Cet article est tiré du numéro de la rentrée du Journal des voisins (version imprimée) dont le dossier principal est consacré au climat.

Pour atteindre les objectifs de réduction du nombre de voitures à essence, il faut non seulement encourager l’achat de véhicules électriques, mais aussi favoriser les moyens de les recharger. Photo : JDV (archives)

En principe, en 2035, plus aucun véhicule neuf à essence ne sera vendu au Québec. C’est la projection du gouvernement provincial. Toutefois, il faudra évaluer le marché d’ici cinq ans avant de conclure que cette échéance demeure réaliste. Aussi, quid des voitures électriques?

C’est en novembre 2020 que le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, avait annoncé la fin de la vente de véhicules neufs à essence au Québec dès 2035.

La date est toujours sur le tableau de bord du gouvernement. Cependant, nous avons appris récemment qu’une «évaluation de la maturité du marché sera effectuée par le gouvernement vers 2030», soit cinq ans avant l’échéance pour s’assurer que la décision reste applicable.

Avant cela, le gouvernement Legault espère voir rouler au moins deux millions de véhicules électriques sur les routes de la province d’ici 2030.

En mars 2024, le parc comptait 270 000 voitures électriques et hybrides rechargeables. Cela représente une hausse de plus de 59 % par rapport à 2023 à la même période.

Fin des aides en 2026

Pour atteindre cet objectif de deux millions de véhicules électriques légers, il faudra d’abord transférer les achats vers les véhicules électriques. Le rabais offert aux consommateurs depuis 2012 a été une incitation sérieuse.

«Ce rabais prendra toutefois fin dans les prochaines années. Les montants d’aide financière diminueront progressivement le 1er janvier de chaque année jusqu’au 31 décembre 2026, moment où le programme Roulez vert cessera», indique le Service des communications du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs au Journal des voisins (JDV).

L’annonce de la fin prochaine de ce rabais pourrait expliquer l’engouement pour les voitures électriques observé en 2024.

Mais il ne faut pas seulement encourager l’achat de voiture, il faut aussi soutenir les consommateurs dans la manière de recharger ces véhicules.

Ainsi, l’aide financière pour l’acquisition et l’installation de bornes de recharge, que ce soit à domicile, pour les blocs d’immeubles et même sur les lieux de travail, «sera maintenue et même bonifiée au cours des prochains mois», précise le ministère.

600 bornes de recharge de plus

Dans sa Stratégie québécoise sur la recharge de véhicules électriques, le gouvernement voudrait voir 35 % des places de stationnement dans les bâtiments multilogements adaptées pour permettre l’installation de bornes de recharge, d’ici 2030. Cela représente près de 600 000 places de stationnement.

À Montréal, il existe 1600 bornes de recharge publique pour véhicules électriques. D’ici 2025, 600 bornes devraient s’y ajouter.

Toutefois, cette course au nombre de véhicules électriques ne semble pas être le meilleur choix environnemental, selon Julie Roy, conseillère de Ville de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville.

«Nous ne travaillons pas sur une subvention des véhicules électriques, car une auto même électrique va nécessiter la même dépense énergétique pour sa construction. Elle va avoir besoin de routes et ne va pas encourager le transport actif. L’électrification des véhicules que ce soit pour auto ou camion, ce doit être le dernier recours», souligne-t-elle.

Il faut savoir aussi qu’un véhicule électrique nécessite aussi cobalt, nickel et lithium, dont l’extraction engendre des coûts humains et environnementaux importants.

Propos recueillis par Nora Azouz : Julie Roy, Service des communications du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.

 



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