La candidate de Mouvement Montréal, Kassandre Chéry Théodat, en entrevue avec notre journaliste Éloi Fournier. (Photo: Simon Van Vliet, JDV)

Les trois candidates à la mairie d’Ahuntsic-Cartierville aux élections du 7 novembre ont rencontré le JDV pour série d’entrevues éditoriales. Aujourd’hui, nous vous présentons les réponses de la candidate de Mouvement Montréal, Kassandre Chéry Théodat.

Cette transcription de l’entrevue réalisée le 8 octobre au parc de l’île de la Visitation a été éditée par souci de clarté et de concision. Les réponses intégrales à chacune des questions sont incluses dans une série de capsules vidéo dont la diffusion déjà commencée se poursuivra d’ici les élections.

Q : Pouvez-vous décrire brièvement votre parcours personnel et professionnel et votre lien avec Ahuntsic-Cartierville ?

Kassandre Chéry Théodat (Photo: courtoisie)

Ma formation, c’est enseignante. Ça fait plus de dix ans que je suis dans le domaine de l’éducation. Pour moi, il y a beaucoup d’enseignants au niveau collégial qui ont vraiment été un tournant. J’ai étudié au Cégep du Vieux Montréal en éducation spécialisée et après ça, je me suis dirigée vers l’enseignement.

J’ai fait deux ans en journalisme aussi, dans la télé communautaire, j’ai eu des stages dans des compagnies de médias, mais j’ai toujours été attirée vers l’éducation, les enfants, la jeunesse; essayer d’aider. J’ai toujours été très engagée là-dessus dans des dossiers au niveau de l’apprentissage scolaire. Les personnes qui sont en difficulté, ça m’a toujours beaucoup interpellée.

Ça fait plus de vingt ans que j’habite dans le quartier Ahuntsic-Cartierville, donc j’en ai vu passer des maires, des mairesses et des conseillers d’arrondissement, mais je n’avais jamais eu cette envie de faire vraiment le saut. Il y avait toujours une petite arrière-voix derrière qui disait : « Est-ce que je peux faire plus ? Si oui, comment ? » J’étais toujours dans un questionnement, mais pas avec cette fougue politique que là, maintenant, je m’approprie. Je pense que tous et chacun peuvent faire leur part, c’est vraiment ce discours-là que j’ai eu tout au long de mon parcours.

Au niveau personnel, je suis une personne engagée, mère de trois enfants dont deux qui vont à l’école de la Visitation et un autre en garderie. Je suis une personne très sociable, les gens dans mon quartier me connaissent et j’essaye de m’impliquer. C’est beaucoup plus pendant la période de COVID que la cloche a vraiment sonné comme quoi il fallait que je m’implique davantage.

Q : À votre avis, quel est l’enjeu prioritaire dans l’arrondissement ?

Je vous dirais le logement. Définitivement, les logements.

Le droit au logement c’est vital, c’est primordial. Dernièrement, je participais à un événement d’AccèsLogis avec la table de Solidarité Ahuntsic. On voyait les témoignages des gens qui n’ont pas un logement sécuritaire, salubre… Vraiment, en 2021, ça nous interpelle. On se dit : « ça n’a pas de bon sens ». Mais, oui, ça existe encore.

Je dirais, en numéro un, le logement, et après ça la précarité alimentaire.

Q : Qu’est-ce qui vous a décidé à vous lancer en politique ? 

Tout le monde me le demande !

Je pense que c’est vraiment les inégalités dans le quartier. Ça fait plus de 22 ans que j’habite dans le quartier et j’ai remarqué que c’est un quartier qui est très ouvert. Il y a beaucoup de nouvelles familles, il y a beaucoup de familles migrantes, mais il y a des choses qui se passent que je pense qu’on peut aider davantage les gens.

D’année en année, c’est comme si le fossé se creuse de plus en plus. Les gens disent qu’Ahuntsic-Cartierville est un beau quartier et c’est vrai, mais derrière le beau quartier se cache aussi beaucoup de facettes qui sont plus ou moins belles, où on peut toujours essayer de faire davantage. C’est dans cette mobilisation que ça me donne la fougue de continuer à travailler pour les gens.

Q : Comment voyez-vous le rôle de mairesse d’arrondissement?

Je pense que c’est un rôle dans lequel je vais ajouter beaucoup de créativité. Ce n’est pas un rôle que je vois linéaire, dans le sens où, quand je me promène sur le terrain, les gens m’invitent dans des marchés, les gens m’invitent dans des écoles, les gens m’invitent dans des ruelles…  Ce n’est pas un rôle que je vois campé dans un bureau, mais aussi plus à l’écoute et, bien évidemment, un rôle de terrain et ça me rejoint. Je pense que c’est un rôle qui se définit vraiment beaucoup plus par les citoyens que par le mandat qui est écrit sur la feuille.

