taxes

C’est à partir du 1er janvier 2017 qu’entrera en vigueur le nouveau rôle d’évaluation foncière des 19 arrondissements de la Ville de Montréal. À chaque exercice, le rôle d’évaluation indique la valeur des édifices résidentiels, commerciaux et agricoles sur l’ensemble du territoire de l’île.

De cet exercice découle ensuite le compte de taxes que devront payer les citoyens propriétaires, mais aussi les détenteurs d’édifices commerciaux. Si l’augmentation des taxes est beaucoup moins importante que lors de l’exercice précédent, le résultat n’est pas pour autant heureux pour tout le monde, particulièrement pour les petits commerçants qui peinent à tirer leur épingle du jeu. S’il est permis de souffler, certains craignent encore d’étouffer sous les factures qui ne cessent de s’accumuler…

La Ville peut se féliciter d’une diminution de l’augmentation des taxes que devront payer les citoyens pour l’année qui s’en vient. Pour Ahuntsic-Cartierville, l’augmentation de la charge fiscale se situe dans la moyenne des autres arrondissements de l’île. Selon le document sur le budget de fonctionnement pour l’année 2017, l’augmentation des charges fiscales est de 1,7 % pour l’ensemble de la métropole, et de 1,8% pour l’arrondissement d’A-C. Pour ce qui est de la valeur des édifices, l’augmentation est de 5,9% pour l’ensemble des immeubles de l’agglomération.

Tout n’est pourtant pas rose, car derrière ce portrait certes encourageant se cachent quelques teintes d’ombre. Même si la charge fiscale sera globalement moins élevée l’année prochaine, tout dépend encore du type de propriété, de son emplacement et de sa valeur par rapport à l’année précédente.

Des écarts importants

À Montréal, ce sont aux édifices commerciaux qu’incombe une part non-négligeable de la charge fiscale exigée par la Ville. Cette année, l’augmentation de cette charge n’est que de 0,5% pour les immeubles non résidentiels. Reste que pour bien des petits commerçants, il est difficile de garder la tête hors de l’eau. « Le taux de taxes est beaucoup trop élevé, et pas seulement pour les commerçants d’Ahuntsic, mais pour tous les petits commerces à Montréal », nous dit Éric Jolander, propriétaire d’un restaurant de l’arrondissement. « La ville exige maintenant que les commerces déboursent entre 1200 et 1500 dollars pour l’installation d’un compteur d’eau. On est obligé de payer la totalité de la facture. Ajoutées aux taxes, toutes ces dépenses font beaucoup », déplore-t-il.

« Les taxes sont de façon générale beaucoup plus élevées au niveau des édifices non résidentiels que dans les résidentiels », nous confirme Pierre-René Perrin, expert en fiscalité municipale. « Lorsqu’il y a un manque à gagner à la ville suite au dépôt du budget, l’administration va toujours chercher l’agent qui manque dans les édifices non résidentiels », précise-t-il.

Monsieur Jolander y va pour sa part d’une solution simple, mais nécessaire selon lui à la survie des petits commerces à A-C comme dans le reste de la métropole: « Il faudrait diminuer le taux de taxation pour les petits commerces. On en parle depuis longtemps, mais rien n’est fait en ce sens. Pour un commerçant qui paye 3000 dollars de loyer par mois, la moitié s’en va à la Ville. C’est beaucoup trop cher payé! ».

Tout n’est pas au beau fixe…mais n’empêche

Pour certains résidants, comme Gilles Larocque, citoyen d’Ahuntsic-Cartierville très engagé dans son arrondissement, la hausse de taxes est vue d’un œil plutôt favorable, toutefois il ignore encore ce que ça donnera, au final. Mais contrairement aux années passées, la faible augmentation de la valeur de sa propriété lui permet de souffler un peu. « Cette année je tombe des nues. J’ai eu une augmentation de 5,16%. C’est très peu comparé aux années précédentes, notamment comparativement au 35% d’augmentation lors du rôle d’évaluation précédent », a-t-il précisé.

Globalement, les résidences restent en général plus abordables dans notre arrondissement que dans d’autres quartiers de la métropole où les valeurs montent en flèche. « La valeur des habitations a augmenté dans certains quartiers comme Côte-des-Neiges, Rosemont et NDG. Même si le taux de taxation pour l’année 2017 est moins élevé que pour l’année 2016, les augmentations restent quand même élevées dans ces quartiers », nous explique monsieur Perrin.

Autrement dit, des taxes moins élevées ne signifient pas forcément moins de dépenses, car certaines propriétés avec une faible augmentation de taxes ont vu leur valeur marchande grimper. « L’augmentation de 1,8% pour les immeubles résidentiels à A-C représente une moyenne globale. Le 1,8% est appliqué à la valeur de la maison, donc si la valeur de la maison augmente, le montant des taxes augmente lui aussi », nous dit Pierre Pagé, de l’organisme Montréal pour tous.



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