Les nouveaux cas de COVID-19 sont en baisse à Montréal depuis la mi-avril, et Ahuntsic-Cartierville ne fait pas exception avec un recul de plus de 30 % depuis une semaine.

Bien que le nombre de nouveaux cas enregistrés y ait encore diminué par rapport aux deux premières semaines d’avril, Ahuntsic-Cartierville demeure l’un des cinq arrondissements montréalais où l’on a rapporté le plus de cas dans les deux dernières semaines, selon l’état de situation hebdomadaire publié par la Direction régionale de la santé publique (DRSP) qui a fait le point mercredi sur la situation dans la métropole.

Encore des secteurs chauds dans Ahuntsic-Cartierville

« On a quelques territoires qui continuent à se démarquer », indique la directrice de santé publique de Montréal, docteure Mylène Drouin, qui mentionne notamment des quartiers limitrophes à Ahuntsic-Cartierville, comme Saint-Laurent et Parc Extension où le taux de positivité est encore supérieur à la moyenne.

Selon les données de l’Institut national de santé publique du Québec, le réseau local de services (RLS) Nord-de-l’Île –Saint-Laurent, qui inclut Bordeaux Cartierville, et le RLS Ahuntsic-Montréal Nord, arrivent respectivement au 7e et 15e rang des RLS avec les plus hauts taux de cas actifs par 100 000 habitants au Québec.

Reste qu’avec tout juste un peu plus de 100 nouveaux cas de coronavirus rapportés au cours de la dernière semaine, l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville a enregistré son ralentissement le plus marqué en huit mois. Le taux d’incidence y a plongé à son niveau le plus bas depuis l’automne dernier pour atteindre 78,96 cas par 100 000 habitants, soit un taux inférieur à la moyenne montréalaise de 86,41 cas/100 000.

Deux secteurs de voisinage de l’arrondissement présentent des taux d’incidence parmi les plus élevés à Montréal, soit le secteur Ahuntsic (7 nouveaux cas, 133,46 cas/100 000 habitants) et le secteur Saint-Sulpice Ouest (14 cas, 144,48 cas/100 000).

« On a l’impression de peut-être déjouer des pronostics », se réjouit la directrice de santé publique.

La docteure Drouin estime que le succès relatif de Montréal est dû à une conjonction de facteurs. D’une part, la stratégie agressive de suppression des variants et l’adhésion de la population aux mesures sanitaires ont permis d’éviter des événements de super-propagation. D’autre part, la progression rapide de la campagne de vaccination a permis de ralentir la contamination.

Même si les variants représentent désormais les deux tiers des nouveaux cas à Montréal, leur nombre absolu a reculé en raison du ralentissement de la progression de l’épidémie dans la métropole.

« C’est un équilibre très fragile, parce qu’on n’est pas à l’abri d’un événement de super-propagation », prévient toutefois la directrice de la santé publique.

Des éclosions contenues

Des foyers d’éclosions subsistent dans différents milieux, notamment en milieu scolaire, mais il s’agit essentiellement de petites éclosions relativement contenues.

C’est le cas, par exemple, à la prison de Bordeaux, où une éclosion avec présence de variants s’était déclarée il y a deux semaines.

Contrairement à la précédente éclosion, qui s’était étirée sur plusieurs mois et avait mené à la contamination de plus de 150 personnes incarcérées, la récente éclosion a été contenue au sein du personnel carcéral et ne comptait plus aucun cas actif en date du 29 avril. Le 30 avril, un nouveau cas a cependant été rapporté chez un membre du personnel.

« Les travailleurs de ces milieux ainsi que les personnes incarcérées sont invitées à la vaccination », indique par ailleurs la docteure Drouin.

Le CIUSSS confirme avoir commencé à vacciner le personnel de l’établissement de détention et les personnes incarcérées. Selon les données publiées par le ministère de la Sécurité publique, aucun pensionnaire de l’établissement carcéral n’a encore été vacciné à la prison de Bordeaux.

Des campagnes ciblées sont prévues dans les milieux à risque, par exemple sous forme de cliniques mobiles de vaccination ou d’aide à l’inscription.

« Le virus tranquillement va se frapper à un mur », prévoit la docteure Drouin, qui souligne qu’environ le tiers de la population montréalaise a désormais reçu au moins une dose du vaccin.

La transmission en milieu scolaire toujours active

Le virus circule par contre toujours chez les groupes qui n’ont pas encore accès à la vaccination.

« Actuellement, nos taux d’incidence les plus élevés sont chez les enfants d’âge scolaire », note Mylène Drouin.

Le ralentissement des cas se fait tout de même sentir dans les écoles du quartier.

Au total, le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) dénombrait 30 élèves et deux membres du personnel positif à la COVID-19 en date du 26 avril, soit 15 de moins que la semaine précédente. Alors que 16 classes étaient fermées la semaine dernière, on ne comptait que huit classes en isolement cette semaine, dont quatre à l’école La Dauversière.

Covid Écoles Québec rapportait par ailleurs qu’une demi-douzaine de cas s’étaient déclarés à l’école Saint-Simon Apôtre, une information confirmée par le CSSDM qui ne précise cependant pas s’il s’agit d’une éclosion.

« Il y a sept élèves testés positifs à Saint-Simon-Apôtre. Les chiffres ne précisent pas s’ils sont dans la même classe », indique le porte-parole du CSSDM, Alain Perron.

Le CSSDM rapporte toutefois qu’une seule classe a été placée en isolement dans cette école.

Jeudi, Covid Écoles Québec signalait par ailleurs qu’un nouveau cas de variant avait été rapporté dans une école de l’arrondissement, soit au pavillon Khalil Gibran du Collège pasteur.

Éclosions dans le réseau hospitalier

Certaines éclosions touchent aussi des milieux partiellement vaccinés, comme l’urgence de l’hôpital St-Mary’s à Côte-des-Neiges, où une éclosion s’est déclarée cette semaine.

Selon le dernier rapport sur les éclosions actives publié par la DRSP, on dénombrait également quatre éclosions totalisant 18 cas dans des hôpitaux situés sur le territoire du CIUSSS du Nord-de-l’Île.

Le JDV a cherché à savoir dans quelles unités se sont déclaré ces éclosions et si les personnes atteintes étaient des usagers ou des travailleurs qui avaient été vaccinés.

« Nous avons 17 patients atteints de la COVID dans nos hôpitaux ainsi qu’un total de 15 employés positifs sur 14 000. Nous considérons que la situation est sous contrôle », se contente d’indiquer la porte-parole du bureau des relations médias et des affaires publiques du CIUSSS, Emilie Jacob.



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