Q : Où pensez-vous que vous pouvez avoir le plus d’impact : dans votre bureau, au conseil d’arrondissement ou à l’hôtel de ville?

C’est une bonne question, ça! Je vous dirais à l’hôtel de ville parce que je pense qu’il y a encore des barrières qu’il  faut changer, je vous dirais. Dernièrement, j’avais une discussion avec un résident qui trouvait qu’il n’y avait pas encore de beaucoup de visibilité face aux minorités visibles, que ce soit aux personnes issues des communautés culturelles… Il y en a, mais on en veut plus. Les gens doivent s’asseoir à la table des personnes qui ont un pouvoir décisionnel. C’est bien beau de paraître et de dire que je suis dans l’équipe, mais si tu n’as pas de prise de position ou si tu n’as pas de dossier réellement important à gérer, tu es comme un personnage dans le feuilleton. Moi, je pense qu’à l’hôtel de ville, brasser la cage un peu, ça ferait du bien!

Q : Pourquoi les gens devraient voter pour vous et votre parti plutôt que pour un.e autre candidat.e d’une autre formation politique?

Je vous dirais que l’on est rendu dans une époque où les politiques traditionnelles, les gens en ont vraiment assez. Ce que j’entends sur le terrain, c’est que les gens disent : «Je ne peux pas voter pour Valérie Plante, et je ne veux pas voter non plus pour Denis Coderre, j’ai besoin d’une autre alternative. » Mais cette autre alternative-là, quand même, les gens veulent savoir ce qu’on apporte de nouveau.

Je dirais aux gens de voter pour moi personnellement, mais de voter pour Mouvement Montréal. On est un peu dans le centre, on apporte un équilibre au débat, un équilibre dans les enjeux, un équilibre dans les projets, puis je pense que c’est important aussi de se donner la chance et de ne pas être blasé d’aller voter. « Je n’ai pas le choix de voter pour un des deux », c’est un discours qu’on entend souvent.

Je pense que Mouvement Montréal apporte quelque chose de nouveau, une nouvelle fraîcheur, pour les gens vraiment sur le terrain.

Q : Comment comptez-vous vous attaquer à l’enjeu de la pollution sonore liée au trafic aérien dans l’arrondissement?

C’est un des dossiers qui était une de mes priorités au début quand j’ai déposé ma candidature et c’est drôle que vous me posiez cette question-là. Les gens m’ont dit «oh, ça va toujours rester la pollution sonore »… On s’entend que premièrement, l’administration Plante avait promis un observatoire  de bruit qu’on n’a jamais vu. On le cherche, mais on ne le voit pas! Madame Thuillier est dans le comité exécutif, donc c’est un dossier qui aurait pu bouger davantage.

De mon point de vue à moi, le bruit sonore, c’est vraiment une volonté politique. Je ne dis pas du jour au lendemain que ça va disparaître, mais il faut vraiment poser des actions concrètes dans le sens de faire des pressions parce qu’on me dit : « Kassandre, c’est fédéral, ce n’est pas municipal! » Oui, je le sais, mais il faut vraiment faire des pressions pour montrer que c’est un enjeu important. Moi, c’est sûr que je l’avais mis dans mes priorités et des personnes résignées dans l’arrondissement m’ont dit : «Kassandre, oublie ça, ne mets pas ça comme priorité. » Non! Moi, je continue à croire que le bruit sonore, on est capables de faire avancer ce dossier-là et oui, je veux m’y engager si je suis élue.

Q : Quelle importance accordez-vous à l’enjeu du logement et comment pensez-vous que l’arrondissement et la Ville devraient intervenir pour répondre aux besoins en habitation dans Ahuntsic-Cartierville?

Comme je vous l’ai dit en début d’entrevue, le logement est une priorité numéro un. Premièrement, il faut qu’il y ait oui une volonté, mais une sensibilité. On entend dans le logement qu’il y a encore de la discrimination. Ça veut dire qu’il y a des personnes qui ne sont pas capables de se trouver un logement à cause de leur couleur de peau ou parce qu’ils ont deux, trois ou quatre enfants. Moi, je pense que ça prend une mobilisation concrète. On l’a vu dernièrement dans l’activité Accès pour le logement qui a une grosse mobilisation, mais les élus et les gens qui donnent la main aux autres doivent faire vraiment avancer le dossier. L’arrondissement a demandé 1500  logements, ce n’est pas impossible 1 500 logements. C’est tout dernièrement qu’on entend des belles promesses du côté de Madame Plante avec les logements sociaux… Ça fait quatre ans qu’on dit qu’on veut plus de logements communautaires.

