(Snow Goose) (Anser caerulescens)
Les grands vols d’oies sillonnant le ciel marquent ostensiblement le passage des saisons. Un des rares jours de novembre dernier où le soleil a fait acte de présence, ma conjointe sortant d’un magasin rue Fleury, entend le caractéristique «couac-couac» signalant le passage d’un groupe de ces grands oiseaux. Levant le regard, elle constate qu’il ne s’agit pas de Bernaches comme on s’y attendrait, mais bien d’Oies blanches; le bout des ailes noir sur un corps blanc ne laisse place à aucun doute!
Description
Chez l’adulte, le corps est blanc avec seulement le bout des ailes en noir. Le bec est orangé et les pattes sont roses.
Ce qui complique les choses, c’est qu’il y a une variante dite bleue. Chez celle-ci, la tête est blanche, le corps est d’un gris-bleu foncé, le ventre blanc et les plumes des ailes sont noires lisérées de blanc.
Les juvéniles de la forme blanche sont gris pâle dont la teinte varie selon la position sur le corps et ont un bec noir.
Les juvéniles de la forme bleue sont d’un gris foncé avec parfois un peu de blanc près du bec, et les plumes de leurs ailes sont lisérées de blanc, mais moins bien définies que chez l’adulte.
Certains, tant adultes que juvéniles, montrent une coloration rouille sur la tête; ce n’est pas une forme de coloration du plumage, mais bien le signe qu’ils sont allés se nourrir en plongeant la tête dans des vasières contenant du minerai de fer.
Il y a deux sous-espèces; la Grande Oie blanche, et la Petite Oie blanche.
La Grande Oie blanche niche plus à l’est et migre dans un corridor à l’est des Appalaches. C’est surtout celle-ci que l’on voit dans la vallée du Saint-Laurent. La Petite Oie blanche niche plus à l’ouest et migre principalement à travers les plaines centrales et aussi sur la côte ouest.
La phase bleue est surtout abondante chez la Petite Oie blanche et rare chez la Grande Oie blanche.
Vous avez bien tout retenu?
Habitat et comportement
L’Oie blanche, aussi appelée Oie des neiges, niche dans la région de l’Arctique canadien, Île Bylot, Île Ellsmere, Île de Baffin, ainsi qu’à la Baie d’Hudson. On en retrouve aussi des colonies dans des îles plus à l’ouest et en Alaska.
Elles arrivent sur leurs sites de nidification en mai et se mettent aussitôt à la recherche d’un endroit favorable; un
talus ou autre terrain surélevé, préférablement protégé par de petites buttes, fait l’affaire. La végétation clairsemée de l’Arctique offre peu de protection naturelle. Le nid est une petite dépression tapissée d’herbes et de duvet dans laquelle la femelle pond 4 ou 5 œufs.
Le mâle garde agressivement son territoire contre les intrus, prédateurs ou autres oies. Peu après l’éclosion, généralement vers la fin juin, les parents amènent leurs oisons en déplacement constant dans les aires d’alimentation. La nourriture consiste surtout d’herbes et de racines de plantes aquatiques. Les petits doivent profiter rapidement, car dès septembre la température chute, les rivages gèlent et la migration vers le sud débute.
Lors de la migration, la structure familiale se maintient et les vols d’Oies blanches sont en fait un regroupement de plusieurs familles.
Migration
La migration de la population qui suit la route de l’est, qu’elle soit printanière ou automnale, s’effectue en deux temps; le départ est suivi d’une escale prolongée dans la vallée du Saint-Laurent avant que la seconde partie, vers la destination d’hivernage ou de nidification selon la saison, ne soit complétée.
Le choix de ce lieu d’escale est tout naturel; la période où les battures sont libres de glaces est plus longue que dans les sites de nidification, et surtout, la nourriture y est abondante. En plus des racines de scirpe et autres plantes aquatiques, les oies profitent depuis quelques décennies des grains, maïs et autres, tombés dans les grands champs de culture.
La population de l’est hiverne le long de la côte est américaine de la Virginie à la Géorgie. Celle de l’ouest se retrouve le long du Golfe du Mexique ou sur la côte californienne.
Tendances
Au début du XXe siècle, il y avait moins de 5000 Grandes Oies blanches. Maintenant elles avoisinent le million
d’individus.
Cet accroissement spectaculaire a eu pour effet que les sites d’escale traditionnels, Cap Tourmente et Montmagny en automne, Baie-du-Fèbvre au printemps, se sont révélés trop exigus pour accommoder tous ces volatiles. Les oies se sont dispersées sur un plus grand territoire, et un site comme le réservoir Beaudet à Victoriaville est devenu très populaire à l’automne, tant pour les oies que pour les ornithologues.
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