La crise de la Covid-19 aura créé bon nombre d’incertitudes dans presque toutes les sphères de la société québécoise. Le monde des camps de jour n’est pas en reste et a dû attendre plusieurs semaines avant d’obtenir de nouvelles directives de la part du gouvernement du Québec. À Ahuntsic-Cartierville, les camps de jour se préparent pour une saison estivale peu commune.
« C’est un peu le branle-bas de combat en ce moment; on est encore à se demander si on ouvre ou si on n’ouvre pas », lançait, il y a quelques jours à peine, François Tousignant, directeur du Service des Loisirs Ste-Odile.
Au final, la brume qui régnait depuis quelques temps sur une réouverture possible des camps de jour au Québec s’est dissipée.
Le 21 mai, le premier ministre François Legault a confirmé avoir reçu le feu vert de la santé publique pour autoriser les camps de jour de la province à accueillir les enfants au cours de l’été.
L’UFA fait cavalier seul
« Ça se passe plutôt bien dans l’arrondissement pour le moment, seul le camp de jour de l’UFA (Union des Familles d’Ahuntsic) a décidé de ne pas ouvrir cet été », affirme Émilie Thullier, mairesse d’Ahuntsic-Cartierville.
En effet, l’UFA a annulé son ouverture estivale à la suite de l’analyse des mesures préventives décrétées par la santé publique, peut-on lire dans le communiqué émis par la direction de l’UFA.
Selon le communiqué, on se serait dirigé vers un camp avec beaucoup de restrictions où les enfants auraient été continuellement surveillés. Par conséquent, il aurait été difficile de préserver une ambiance amicale et récréative.
Au moment de publier l’article, nous n’avions toujours pas obtenu d’entrevue téléphonique avec la direction du camp à ce sujet.
Aller de l’avant avec la réouverture
Néanmoins, les autres camps de jours du quartier, sous la bannière de l’Association des camps du Québec (ACQ) ont décidé qu’ils allaient ouvrir leurs portes cet été. Il ne faut pas se berner cependant; cette nouvelle saison estivale risque de ne pas ressembler aux précédentes.
« Évidemment, avec toutes les normes et les restrictions que l’on retrouve dans le guide publié par la santé publique, ça suscite énormément de questionnements », laisse entendre M. Tousignant, de Ste-Odile.
Même son de cloche à la mairie de l’arrondissement où l’on déclare que les camps de jour devront mettre en place, du mieux qu’ils peuvent, des protocoles de sécurité.
« Tout se fait progressivement; avec la Covid-19, on est dans une époque de conception-construction », affirme Mme. Thullier.
Les consignes sanitaires et de distanciation devront donc être respectées à la lettre afin de pouvoir offrir un environnement sécuritaire aux jeunes qui viendront s’amuser cet été.
« Il va y avoir une formation sur la Covid pour l’ensemble de nos animateurs afin de leur expliquer ce que l’on attend d’eux », précise le directeur des loisirs Ste-Odile.
Ratios habituels finalement
Jusqu’à tout récemment, la question du ratio animateur/enfants posait un problème de taille pour les camps de jour.
Les capacités d’accueil devaient être réduites afin de faire respecter les normes de distanciation physique. À titre d’exemple, le camp Ste-Odile, qui accueille normalement entre 175 et 190 enfants par semaine, ne pouvait prendre en charge que 65 à 75 d’entre eux.
« Pour les enfants de 7-8 ans, on avait un ratio de un moniteur pour 12 jeunes. Maintenant, on doit respecter la norme de un moniteur pour 7 jeunes; c’est presque qu’une diminution de 50%», soulignait Marc Robillard, directeur aux Loisirs Sophie-Barat.
Contre toute attente, c’est le 3 juin qu’est venue la bonne nouvelle de la part de la Direction générale de santé publique (DGSP): les camps de jour pourront finalement revenir à leur ratio habituel quand au nombre d’enfants par moniteur.
L’évolution de la pandémie ainsi qu’une meilleure connaissance des facteurs de transmission du virus ont poussé la DGSP à revenir sur sa décision.
Sans l’ombre d’un doute, cet assouplissement devrait être accueilli avec soulagement par les différents camps de la province.
Aide gouvernementale
La question des coûts additionnels était aussi, jusqu’à tout récemment, une grande source d’inquiétude pour les camps. Ces derniers se demandaient, malgré certaines subventions et contributions municipales, comment ils allaient pouvoir payer les nouveaux animateurs, les locaux supplémentaires et le matériel sanitaire requis, sans pour autant augmenter les coûts d’inscription.
« Les 40% d’animateurs de plus que l’on doit engager pour respecter les ratios, on le trouve où l’argent? » s’inquiétait M. Robillard.
Une angoisse qui s’est peut-être estompée depuis le 2 juin, à la suite de la décision du gouvernement Legault de verser 11 millions de $ aux camps de jour privés afin qu’ils puissent embaucher et acheter ce dont ils ont besoin pour la réouverture.
Ainsi donc, malgré les contraintes occasionnées par la pandémie et les mesures de sécurité mises en place, il y a lieu d’espérer que les enfants puissent passer un bel été dans les camps de jour de leur quartier, du moins ceux qui resteront ouverts pour les accueillir.
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