Honnêtement, ce qui me donne vraiment plus de motivation, c’est quand je lis le recueil des témoignages. Je lis ça et je suis motivée! Motivée à aller de l’avant, motivée à prêter ma voix aux autres parce que les gens disent  que ça n’a aucun bon sens qu’ils ne sont pas capables de trouver un logement dans un arrondissement comme le nôtre. Je pense que oui c’est une priorité, mais aussi on doit vraiment aller de l’avant d’un commun accord que tous les personnes, les organismes, les voix se mettent vraiment ensemble pour faire front commun pour ce dossier-là.

Q : Comment percevez-vous les enjeux liés à la diversité culturelle, linguistique, sociale dans Ahuntsic-Cartierville?

C’est sûr qu’Ahuntsic est un quartier très diversifié, on ne se le cachera pas, mais les priorités ont changé et c’est là où le bât blesse du côté de la mairesse Émilie Thuillier. Oui, les projets ont aidé, mais les priorités ont changé. Les gens veulent un quartier qui leur ressemble, un quartier qui reflète leur réalité et qui reflète leurs conditions de vie. Il ne faut pas que le quartier où j’habite soit comme un quartier étranger!

Comme je vous dis, ça fait longtemps que j’habite dans le quartier et oui, il y a eu de l’avancement mais, de manière générale, je vous dirais qu’il y a encore des défis mais il faudrait y aller plus en avancement, être plus motivé… C’est sûr qu’il y a un bon plan stratégique qui est sorti, mais il vient de sortir, le plan stratégique.  Ça veut dire que les années passées, les gens ont été comme mis sur le trottoir? On espère que ce n’est pas un plan stratégique qui va encore être tabletté.

Au niveau linguistique, il y a beaucoup de personnes qui me le demandent parce que Mouvement Montréal, on est un parti inclusif. On prône l’anglais, mais aussi le français. Les gens… C’est sensible. Mais moi, personnellement, je travaille en français, mes enfants ont été élevés en français, je suis très francophone, je discute toujours en français, alors je ne vois pas pourquoi je me sentirais menacée avec ces enjeux-là. Tout est une question de perception et on est très ouverts aussi à parler et à échanger sur ces débats-là.

Les gens se disent parfois : « Oh non, vous êtes plus anglophones! » Moi, je pense que c’est une question de perception. Il y a beaucoup de gens sur le terrain qui ont changé d’avis et qui ont dit « je vais réfléchir, je vais regarder » après une discussion.

Q : Quelle importance accordez-vous à la question des changements climatiques et quelles devraient être, selon vous, la réponse de l’arrondissement et de la Ville face aux bouleversements du climat?

On est très alarmés. On n’est pas dans la sensibilisation au niveau des changements climatiques. Les gens parlent encore de sensibilisation. Avec la COVID, avec tout ce qui s’est passé, la Terre nous a vraiment donné un cri d’alarme. J’ai été approchée par Ville en vert, des organismes qui travaillent de plus en plus, puis honnêtement, moi je pense que c’est nos habitudes de vie à chaque jour qui pourraient vraiment nous aider, mais aussi nous mobiliser davantage. Je pense qu’on n’est plus au stade de la sensibilisation.

Oui, c’est sûr qu’il ya certains projets, dont réduire l’accès aux automobilistes, ça réduit les gaz à effet de serre et tout mais je pense qu’on peut être plus proactif. Si on voit notre plateforme à Mouvement Montréal. On veut vraiment attacher une importance particulière à ce dossier-là.

Les changements climatiques ça nous affecte tous, on le voit encore plus dans l’arrondissement que jamais. Je pense qu’on est au-delà du stade de la sensibilisation, on veut des actions concrètes et nous on est capables d’amener des actions concrètes sur le terrain en collaboration avec les organismes qui travaillent déjà très fort.

Q : Qu’allez-vous faire pour aider les résidants aux prises avec des enjeux de propriété relatifs aux ruelles?

Justement, après l’entrevue, j’ai un rendez-vous pour la fameuse chicane de ruelle. C’est justement là que je me rends! Écoutez, on est rendus dans une époque où les gens ont une insensibilité. Je vous mets en contexte, l’insensibilité est comme s’il y a beaucoup de choses qui se sont exacerbées. Les gens sont comme « Hey, c’est mon terrain, c’est mes choses », mais on a perdu ce sens collectif-là.

