Le volume de la population d’Ahuntsic-Cartierville continue de croître. Les nombreux atouts de l’arrondissement séduisent les familles et notamment celles des immigrants. Or, le taux d’inoccupation des logements locatifs de l’arrondissement figure parmi les plus bas de Montréal.
Sur le marché locatif montréalais, comme dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, la conjugaison du ralentissement des mises en chantier d’appartements, observé ces deux dernières années, de la forte croissance de la population et des difficultés liées à l’accession à la propriété sont autant d’éléments qui distendent la demande locative par rapport à l’offre.
Selon les estimations de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), en 2024, seulement 13 000 logements supplémentaires seront disponibles sur le marché global de la location à Montréal, contre près de 16 500 en 2023.
Un taux d’inoccupation bas
De fait, cette situation pousse à la sédentarité des locataires. Par conséquent, la baisse du taux d’inoccupation des logements locatifs se poursuit dans la métropole et dans l’arrondissement. Autrement dit, il est de plus en plus difficile de trouver des appartements vides.
«De 1,5 %, en octobre 2023, il [le taux d’inoccupation] descendra à près de 1 % d’ici octobre 2024», annonce la SCHL sur son site Web.
L’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville n’est pas en reste. Son taux d’inoccupation se situe en deçà de la moyenne montréalaise et suivra sans aucun doute la même courbe.
«Les locataires d’Ahuntsic-Cartierville sont nombreux à subir les conséquences de la crise du logement, qui se traduit actuellement par une rareté de logements locatifs, une “inabordabilité” grandissante, la spéculation immobilière intense et la multiplication des évictions, au détriment de leur sécurité, de leur santé ou de leur capacité à répondre à leurs autres besoins de base, constate Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). Le filet social est actuellement insuffisant au vu de la pénurie de logements sociaux sous différentes formes pour les protéger contre le mal-logement.»
La démographie explose!
Aujourd’hui, cette pénurie de logements, que personne ne dément, se trouve aggravée par une donne inattendue : la démographie explose! Selon des statistiques publiées, le 22 mai dernier, par l’Institut de la statistique du Québec, Montréal affiche la plus grande progression démographique au Québec entre le 1er juillet 2022 et le 1er juillet 2023 : 89 600 personnes au cours de la dernière année.
Ce qui représente une croissance de 4,3 %, comparativement à 2,3 % dans l’ensemble du Québec.
Bien entendu, l’arrondissement, notamment le district de Bordeaux-Cartierville, contribue à l’accueil de cette population nouvellement arrivée. Le quartier est caractérisé par la présence proportionnellement plus importante de familles avec enfants que dans le quartier Ahuntsic.
Un document édité en décembre 2023 par le Conseil local des intervenants communautaires (CLIC) de Bordeaux-Cartierville, basé sur le recensement 2021 de Statistique Canada, estime à 23 % la part dans le district des immigrants récents, arrivés entre 2016 et 2021 [voir histogramme, plus haut]. Selon la même source, à Bordeaux-Cartierville, 76 % des familles sont des familles immigrantes.
Cet article est tiré du numéro d’été du Journal des voisins (version imprimée) dont le dossier principal est consacré au logement.
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