prison dôme 28
(Photo : Philippe Rachiele, JDV)

Six mois après avoir maîtrisé une éclosion majeure qui a fait un mort, l’établissement de détention de Montréal fait de nouveau face à une éclosion de COVID-19. Le ministère de la Sécurité publique (MSP) confirme au Journaldesvoisins.com qu’une personne incarcérée et six membres du personnel de la prison de Bordeaux sont actuellement positifs à la COVID.

Vendredi matin, les statistiques officielles du MSP faisaient état de huit cas actifs de COVID chez des employés de la prison, mais d’aucun cas dans la population carcérale.

Peu de détails filtrent pour l’instant

Interrogé par le JDV à savoir s’il s’agissait d’une éclosion survenue en milieu de travail ou de cas acquis dans la communauté, le bureau des relations médias de la Direction des communications du MSP a indiqué en fin d’après-midi qu’il s’agissait vraisemblablement d’un mélange des deux.

« Il semble que les membres du personnel touchés ont été contaminés dans communauté. La santé publique considère par ailleurs actuellement qu’il s’agit d’un lieu d’éclosion dans lequel la contagion est centrée sur le personnel », explique Marie-Josée Montminy, relationniste au MSP.

Le MSP n’a pas été en mesure de dire si les employés contaminés pouvaient avoir été en contact avec des personnes incarcérées avant d’avoir été déclarées positives et a par ailleurs refusé d’indiquer dans quel secteur se trouve la personne incarcérée atteinte et dans quels secteurs étaient affectés les employés touchés.

« Nous ne préciserons pas ces informations pour des raisons de sécurité », a fait savoir la porte-parole du MSP.

Le MSP se contente de dire que les « membres du personnel carcéral peuvent évidemment avoir des contacts avec les personnes incarcérées dans l’exercice de leurs fonctions » et assure que « l’Établissement applique avec rigueur les recommandations et directives émises par la Santé publique afin de limiter les risques de propagation du virus »..

Transferts, transports et admissions : des facteurs de risque 

L’automne dernier, l’établissement de détention avait échappé de justesse — et à plusieurs reprises — à un retour du virus dans l’établissement. En octobre, des détenus avaient été transférés à Bordeaux en provenance de l’établissement de Hull, où s’était déclarée une éclosion de COVID.

La question des transferts et des transports de détenus avait continué de susciter des craintes, notamment lorsqu’un prévenu avait rapporté au JDV avoir côtoyé, lors d’une comparution au Palais de justice, en novembre, d’autres personnes incarcérées qui auraient dû être en isolement préventif.

« Les transports des personnes incarcérées sont limités aux cas nécessaires seulement », avait alors fait valoir Marie-Josée Montminy.

Elle avait par ailleurs assuré que des règles de sécurité étaient en place advenant le cas où une personne incarcérée dans un secteur d’accueil ou un secteur de confinement COVID devait être transportée à l’extérieur de l’établissement.

Toujours en novembre, une personne atteinte de la COVID avait été prise en charge par les services correctionnels dans un centre hospitalier.

« La personne atteinte était hospitalisée au moment où elle a été testée et lorsque le résultat a été connu », avait alors expliqué la porte-parole du MSP au JDV.

La personne en question était restée hospitalisée, sous la garde du personnel de la prison, et n’a donc pas été admise à l’établissement de détention.

Dans le cas présent, semble que ce sont des employés qui ont fait entrer le virus dans l’établissement.

« Quand on parle du va-et-vient des gardiens, des prisonniers qui vont à la cour, c’est là qu’il y a encore extrêmement beaucoup de danger », faisait remarquer en novembre Ted Rutland, militant du groupe anti-carcéral, en entrevue au JDV l’automne dernier.

Le JDV a demandé au MSP si les personnes incarcérées ou le personnel des services correctionnels feront l’objet d’une stratégie de vaccination particulière, mais celui-ci nous a répondu que les « priorités de vaccination sont déterminées par la Santé publique » et qu’il faudrait plutôt adresser la question au ministère de la Santé et des Services sociaux.



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Céline Marcoux
Céline Marcoux
3 Années

C’est plus une question qu’un commentaire.
J’aimerais savoir où il est possible de se faire dépister pour la Covid dans Ahuntsic. Nulle part on trouve une liste des endroits disponibles.
Quand les vaccins seront disponibles pour les gens ordinaires, saurons-nous où aller?

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