Maysoun Faouri, dg de Concertation Femme, signe le livre d’or de l’arrondissement à l’ouverture de la séance du conseil. À l’arrière, de g. à dr.: Pierre Desrochers, conseiller de St-Sulpice et président du comité exécutif; Emilie Thuillier, conseillère d’Ahuntsic; le maire Pierre Gagnier; Lorraine Pagé, conseillère du Sault-au-Récollet; et Harout Chitilian, conseiller de Bordeaux-Cartierville et vice-président du comité exécutif. (Photo: Évelyne Auger, JDV).

Maysoun Faouri, directrice générale de l’organisme Concertation Femme de Montréal, a fait un doublé lundi au conseil de l’arrondissement. Non seulement les élus l’ont-ils invitée à signer le livre d’or d’Ahuntsic-Cartierville juste avant la séance du conseil, mais une motion a été votée quelques minutes plus tard pour souligner son importante contribution à titre de Bâtisseuse de la cité 2017 pour l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville.

Journaldesvoisins.com a relaté ce dernier honneur le 17 mars dernier, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, au moment où la Ville de Montréal rendait hommage à 20 citoyennes de Montréal en provenance des 19 arrondissements et les désignaient comme Bâtisseuses de la Cité 2017.

Maysoun Faouri (Photo: archives JDV)

La directrice générale de Concertation Femme, un OBNL très actif dans Cartierville et qui veille à la promotion des droits des femmes, notamment, a été choisie pour l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville.

D’origine syrienne, Maysoun Faouri est militante pour l’élimination de la violence faite aux femmes, pour l’accès à l’emploi pour les femmes immigrantes et pour la réduction des inégalités de santé vécues par celles-ci.

Un parcours méritoire

Journaldesvoisins.com avait rencontré Mme Faouri et publié son portrait, sous la plume de notre collaborateur Nacer Mouterfi, il y a deux ans, en décembre 2015. Ce portrait, retransmis sur le site de l’Association des médias écrits communautaires du Québec (AMECQ), avait paru d’abord dans la chronique du JDV «Nos voisins venus du vaste monde». Il est toujours autant d’actualité, 18 mois plus tard.

Ainsi, on y apprenait que Maysoun et son mari Rafat Liyous ont quitté la Syrie pour le Québec il y a 25 ans. Tous deux se sont connus au travail à Damas et sont vite devenus inséparables. Reçue architecte dans son pays d’origine, Maysoun travaille maintenant dans un autre créneau par l’effet du hasard. Elle-même ne s’attendait pas à cela.

Maysoun et son mari se sont installés dans Ahuntsic-Cartierville. Leurs cours de francisation auront duré six mois. Par la suite, Maysoun a voulu prendre son temps pour mieux maîtriser la langue française et aussi entreprendre des études dans son domaine. Malgré les démarches entamées, Maysoun a répondu à une annonce pour un travail temporaire d’éducatrice de halte-garderie à Concertation Femme. Ses services sont retenus. Puis, le temps passe vite alors qu’elle participe sans répit à toutes les activités de l’organisme. Ce cadre propice lui convient et et lui plaît.

Elle décide alors de s’orienter vers l’éducation. Ainsi, avec abnégation et persévérance, elle obtient finalement un baccalauréat en éducation à l’UQAM. Ce diplôme lui a ouvert les portes et lui a permis de gravir un à un les échelons jusqu’à devenir directrice. Et cela, il y a déjà 15 ans…

Sortir les femmes de l’isolement

Le  travail de Maysoun Faouri au sein de Concertation Femme est varié et valorisant. L’OBNL travaille au profit des femmes d’Ahuntsic-Cartierville afin de leur permettre de sortir de l’isolement et de devenir autonome sur les plans affectifs, sociaux économiques, voire politiques. Le travail de Maysoun et de son équipe a conduit l’organisme à obtenir des résultats tellement probants que Concertation Femme ne désemplit pas.

Les participantes ont des objectifs distincts; certaines viennent faire un tour, mues par la simple curiosité. Chaque demande est importante pour Maysoun et ses collaboratrices. Elles tentent de toujours répondre avec courtoisie et s’engagent de leur mieux à répondre à toutes les requêtes qui leur sont faites. Cette grande disponibilité leur a d’ailleurs valu de recevoir plusieurs distinctions.

Maysoun Faouri, à droite, lors d’une présentation à laquelle assistait le conseiller de Bordeaux-Cartierville, Harout Chitilian. (Photo: P. Rachiele, JDV)

Portrait diversifié

Les femmes qui fréquentent Concertation Femme affichent un portrait très diversifié. Ce sont de jeunes adolescentes, des aînées; elles peuvent être mariées, séparées, divorcées, célibataires, veuves ou autres. «Peu importe leur langue et leur état civil, notre organisme a toujours des recettes spécifiques pour chaque cas et situation», ajoute la directrice de Concertation Femme.

Maysoun souligne: «L’apport de notre organisme dans l’orientation et la création des services de garde pour enfants en milieu familial est considérable. En collaboration avec les services concernés du gouvernement du Québec, en 2000, à la suite de nos formations, 118 femmes ont ouvert leurs propres garderies chez elles. Elles ont retrouvé leur autonomie et une stabilité professionnelle.»

Autre pari réussi, que Maysoun ne pouvait passer sous silence: l’atelier intitulé «Mère d’ailleurs, filles d’ici», qui consiste à faire comprendre aux mères les soucis de leurs filles, et à ces dernières de positiver les comportements jugés souvent indélicats de leurs mères.

Être à l’écoute

Maysoun est à l’écoute en permanence de toutes les femmes qui l’approchent, ce qui fait que, au fil du temps, elle est devenue non pas une directrice, mais une mère, une sœur, une conseillère, un espoir. Quand elle parle des violences conjugales que subissent parfois les femmes, Maysoun Faouri souhaite que tout le monde soit concerné par le fait que l’amour et la haine sont aux antipodes.

La concertation a pour elle un bien meilleur goût. «Quand un couple vit dans la concertation, leurs enfants ne connaîtront pas la peur ou l’échec, notamment à l’école», marque-t-elle avec insistance. Maysoun a elle-même deux grands enfants dont elle est très fière: sa fille Mada, 24 ans, et son fils Yazann, 22 ans.

Bref, une Bâtisseuse de la Cité qui a signé le livre d’or de l’arrondissement en se remémorant tout le chemin parcouru depuis la Syrie, par elle-même, et tout le chemin parcouru par les femmes que Concertation Femme aide depuis de longues années, avec de belles histoires et de bons résultats.

Avec la collaboration de Nacer Mouterfi



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