Les «gobeuses nouvelle génération» installées au nouveau centre de récupération sur le boulevard Henri-Bourassa Ouest, à l’angle de la rue Meilleur, peuvent effectivement broyer les contenants de verre, mais pas les bouteilles de vin. Il faudra attendre 2027, a minima, pour que celles-ci soient acceptées. Le Journal des voisins est allé aux informations.
Comment ça marche?
Le nouveau centre de récupération Consignaction situé à côté de la SAQ offre deux services. Le premier ressemble à celui déjà présent dans les grandes surfaces : des «gobeuses» remettant un coupon à échanger contre de l’argent. Si vous téléchargez l’application de Consignaction, vous aurez aussi l’option de faire créditer votre compte et un virement Interac vous sera envoyé lorsque vos retours totaliseront 25$.
Pour les plus pressés d’entre vous, le deuxième service offert est le «retour express». Il est disponible après téléchargement de l’application de Consignaction. Vous n’avez qu’à inscrire votre numéro de téléphone sur l’écran au guichet «retour express», et vous recevrez un collant à apposer sur votre sac (transparent) avec vos contenants, et le tour est joué. Vos contenants consignés seront comptés les jours qui suivent et le montant correspondant sera crédité à votre compte Consignaction.
Crounch!
La «gobeuse nouvelle génération» a bien accepté et pulvérisé le retour de notre bouteille (consignée) de panaché de vin [«cooler»]. Elle a cependant refusé celle (non consignée) de la bouteille de vin.
Report de la consigne sur le verre
Considérant les lieux de collecte trop peu nombreux (celui d’Ahuntsic est le dixième à Montréal), le gouvernement Legault a retardé à 2027 la consigne sur les contenants de verre et en carton multicouche qui ne sont pas déjà consignés comme les bouteilles de vin.
Pour le plastique, la consigne sera autorisée dès le 1er mars 2025 sur les bouteilles d’eau, d’eau gazéifiée et de jus ainsi que d’autres boissons, telles que le lait et les spiritueux (bouteilles de 100 ml à 2l). Cela représenterait un ajout d’environ 1,5 milliard de contenants au système de consigne.
L’histoire
Depuis 1984, le gouvernement du Québec a instauré la «Responsabilité élargie des producteurs» dans plusieurs domaines pour qu’ils se préoccupent de la fin de vie utile des produits. C’est l’Association québécoise de récupération des contenants de boissons (AQRCB) qui gère la récupération, le réemploi, le recyclage et la valorisation des contenants de boissons au Québec et qui s’occupe de créer les centres Consignaction. Aussi, elle obtient des ententes avec les détaillants pour des zones Consignaction dans les commerces où les citoyens peuvent aller porter leurs contenants consignés.
Résistance
Il semble que la récupération des contenants de boisson ne soit pas acceptée facilement par les détaillants, au point que l’AQRCB «appelle le gouvernement à jouer un rôle déterminant pour garantir que les détaillants respectent leurs obligations réglementaires et participent activement à ce projet essentiel pour l’environnement et les citoyens.»
Un propriétaire dépanneur de la rue Fleury et qui préfère garder l’anonymat a confirmé au JDV que la collecte des contenants consignés lui occasionnait un surcroît de travail, en plus de prendre de l’espace déjà bien restreint dans son commerce. Il serait favorable à l’idée que les clients rapportent leurs contenants à un autre endroit qui serait plus approprié.
Optimisation
Afin d’optimiser le système de collecte, des «regroupements» sont possibles. Par exemple, une grande surface «située à moins d’un kilomètre de distance d’un centre Consignaction pourrait indiquer à sa clientèle qu’elle devra dorénavant aller porter ses contenants pour la récupération à cet endroit», mentionne Annie Jolicoeur, porte-parole de l’AQRCB.
Transition écologique
«C’est normal que la mise en place d’un système implique des « temps morts » liés à la préparation. Le problème, ce sont les reports successifs», se désole Mélanie Busby, porte-parole de l’organisme Mobilisation Environnement Ahuntsic-Cartierville.
Les deux dépôts de verres actuels
Il existe présentement deux points de dépôt du verre dans Ahuntsic-Cartierville. L’un au coin de Papineau et Fleury et un autre au Marché Central. «En raison du report de la consigne, le Service de l’environnement de la Ville de Montréal souhaite prolonger les contrats de collecte et de conditionnement du verre afin de maintenir les deux points de dépôt de verre à Ahuntsic-Cartierville jusqu’à l’implantation de la troisième phase de consigne en mars 2027», souligne Annie Brouillette, chargée des communications à l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville au JDV.
Le maintien des deux points de dépôt serait cependant conditionné au fait que ces sites acceptent de continuer à accueillir les conteneurs sur leurs stationnements jusqu’en mars 2027, selon elle.
Questionnée au sujet du financement, Annie Brouillette a confirmé qu’il sera entièrement assuré par Éco Entreprises Québec, l’organisme derrière Bac Impact. Depuis le 1er janvier 2025, cet organisme finance toutes les activités liées aux matières recyclables. Rappelons que les deux points de dépôts pour le ramassage du verre étaient une initiative de l’organisme Verrecycle prise après un des Rendez-vous citoyens du Journal des voisins sur le sujet. À l’origine, les fonds de création du service provenaient d’un budget participatif de l’arrondissement et dont l’option avait été votée par les citoyens.
Le JDV a communiqué avec Éco Entreprises Québec pour savoir si, en plus des deux dépôts de verre actuels dans l’arrondissement, il était envisageable pour l’organisme de subventionner aussi le nouveau centre Consignaction dans l’arrondissement. «Ce n’est pas possible, car nous sommes deux organismes distincts», a souligné Marie-Claude Rivet, Cheffe, Stratégie et affaires publiques, à Éco Enreprises Québec. Elle a ajouté, cependant, qu’elle fait confiance à la récupération du verre provenant des bacs de recyclage des citoyens grâce aux nouvelles techniques utilisées dans les centres de tri, notamment celui ouvert récemment dans l’est de Montréal.
Conclusion
Au gré de l’augmentation des articles en consignation, il est prévu d’accroître le nombre de centres Consignaction. Il s’ensuivra des regroupements visant à réduire le nombre de lieux de retour. Ce qui concernera surtout les commerces avec des petites surfaces.
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