Le plus imposant de nos hiboux « à oreilles » est le Grand-Duc d’Amérique. Il ne le cède en taille, parmi les strigidés d’Amérique du Nord, qu’à la Chouette lapone. Sa silhouette stylisée sert souvent pour illustrer divers produits, commerces, ou publications tant elle est facilement reconnaissable.
Description
La coloration générale de cet oiseau est le brun; moucheté de blanc et de noir sur le dos, rayé de blanc sur la poitrine, le ventre et le dessous de la queue, et avec des disques faciaux tirant sur le roux.
C’est justement sa tête qui est remarquable; outre les deux grandes plumes qui se dressent de chaque côté de celle-ci, il possède deux grands disques faciaux à bordure externe noire autour de ses grands yeux jaunes à iris noir. Au-dessus des yeux, des sourcils blancs descendent jusqu’au bec crochu, qui lui est encadré par une moustache blanche se prolongeant en favoris du côté extérieur des disques faciaux.
Sa queue est courte, large et est coupée carrée. La face supérieure de celle-ci est lignée de bandes brun foncé sur un fond brun-roux, et est bordée par une bande pâle.
Les grandes plumes-aigrettes qu’il arbore sur la tête ne sont pas des oreilles et ne sont même pas plantées à côté de celles-ci. Elles lui confèrent parfois l’allure d’une tête couronnée, d’où le nom de Duc que l’on donne à ce hibou et ceux d’apparence similaire. Pour les anglophones, ça ressemble plutôt à des cornes, alors ils le nomment «Horned Owl ».
Habitat et comportement
Le Grand-Duc d’Amérique se retrouve dans une variété d’habitats : forêts, prairies, lisières de cours d’eau, zones récemment déboisées, bordure de champs, et même certains parcs urbains ou péri-urbains.
Comme il aime la chasse à l’affût, ce territoire doit nécessairement comporter un perchoir élevé d’où il peut surveiller une vaste zone pour y détecter une proie. C’est un chasseur nocturne et de ce fait il possède une bonne vision et une excellente ouïe. La disposition de ces yeux, de face plutôt que de côté comme la plupart des oiseaux, et les disques faciaux qui servent à orienter et concentrer les sons vers ses oreilles, l’aident à cet égard.
Comme plusieurs espèces de hiboux, il peut pivoter la tête sur un grand angle, environ 270°, ce qui est fort pratique dans la détection de ses proies. Il oscille aussi la tête dans un balancement latéral avec une composante verticale ce qui lui permet de mieux définir la position de la source du bruit qu’il a détecté.
La disposition des plumes de ses ailes lui assure un vol silencieux grâce auquel il surprend ses proies.
Son ululement caractéristique, un fort « Hou-Hou-HOU-HOU », s’entend à de grandes distances surtout la nuit lorsque la forêt est plus silencieuse.
Il défend énergiquement son territoire contre tout congénère ou autre intrus indésirable, mais semble tolérer la Buse à queue rousse qui est un chasseur diurne, donc qui n’entre pas en compétition avec lui.
Nidification et alimentation
Le Grand-Duc d’Amérique niche dans un grand arbre, mais ne construit pas souvent son nid. Il préfère utiliser ceux déjà existants érigés par des corbeaux, buses ou autres rapaces, et à peine se donne t-il la peine de les réparer. On peut le voir aussi sur une corniche de falaise ou sur une structure humaine abandonnée.
C’est un nicheur précoce, étant donné qu’il ne migre pas, et il n’est pas rare de le voir au nid sous la neige de février. La femelle pond deux ou trois œufs qu’elle couve une trentaine de jours. Les oisillons en passent autant de jours au nid jusqu’à ce que leur taille cause un problème d’exiguïté. Il se perchent alors à proximité et les deux parents s’occupent de les nourrir.
Ils deviennent autonomes vers l’âge de cinq mois. La nourriture des Grands-Ducs est variée et dépendante de ce qui se trouve en abondance sur le territoire occupé. Les mammifères vont de la taille des petites musaraignes à celle de la moufette, et les oiseaux des petits passereaux à une oie occasionnelle. Notre hibou ne fait pas le fin bec, pourvu que ça se mange, il va le chasser. Fait à noter, il n’a pas un bon odorat, donc si à la fin de ripailles nocturnes il sent un peu la moufette, ça ne le dérange pas.
Il avale ses petites proies tout rond; après digestion des chairs, il évacue plumes, poils et os sous forme de déjection qu’on appelle « boulette de hibou ».
Territoire et tendances
Le Grand-Duc d’Amérique porte bien son nom; son territoire s’étend de la lisière de la forêt au nord du Canada et de l’Alaska jusqu’à la pointe sud du Chili, donc sur tout le continent américain. Il n’y a que dans la forêt amazonienne qu’on ne l’y voit pas. Il n’est par contre pas présent de façon uniforme sur tout ce territoire, cela dépend si l’habitat lui convient ou pas.
Au Québec, il est relativement abondant dans le sud-ouest, puis le long de l’Outaouais et de la plaine du Saint-Laurent. Sa présence est aussi confirmée dans le Bouclier Laurentien, en Gaspésie, à Anticosti et le long de la Côte-Nord, bien que certaines parties de ces territoires soient peu ou difficilement accessibles, ce qui ne favorise pas une étude exhaustive du taux de population de ce strigidé hors des zones habitées.
Il a été observé à plusieurs reprises dans notre arrondissement, mais il ne semble pas y nicher. Par contre, il est fort probable qu’il niche dans le secteur du Technoparc dans l’arrondissement voisin de Saint-Laurent et aussi au Boisé Ste-Dorothée à Laval.
D’une édition à l’autre de l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional, on constate que son aire de distribution est stable mais que ses effectifs seraient en légère diminution.
Le Grand-Duc d’Amérique ne migre pas, mais peut quitter les territoires les plus nordiques de son aire si les lièvres et autres rongeurs similaires se font moins abondants d’une année à l’autre.
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Bonjour,
Le trouve t on au Parc de l’Ile de la Visitation?
Merci!