À deux jours du référendum sur la mosquée de la rue Legendre, le journaldesvoisins.com a parlé à une opposante au projet et un représentante du centre communautaire musulman qui cherche à obtenir un changement de zonage qui permettrait la continuation de leurs activités à cet endroit.

Le dossier a créé bien des tensions et a monopolisé plusieurs périodes de questions lors des derniers conseils d’arrondissement. Les élus ont tenté de calmer le jeu et d’éviter un référendum.

La parole est aux citoyens dimanche; voici maintenant le point de vue des deux parties.

« Non à la mosquée »

Une résidente du quartier, Nicole Vermette, s’oppose à cette mosquée depuis le début parce qu’elle croit que la mosquée a opéré de façon « illégale » et « qu’elle se cache dans un endroit qui ne permet pas de mosquée ou de lieu de culte ». En fait, elle précise, qu’avant la demande de changement de zonage, elle pensait que le local était abandonné.

Nicole Vermette
Nicole Vermette

« C’est un endroit zoné commercial. C’est une des raisons pour laquelle l’arrondissement avait refusé que trois églises chrétiennes s’installent (dans des locaux commerciaux). Y a-t-il une loi pour les chrétiens et une pour les musulmans? » demande Mme Vermette.

« Il y a en a qui disent qu’il y a plus d’une vingtaine de mosquées dans Ahuntsic-Cartierville et que c’est peut-être assez. Ça ne me regarde pas. Pour moi, c’est le fait que c’est illégal. Peu importe votre religion, ce qui est important c’est que les lois doivent être respectées par tout le monde. »

Mme Vermette croit que les élus de l’arrondissement ont accepté de procéder au changement de zonage « en pensant gagner des votes et qu’on ne se rendrait compte de rien. »

D’autres opposants ont fait valoir qu’une mosquée à cet endroit causerait des problèmes d’achalandage et de stationnement.

« Oui à la mosquée »

Pour sa part, Hassna Laazari se désole de voir que ce référendum crée une division au sein du quartier. « Avant, on cohabitait de façon agréable. On ne veut pas une guerre, on veut cohabiter. Pourquoi maintenant qu’on a décidé de se regrouper dans un petit coin qu’on suscite votre inquiétude? »

Hassna Laazari
Hassna Laazari

Elle rappelle que le centre existe depuis trois ans et que les familles ont commencé à se rencontrer pour des activités et les fêtes religieuses. « À un moment donné, ils ont commencé à prier sur place et c’est à ce moment que notre communauté a décidé d’aller chercher l’approbation de la municipalité. » La municipalité a visité le centre et a déterminé que tout était conforme, dit Hassna Laazari.

« Nous ne voulons pas nous déplacer ailleurs. L’emplacement répond à nos besoins. »

Elle ajoute que le problème de stationnement soulevé par les opposants est un faux problème. « Le problème de stationnement existait depuis plusieurs années avant, parce qu’il y a beaucoup de commerces, de bureaux, de compagnies, donc le problème existe depuis toujours », dit Mme Laazari, qui ajoute que le centre ne peut accueillir qu’une centaine de personnes au plus. « Le problème de l’achalandage n’existe pas. Et puis, la plupart des personnes se déplacent à pied, puisqu’ils habitent ou travaillent tout près. »

Par ailleurs, elle fait valoir que certains des opposants ont leur propre place de stationnement sur leur propriété.

Elle croit que les opposants se sont fait une image complètement fausse de ce qui se passe dans ce local. « La prière se fait dans un période qui ne dépasse pas cinq minutes par prière, et c’est question de cinq prières par jour. On s’entend qu’on parle  5 % du temps, comparativement à 95% (des autres activités). Si on veut associer l’existence du centre à la prière, on ne voit que sous l’angle de 5%. C’est injuste. »

Des cours de langue arabe y sont enseignés, afin d’aider « les jeunes à établir un lien avec notre culture d’origine, tout en conservant leur identité canadienne. On n’est pas en train de créer une société au sein d’une société », dit-elle pour rassurer les citoyens.

Qu’arrivera-t-il si les citoyens votent en majorité contre le centre? La communauté a déjà commencé à chercher pour un autre local, même s’ils préfèrent de loin leur local sur la rue Legendre.

Où, quand et comment voter? 

La question du référendum est : « Approuvez-vous la résolution CA16 090031 autorisant les usages de lieu de culte, d’activités communautaires ou socioculturelles et d’école d’enseignement spécialisé pour l’emplacement localisé au 406, rue Legendre Ouest? ».

Le bureau de vote le jour du scrutin sera ouvert le dimanche 5 juin 2016 de 10 h à 20 h au Bureau d’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, 555 Chabanel ouest.

 

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