Est-ce que c’est à cause de la pandémie? La pandémie a le dos large, mais moi je pense que c’est les gens qui ne sont pas invités à la table pour échanger. Oui, il y a eu des projets pour que les gens puissent s’asseoir et discuter pour mieux favoriser les échanges de quartier, mais tout cela est dans le paraître. En réalité, les gens ne discutent pas vraiment. Moi, je m’engage à aller voir ce qui se passe et essayer de comprendre la situation.

C’est sûr que je vais prendre mon chapeau d’enseignante, je vais peser le pour et le contre, mais je pense que c’est ce qu’il faut faire en tant qu’élu. il faut regarder et il ne faut pas tout de suite aller taper sur les doigts. Bon, c’est sûr qu’il y a certaines ruelles qui ne sont pas publiques, là où il y a eu toute la mésentente, mais je pense que tout est une question de communication, de respect… Moi, je pense qu’on en est là aussi puis beaucoup de partage. Les gens ne font rien de mal, ils ne font que se stationner dans une ruelle.

Le vivre-ensemble, on en est là aussi. On parle beaucoup du vivre-ensemble dans le parler, mais dans les actions sont concrètes, on voit qu’avec cet événement, il n’y a pas vraiment de vivre-ensemble.

Q : Quel est votre plan pour contribuer à la mobilité dans Ahuntsic-Cartierville?

Les dossiers de la mobilité dans Ahuntsic-Cartierville, c’est sûr qu’ils ont beaucoup avancé. Nous, à Mouvement Montréal, on propose des plans de mobilité réduite pour l’accessibilité, encourager les gens à utiliser la bicyclette ou le bixi. Bon, on veut aussi faire une balance. Comme je vous ai dit, on est plus au centre. Parce que moi, sur le terrain cet été, j’ai beaucoup entendu de résidants qui m’ont dit qu’il y avait beaucoup de pistes. Ce ne sont pas nécessairement des gens qui sont en automobile. Moi j’ai une auto, mais j’ai aussi une bicyclette! C’est comme si on me demandait de sacrifier l’un et seulement d’utiliser l’autre.

Nous, notre plan c’est vraiment de doser les projets de mobilité. Ne pas y aller à l’extrême, comme on voit avec l’administration présentement sur le terrain, mais doser. Avec un enfant ou trois enfants, oui, on peut faire quelques fois des activités avec sa bicyclette, mais est-ce qu’on peut faire des courses avec les enfants et la bicyclette? Il faut rester quand même dans la réalité.

Je sais que, d’un autre côté, il y a les gens qui disent que ça enlève des places de stationnement, et le débat commence à être très prononcé. On veut calmer le pouls, oui avancer avec les dossiers, mais aussi donner une balance, se placer plus au centre.

Q : Quelle importance accordez-vous au verdissement dans l’arrondissement et proposez-vous des actions concrètes pour y contribuer? 

J’ai deux exemples. Oui c’est important, de ma position en tant que candidate, mais encore une fois, il faut peser les projets. Justement, j’habite sur le boulevard Gouin et il y a eu un beau projet avec un jet d’eau multicolores le soir, mais il y a beaucoup de gens qui ont dit qu’ils n’ont pas été consultés pour ce projet-là. Oui c’est beau, c’est très attrayant, mais quand on compte le nombre de personnes qui vont le fréquenter, avec l’hiver qui arrive, on s’entend que dans la balance… C’est juste un projet estival, entre guillemets. C’est ce que j’ai entendu sur le terrain.

Quand on pèse le pour, moi je réalise que oui, le quartier a besoin d’embellissement, oui, le quartier a besoin de plus d’espaces verts, mais à quel prix? L’argent peut être redistribué ailleurs, les ressources peuvent être réinvesties dans d’autres dossiers plus prioritaires que des jets d’eau multicolores.

Q : Croyez-vous qu’il devrait y avoir un moratoire sur les travaux d’enrochement d’Hydro-Québec dans le cadre de la réfection des murs de soutènement du barrage Simon-Sicard?

Oui, tout à fait. Je sais qu’il y a des consultations qui se font présentement, les gens ont beaucoup plus que leur opinion à donner ou leur voix à porter. Oui, Hydro-Québec, on sait que c’est quand même un gros morceau et juste le fait qu’ils commencent les consultations, on voit une certaine ouverture de leur part, mais à ce stade-ci, moi je pense… Ce que je remarque de plus en plus quand je me promène dans les rues ou dans les événements, les résidents habitent et contribuent, donc je ne comprends pas pourquoi on passerait par-dessus ces voix-là pour aller dans l’avancement de certains dossiers. Moi, personnellement, je trouve ça quand même particulier.

