
Lorsque vous lirez ces lignes, la migration printanière sera déjà amorcée. Le long de la rivière des Prairies, de nombreuses espèces de canards pourront alors être observées. En voici quelques-unes.
Le Canard colvert (Mallard Duck) (Anas platyrhynchos) n’a pas besoin de grandes présentations. La tête et le cou verts du mâle le rendent facilement identifiable. La femelle est généralement brune et tachetée avec une tête plus grisâtre. On remarque souvent le miroir[1] [voir note] bleu de ses ailes. Les plumes du bout de la queue sont blanches ou gris pâle. C’est l’espèce de canard la plus répandue du globe, car on la trouve sur les continents d’Amérique, d’Europe et d’Asie, et même en Australie. Plusieurs races de canards domestiques en sont issues.
Le Canard noir (Black Duck) (Anas rubripes) est une espèce cousine du précédent. En fait, il n’est pas vraiment noir, mais plutôt brun foncé. Le plumage du corps est assez uniforme, sauf la tête qui est plus pâle. Le miroir de cette espèce est d’un bleu violacé. La principale différence entre les deux sexes est le bec ; celui du mâle est jaune et celui de la femelle est gris-vert souvent tacheté de noir. Le Canard noir et le Canard colvert peuvent s’hybrider, ce qui donne un plumage intermédiaire varié.

Autre visiteur – résident de nos régions, le Canard branchu (Wood Duck) (Aix sponsa) ne manque pas d’attirer l’attention. La tête du mâle est spectaculaire ; une grande huppe colorée de vert et de blanc, un œil rouge, une gorge et un cou blancs. Ajoutez à cela une poitrine rousse tachetée de blanc, un flanc beige et des zones bleues sur son dos brun foncé, et vous avez un des plus remarquables palmipèdes de chez nous. La femelle, plus discrète comme chez la plupart des espèces de canards, possède aussi une huppe, mais sa tête grise ne montre qu’un cercle périoculaire blanc prolongé d’un sourcil comme seule marque distinctive.
D’un plumage plus terne, le Canard chipeau (Gadwall) (Mareca strepera) est parfois plus difficile à identifier. Le mâle est généralement gris avec des zones brun pâle sur le dos et une tête gris-brun. La femelle a le corps brun tacheté, le bout des ailes gris-brun. Ce canard arbore un miroir blanc pas toujours visible. Il est nommé « canard gris » par certains.
Deux espèces de sarcelles se présentent dans nos régions. La Sarcelle d’hiver (Green-winged Teal) (Anas crecca), nommée ainsi parce que, nichant au nord de l’Europe, elle ne se présente qu’en hiver en France. Une uniformisation de la nomenclature nous a fait adopter ce nom en remplacement de Sarcelle à ailes vertes, que l’on utilisait ici en référence à son miroir vert. En plumage nuptial, le mâle a une tête marron avec une large bande verte de chaque côté. La femelle est grise, mouchetée. C’est le plus petit de nos canards.
La Sarcelle à ailes bleues (Blue-winged Teal) (Spatula discors) possède, comme son nom l’indique, un miroir bleu ciel. Les deux sexes ont un corps brun moucheté et un dos brun plus foncé, moucheté lui aussi. Le mâle nous montre une tête d’un gris violacé avec un croissant blanc de chaque côté. La tête de la femelle est plutôt grise.
On ne saurait passer sous silence le Canard souchet (Northern Shoveler) (Spatula clypeata). Son large bec évasé est assez distinctif. Le mâle a une tête verte, une poitrine blanche, un flanc marron et le bout des ailes et de la queue noirs. La femelle se contente d’une livrée brune avec le bout des plumes bordé de beige. Un long et étroit miroir bleu est visible chez les deux sexes.
Le Canard pilet (Pintail) (Anas acuta) tient son nom de la longue queue pointue du mâle, rappelant le pilumdes légionnaires romains. Le corps du mâle est gris avec le bout des ailes noir, la poitrine blanche et une tête brune. La femelle a un corps brun tacheté avec un cou et une tête plus pâles. Sa queue est moins longue que celle du mâle.
Enfin, terminons par le Canard d’Amérique (American Widgeon) (Anas americana). Le mâle en plumage nuptial possède une tête grise avec une bande blanche sur le dessus et une bande verte de chaque côté. La poitrine et le dos sont marron, le ventre est blanc, le bout des ailes et la queue sont noirs. La femelle est similaire en un peu plus terne, mais sans le blanc et le vert sur la tête.
On pourrait continuer cette liste avec encore plus d’espèces, mais ce serait abuser de l’espace alloué à cette chronique. Quoi qu’il en soit, plusieurs espèces de canards perdent leur éclat vers la fin de l’été et à l’automne, et leur plumage est alors dit en éclipse. Donc, il faut profiter du printemps pour les observer dans leurs plus belles parures.
Alors, à vos jumelles ! Prêts ? Coin-coin !
[1] On appelle « miroir » le groupe de plumes dites rémiges secondaires de l’aile qui ont une coloration différente des autres plumes (primaires et tertiaires) de cette même aile. Ces plumes laissent paraître une tache de couleur, généralement rectangulaire ou en parallélogramme lorsque l’aile du canard est repliée. On peut aussi voir ces plumes sur le dessus des ailes d’un canard en vol.
Cet article a été publié dans la version papier du JDV d’avril 2025.
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