Vous voulez un logement subventionné alors que vos revenus  diminuent comme peau de chagrin et que le marché privé est devenu inabordable?

Tous ceux et celles se trouvant en situation précaire peuvent postuler pour en avoir un, mais rien ne garantira qu’un logement vous sera octroyé rapidement, surtout si vous habitez Montréal qui compte une longue liste d’attente.

À la suite de coups de sonde effectués auprès de divers intervenants, il ressort que tout candidat locataire aurait intérêt à se tenir constamment informé et à ne pas hésiter à cogner aux différentes portes des intervenants pour démontrer l’intérêt à un logement subventionné. Puis, attendre et surtout, être patient, d’où l’importance de s’y prendre le plus tôt possible pour « donner son nom » sur la liste.

Plusieurs des lecteurs du journaldesvoisins.com nous ont contactés; ils s’interrogent sur les projets publics ou «public-privé» qui pourraient leur permettre de profiter d’un logement subventionné, logement qui est accordé en fonction de vos revenus (inférieurs à 28 000$).

40 logis/150 noms

Certains auraient notamment bien aimé donner leur nom par exemple pour le projet du 1675 Gouin Est (qui verra le jour entre les CHSLD Berthiaume-Du Tremblay et Laurendeau à l’automne 2018).

Quarante logis seront disponibles, surtout des 3 et demi avec «une chambre à coucher». Mais attention. Comme c’est de plus en plus le cas dans des projets subventionnés par la Société d’habitation du Québec (SHQ), la moitié des éventuels locataires recevront une aide gouvernementale (via le PSL, le programme supplément au loyer; le locataire consacre 25% de son revenu au loyer) et l’autre moitié paiera le prix médian du marché montréalais (présentement à 654$ par mois).

Les gens ont été mis au courant du projet du «1675» via le site internet de la Fondation Berthiaume-Du Tremblay (le promoteur) et la publicité qu’a faite l’organisation. Il faut dire que le «bouche à oreille» a aussi fait son œuvre…

Environ 150 personnes se sont pointées pour postuler afin de tenter d’avoir un logement à cet endroit. Le  «tri» se fera bientôt, avec une personne-ressource de Bâtir son quartier, pour pouvoir déterminer les gagnants, nous a précisé Annie Poirier, la responsable des communications et des relations publiques au sein du Quartier des générations.

Toutefois, rien n’est gagné : il y a une foule de critères à considérer, et souvent on utilise une formule de pointage pour faire le partage.

Plan de match-Quartier des générations

Travaux d’excavation – Fin prévue le 13 novembre 2017

Coffrage, armature et fondation – Fin prévue le 11 décembre 2017

Montage de la structure du bâtiment – Fin prévue le 15 mars 2018

Travaux de toiture, installation des portes, fenêtres et balcon – Entre le 15 mars et le 25 avril 2018

Finition extérieure et intérieure en parallèle – Fin prévue à l’été 2018

Ouverture prévue pour la fin de l’automne 2018

Longue liste – patience

Bien que les projets domiciliaires dans le créneau des logements sociaux sont plus rares (on construit seulement 1500 logis par année environ, pour tout le Québec) «il ne faut pas abandonner pour autant», nous a indiqué Karine Montambeault, du Comité logement Ahuntsic-Cartierville (CLAC).

«Il faut multiplier les démarches et applications, nous a mentionné la spécialiste en logement social, à la fois auprès des coopératives ou OSBL (organisme sans but lucratif) d’habitation ici, mais également dans d’autres quartiers. (Voir liste de la Fédération des coopératives d’habitation intermunicipale du Montréal-Métropolitain – FÉCHIMM et celle de la Fédération des OSBL d’habitation de Montréal – FOMHM). On peut aussi remplir le formulaire de GRT (Groupe de ressources techniques)  en ligne qui tient des listes de personnes à la recherche de logements sociaux, comme par exemple Bâtir son quartier », a-t-elle ajouté.

Mais est-ce qu’il y a une voie plus rapide («fast track») ? Pas nécessairement.

«Aller voir les députés ou les élus municipaux ne permet pas d’aller plus vite pour avoir un logement social. On peut aussi se porter volontaire comme dans une coopérative pour mettre sur pied un nouveau projet dans le quartier. À la base, le problème c’est qu’il ne se construit pas suffisamment de logements sociaux dans le quartier. S’informer aussi régulièrement auprès du comité logement pour savoir quels sont les projets de logements sur la planche à dessin dans le quartier » a-t-elle suggéré.

Et on aurait pu ajouter aussi la nécessité de consulter des médias de quartier comme journaldesvoisins.com ou les babillards ou site Internet de divers organismes. Et en parler aux gens autour de soi.

Donc, il faut faire flèche de tout bois pour ne rien rater. On peut aussi regarder du côté des Habitations à loyer modique (HLM).

«Les gens doivent s’inscrire via l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM). Mais comme vous le savez, a déclaré Véronique Laflamme du FRAPRU (le Front populaire en réaménagement urbain) la liste d’attente à Montréal tourne autour de 24 000 ménages. Selon les quartiers, il y a parfois d’autres façons de procéder, par exemple une liste de logements disponibles par quartier », a-t-elle ajouté.

Ici, dans notre arrondissement, il suffit de contacter le CLAC qui se retrouve sous le parapluie de Solidarité Ahuntsic sur la rue Laverdure, entre les boulevards Henri-Bourassa et Gouin.

Louvain en coopérative

Plusieurs surveillent de près les projets de développement sur le site Louvain, entre les rues St-Hubert et Christophe-Colomb, et entre la voie ferrée du CN et la rue Louvain), un immense terrain qui a l’avantage d’appartenir à la Ville de Montréal.

Or, avec l’historique de développement de coopératives d’habitation dans le Domaine St-Sulpice, il va sans dire que le monde « coop » continue sur sa lancée.

Précision importante, le projet dans lequel s’investit le CLAC est une coopérative d’habitation et non un OSBL d’habitation, qui a souvent un mandat précis.

«Habituellement, un OSBL d’habitation, nous dit la porte-parole du CLAC, est mis sur pied par un organisme communautaire ou un groupe de citoyens qui fondent un organisme sans but lucratif pour lequel le logement est un complément à leur mission de base, comme l’organisme l’Archipel de l’Avenir. Ce sont des parents d’adultes autistes qui souhaitent favoriser l’autonomie résidentielle de leurs enfants. Ils donnent des formations aux autistes sur l’autonomie résidentielle et ils vont créer un OSBL d’habitation pour avoir du logement social pour loger des adultes autistes. La façon d’obtenir un logement dans ce type d’OBNL est de faire la demande, de satisfaire à leurs critères d’intervention. Les personnes  passent en sélection ».

Le projet de coopérative est bien sûr différent. En général, il  ratisse plus large au sein de la population et a la particularité  de s’investir avant le projet et une fois l’immeuble construit.

«Concernant une coopérative d’habitation comme La Coopérative Louvain, c’est différent. C’est un groupe de citoyens du quartier qui, avec le support du CLAC et du Groupe de Ressources technique Bâtir Son Quartier ont décidé de démarrer un projet de coopérative (avec comme objectif de viser les grands logements, souvent en pénurie ou très chers dans le privé). Dans une coopérative d’habitation, une personne est locataire et membre. Le statut de membre lui donne le droit d’élire le CA de la coopérative. Les groupes de ressources techniques sont là pour aider à monter un projet viable financièrement », a-t-elle conclu.

 

 

 

 



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