Oui, je trouve qu’il devrait y avoir un moratoire et quand on fait des consultations, ne pas juste prendre en considération certaines remarques mais vraiment peser le pour et le contre quand on avance dans un dossier.

Q : Comment assurerez-vous l’exemplarité de l’administration municipale en matière de réduction de la consommation d’énergies fossiles?

On essaie toujours de prêcher par l’exemple, mais c’est sûr que c’est un dossier dans lequel les gens sont un peu mitigés. Certaines personnes disent que c’est prioritaire et d’autres, que ce n’est pas prioritaire. Moi je vous dirais que oui, c’est un dossier prioritaire.

De quelle manière concrète? C’est sûr que je vais peser le pour et le contre, je vais essayer de prendre les avis, mais à Mouvement Montréal, on ne veut pas non plus se dire extrémistes sur certains dossiers et dire « lui doit passer avant d’autres ». Je vais encore doser et prendre le pour et le contre.

Q : Quelle est votre vision de développement pour l’écoquartier Louvain? 

C’est sûr que le site Louvain est un gros projet qui est déjà en avancement. Ma vision, en toute transparence, est de continuer les avancements qui ont été faits. Par contre, j’ai un grand bémol, parce qu’il y a une discussion à travers ce projet-là qui a besoin d’être faite.

Je vous mets en contexte : les gens ont peur que ce soit des immeubles  ghettoïsés. Il y a certains résidants qui disent que, de plus en plus, il va peut-être y avoir une masse ou des méfaits ou un taux de vandalisme et ça, encore, on ne peut pas juste faire l’autruche. Il faut qu’on interpelle ces enjeux-là.

Oui, c’est un beau projet. Oui, le projet a son utilité, mais il faut aussi écouter les résidants qui ont des craintes, parce qu’ils habitent autour du site Louvain aussi. Ce n’est pas que je suis contre le projet, mais je veux être à l’écoute aussi des autres personnes.

Q : Comment entrevoyez-vous la relance post-pandémique à l’échelle municipale?

Honnêtement, on est en plein espoir de relance! Ce qui m’étonne, c’est qu’on aurait voulu avoir des mesures concrètes. Là, on sait qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre. On sait qu’il y a bien des gens qui sont peu motivés à retourner au travail. Sur le terrain, une bonne partie des gens sont en télétravail. Même dans mon corps de profession, les gens quittent le métier et disent qu’on n’est pas valorisés.

Je vous dirais que c’est de mettre sur table les grandes priorités. Dans Mouvement Montréal, ce qu’on veut premièrement, c’est d’expliquer aux gens qu’il va falloir avoir une autre vision. On ne peut pas continuer avec les politiques traditionnelles, on ne peut pas continuer avec ce qu’on a déjà connu ou ce qu’on a déjà vu.

Il va falloir, un, être très ambitieux et être très créatifs. Ce dont je suis fière de cette plateforme-là, on sort de la boîte, on essaie de proposer aux gens des manières différentes. Une des choses que je pourrais vous dire, c’est vraiment la recherche de la main-d’œuvre qualifiée, et pas juste des gens pour boucher des trous. [Il faut] vraiment essayer de regarder comment on peut remonter l’économie du quartier.

Q : Quel impact la fusion de votre parti avec le Ralliement pour Montréal aura-t-elle sur votre campagne?

Premièrement, c’est l’augmentation des candidats. On est rendus à 74 candidats avec ce mariage-là. L’impact est définitivement positif parce que nous, on est plus dans l’unité. Les chicanes, le tiraillement, on n’est pas vraiment dans cette avenue-là, on laisse ça à Plante et à Coderre. On est beaucoup plus dans l’unification des idées, l’unification des projets et je pense que, puisqu’ils se sont joints à nous, on peut avoir une meilleure perspective des besoins dans l’ensemble des autres arrondissements.

Le discours ne change pas. On veut encore offrir ce qu’il y a de mieux pour les Montréalais et les Montréalaises!

(NDLR: Depuis cette entrevue, le cochef de Ralliement pour Montréal, Marc-Antoine Desjardins, a quitté le parti Mouvement Montréal, ne se présente plus comme candidat à la mairie d’Outremont, et le site Web du Ralliement pour Montréal a disparu du Web.)

Avec la collaboration d’Éloi Fournier.



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