Plus de 600 000 exemplaires du Publisac sont distribués chaque semaine. (Photo : Éloi Fournier, JDV)

L’avenir du Publisac à Montréal est plus incertain que jamais. Le Plan directeur de gestion des matières résiduelles, adopté par la Ville-centre au mois d’août, donne espoir au fondateur du mouvement antipublisac, Charles Montpetit. 

« Nous considérons que nous avons déjà gagné le plus gros de la bataille concernant les Publisacs », croit-il. 

Bien que les mesures recommandées par la Commission sur le contrôle des circulaires n’aient pas encore été implantées en sol montréalais, le Plan directeur de gestion des matières résiduelles vise notamment à « réduire l’impact de la distribution des circulaires selon les recommandations de la Commission ».

Rappelons que la Commission avait recommandé l’implantation du opt-in, une formule selon laquelle les citoyens apposent un autocollant sur leur boîte aux lettres afin de recevoir les circulaires. Présentement, l’opt-out est en vigueur, les citoyens devant plutôt apposer un autocollant pour arrêter de recevoir les circulaires. 

La date d’échéance pour l’implantation de cette mesure est juin 2021, selon le plan de la Ville de Montréal. 

« Même si juin 2021 est une date limite, il faudra sans doute attendre jusque-là, estime M. Montpetit. Cela dit, ça ne nous empêchera pas de talonner les responsables pour qu’ils passent aux actes plus tôt. Après tout, près de 500 tonnes de déchets sont générées chaque semaine par les circulaires! Mais sept mois, c’est quand même rapide à l’échelle municipale, et nous sommes prêts à faire preuve (d‘un peu) de patience. »

La fin du Publisac? 

Bien que la compagnie TC Transcontinental, qui distribue le Publisac, soutient que 87 % des adultes québécois le consulte, la formule opt-out semble être essentielle à sa distribution. 

« Comme nous l’avons déjà expliqué publiquement à maintes reprises, le opt-in n’est pas viable pour le Publisac, selon Patricia Lemoine, chef des communications externes et affaires publiques chez TC Transcontinental. 

L’an dernier, la compagnie avait déposé un mémoire à la Commission sur le contrôle des circulaires où elle soulignait que l’arrivée du opt-in « entraînerait la disparition du Publisac et l’écroulement de l’écosystème dont il est le pivot ». Bien qu’une circulaire virtuelle soit déjà disponible, il est possible qu’elle soit la seule à être distribuée à Montréal à partir de juin 2021. D’après Mme Lemoine, TC Transcontinental essaie également de réduire à la source.

« Cet objectif est atteint par l’option de retrait ou opt-out qui est facile à exercer et qui fonctionne. À preuve, plus de 100 000 foyers montréalais s’en prévalent déjà, soit environ 13% des portes sur 720000 portes. »

TC Transcontinental avait toutefois intenté un procès à la Ville de Mirabel pour avoir adopté le principe du opt-in. Selon la compagnie, le règlement de Mirabel ne respecte pas la Charte canadienne des droits et libertés et la Charte québécoise des droits et libertés de la personne. Le procès aura lieu du 7 au 9 décembre prochain, et Charles Montpetit attend son issue avec impatience. 

« Comme toutes les autres municipalités du Québec attendent de voir ce qui va se passer en Cour avant d’adopter des mesures similaires, nous allons surveiller ça de près, dit-il. Si Mirabel l’emporte (ce qui devrait être le cas), nous veillerons à ce que ça fasse boule de neige en 2021. »

Journaldesvoisins.com a présenté un mémoire à la Commission publique sur le contrôle des circulaires. 

 

 



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