisation urbaine intégrée (RUI) du secteur Laurentien-Grenet, dans Cartierville. Une tâche complexe qui révèle toutefois une certaine amélioration de la situation dans ce secteur. Journaldesvoisins.com était présent à la rencontre.

Le 31 mai dernier, le Conseil local des intervenants communautaires  de Bordeaux-Cartierville (CLIC) a fait le bilan de la décennie de la démarche de Revitalisation urbaine intégrée (RUI) du secteur Laurentien-Grenet. Une façon de montrer que les efforts mis en œuvre depuis dix ans ne sont pas restés vains et que la situation s’est améliorée depuis 2007.

Des actions diverses

Au total, ce sont 95 actions qui ont été posées depuis 2007, au sein du secteur Laurentien-Grenet, afin de répondre aux objectifs de la démarche de RUI.

Toutes ces actions ont touché des aspects divers du secteur et ont nécessité une collaboration rigoureuse entre les différents acteurs qui y sont engagés, notamment «our éviter le dédoublement», soulignait Nathalie Fortin, directrice du CLIC Bordeaux-Cartierville, lors de la soirée de bilan.

«Dans l’ensemble, c’est une réussite»’, se félicite par ailleurs Bertrand Pouyet, chargé de projets au CLIC, en entrevue avec le jdv. M

M. Pouyet précise toutefois que le processus ne s’est pas fait sans erreur, mais que les erreurs font partie de l’apprentissage et quelles ont permis d’améliorer la démarche pour la suite.

Le chargé de projets ne se dit pas non plus surpris des résultats puisque les intervenants du CLIC, notamment, travaillent depuis 10 ans pour les atteindre.

«On espérait, mais ça fait toujours plaisir», affirme-t-il.

Ce dernier reconnaît toutefois que tout le mérite n’est peut-être pas uniquement le fait de la démarche de RUI. En effet, en dix ans, plusieurs éléments peuvent avoir contribué à améliorer la situation.

«Il est clair que la démarche de RUI a contribué à améliorer le quartier, même si on ne peut pas prouver scientifiquement qu’il y a un lieu de causalité», souligne M. Pouyet.

En tout, ce sont 5,5 millions de dollars qui ont été investis dans la démarche de RUI depuis 2007. Cette somme peut toutefois être plus importante si l’on prend en compte l’ensemble des investissements isolés qui ont été fait dans le secteur depuis 10 ans.

Une amélioration claire

Loin d’être un exercice aux résultats abstraits, les différentes mesures mises en place au cours de cette décennie semblent avoir porté fruit et améliorer la situation sur le terrain.

C’est notamment à l’aide d’un sondage que les intervenants du CLIC ont pu constater l’étendue du travail fait sur 10 ans et le fruit des efforts conjugués. Ainsi, alors qu’en 2006 32% des personnes interrogées se disaient peu ou pas du tout satisfait, ce chiffre est descendu à 16% lors du sondage de 2017.

La propreté des lieux est notamment un élément qui s’est nettement amélioré au cours des dix dernières années, de même que la sécurité puisque 91% des répondants disent maintenant se sentir en sécurité contre 69% en 2007. Le nombre de logements sociaux et communautaires a aussi augmenté passant de 810 en 2007 à 1180 logements en 2017, soit une augmentation de 370 logements.

Quant aux raisons du choix du lieu de résidences dans Cartierville, il y a bien du changement dans le quartier. Ainsi, 29% des répondants indiquent la «qualité de vie\calme et tranquillité\ beau quartier » comme raisons de s’installer ici, ce qui représente une augmentation de 6% par rapport à 2017.

Plus significativement 15% des répondants indiquent avoir choisi le secteur pour sa proximité aux services et les infrastructures. Une augmentation de 11% par rapport au sondage de 2007. Enfin, et signe qu’un sentiment d’appartenance commence à naître dans le secteur, 9% des répondants s’installent dans le secteur pour devenir propriétaire. En 2007, seuls 2% des répondants avaient répondu cette option.

Le taux de rétention des résidants du secteur constitue l’une des principales preuves que le processus fonctionne. En 10 ans, le nombre de résidants demeurant dans le secteur depuis dix ans ou plus a grimpé, preuve que le quartier a changé et que les gens s’y installent pour y rester.

Et maintenant?

Malgré la constatation de la réussite de ces dix dernières années, le travail ne s’arrête toutefois pas là. Partant des résultats déjà obtenus, les intervenants souhaitent maintenant renforcer ces résultats. Ils retourneront en planification stratégique avec différents partenaires du milieu pour ce faire.

Le CLIC peut aussi toujours compter sur le soutien des élus provinciaux et municipaux. Émilie Thuillier, mairesse de l’arrondissement, était par ailleurs présente lors de la rencontre du 31 mai.

À l’avenir, M. Pouyet souligne que la démarche du RUI travaillera sur la question de l’insalubrité des logements. Il s’agit là d’un problème bien connu de l’arrondissement dont le comité logement Ahuntsic-Cartierville (CLAC) avait fait état dans un rapport publié il y a près de 18 mois.

Le chargé de projets du CLIC espère aussi le développement de l’offre commerciale dans le quartier, un élément qui a régressé au cours de la décennie, et l’amélioration de l’offre de transport, un point quelque peu défaillant également.



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