
Le premier et probablement unique débat public entre candidats aux élections fédérales du 28 avril à Ahuntsic-Cartierville, portait sur la sécurité alimentaire. La protection des paniers d’épicerie des Canadiens devient une préoccupation alors que les taxes douanières imposées par les États-Unis menacent l’économie du pays.
Mélanie Joly, députée sortante et candidate du Parti libéral du Canada (PLC), Idil Issa, candidate du Nouveau parti démocratique (NPD) et Lina Sullivan du Parti marxiste-léniniste du Canada (PMLC) ont répondu à l’invitation du 21 avril du Réseau pour une alimentation durable (RAD). L’organisme lance la campagne Je mange donc je vote qui fait l’alimentation «un sujet de discussion national pendant les élections fédérales.»
La rencontre tenue à l’Espace des possibles – lieu communautaire dans le secteur Youville – abordait plusieurs thèmes énumérés par l’animateur de la soirée Hugo Jean Martorell.
Éliminer la concentration des entreprises dans le secteur du détail, garantir la prospérité des agriculteurs, assurer un travail décent pour les travailleurs agriculteurs temporaires.
Gaza s’invite au débat
Même si ce n’était pas le sujet, la situation à Gaza s’est immiscée dans le débat après la question d’une personne dans le public. Elle a mis en avant l’éventualité de l’exportation d’armes canadiennes vers Israël, grâce notamment à des entreprises américaines.
Une occasion pour Mme Joly, qui est également ministre des Affaires étrangères, de rappeler la position du Canada devant le drame qui se déroule en Palestine.
«Ce que je peux vous dire, c’est que nous n’avons reçu aucune autorisation d’exportation d’armes vers Israël», a assuré Mme Joly.
Elle a admis qu’une seule exception a été accordée concernant des éléments dudit Dôme de fer qui protège Israël des attaques iraniennes.
«Je suis d’accord avec vous que ce qui se passe à Gaza est complètement inacceptable. Il doit y avoir de l’aide humanitaire qui est acheminée.
C’est pourquoi on a mis en place un embargo sur les armes pour dénoncer la situation humanitaire. Entre-temps, on a annoncé 100 millions $ de soutien à Gaza, pour l’UNRWA, pour le Programme alimentaire mondial, pour d’autres organisations qui viennent en aide à la population palestinienne», a énuméré Mme Joly.
Elle a rappelé la libération des otages détenus par le Hamas et l’appel du Canada aux parties pour le retour à la table des négociations.
«Il faut que la tuerie arrête pour s’assurer justement que les civils palestiniens soient protégés et on va continuer à pousser pour une solution à deux États parce que c’est la seule façon de ramener la paix et la sécurité.»
Le point qui intéressait directement le citoyen portait sur l’assurance d’une sécurité alimentaire grâce à un revenu de base suffisant.
Les candidates ont évoqué plus d’une fois l’impact des taxes douanières sur les produits de consommation de base.
Pour offrir plus de moyens financiers aux consommateurs, la candidate du NPD a souligné que son parti fixe un plafond des prix.
«On veut éliminer la TPS sur certains produits essentiels», a promis Mme Issa.
«Les produits de base à l’épicerie ne sont pas taxés», a rétorqué Mme Joly, du PLC.
Elle a rappelé que le congé de TPS décidé par son gouvernement n’avait réduit finalement que le prix de la malbouffe.
Les moyens des consommateurs

Mme Issa a réitéré l’importance d’un code de conduite pour les épiceries. Une mesure que son parti veut mettre en place.
Elle a rappelé que les dirigeants de deux des plus grands grossistes de boulangerie s’étaient entendus pour hausser les prix du pain ensemble.
«On ne veut pas que les grandes entreprises, des épiceries, s’en mettent plus dans les poches. Donc on a mis en place un code de conduite», a précisé Mme Joly.
«Vivre en sécurité et dans la dignité, ne peut pas être remis en question au Canada, a martelé Mme Sullivan du PMLC. Nous sommes un pays riche avec une population très instruite, mais on se retrouve avec un Canadien sur quatre qui ne peut pas se nourrir et les demandes pour les banques alimentaires ont beaucoup augmenté.»
Une situation qui dure depuis dix ans, selon elle, le temps passé par les libéraux au pouvoir.
Elle a souligné que les gouvernements subventionnent les grandes entreprises en contribuant à leurs factures d’énergie, en investissant dans des infrastructures dont elles bénéficient ou en formant leurs travailleurs.
«Nous disons, nous allons arrêter de payer les riches et nous allons investir dans les programmes sociaux», a-t-elle affirmé.
Mme Joly, la seule à fournir des chiffres, a révélé que le gouvernement libéral souhaitait sortir un million d’enfants de la pauvreté.
«Cela a été fait avec l’allocation canadienne pour enfants que nous avons mise en place.»
Elle a assuré que 62 M$ ont été investis dans le cadre d’une entente avec le Québec pour un programme national d’alimentation scolaire. Un programme qui sera pérennisé selon la plateforme électorale du PLC.
«On augmente aussi le supplément de revenu garanti de 650$, soit 5% par année», a promis Mme Joly.
Il faut admettre que les candidates ont peu répondu aux questions directes de l’animateur.
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