Les promesses ou idées lancées en campagne électorale par les politiciens vont parfois de l’avant, et parfois restent lettre morte. À l’occasion de la dernière campagne électorale fédérale, la députée d’Ahuntsic-Cartierville et ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, avait exprimé son désir de «faire du Sault-au-Récollet un lieu national historique». L’idée suit son cours. Ce sont les élus d’Ahuntsic-Cartierville qui ont repris la balle au bond.
Les élus annoncent, dans leur chronique mensuelle (qu’on peut d’ailleurs lire sur le site de journaldesvoisins.com) qu’ils présenteront, « lors du prochain conseil d’arrondissement », un projet de résolution visant la reconnaissance patrimoniale fédérale de l’ancien village du Sault-au-Récollet.
Toutefois, dans l’ordre du jour de la réunion du conseil, il n’est pas fait mention d’un projet de résolution formel, tout au plus «d’une demande relative à la désignation du site patrimonial de l’ancien village de Sault-au-Récollet comme site historique national.»
Demande de reconnaissance formelle
Renseignements pris auprès du Service des communications de l’arrondissement, le projet de résolution que les élus vont proposer se lit comme suit:
«Considérant l’intérêt historique et patrimonial que présente l’ancien village du Sault‑au‑Récollet par sa concentration diversifiée d’éléments architecturaux, paysagers et archéologiques, associés à différentes époques, notamment la présence autochtone et les débuts de la présence européenne et d’activités proto-industrielles dans la vallée du Saint-Laurent;
Considérant que l’ancien village du Sault-au-Récollet forme un ensemble qui compte près de 300 édifices construits entre le XVIIIe siècle et la fin du XXe siècle, dont plusieurs maisons rurales, villageoises, bourgeoises, de villégiature et suburbaines représentant toutes les phases de développement de son territoire et sa relation avec l’eau;
Considérant qu’il comprend également deux églises (1749-1751 et 1948-1953), deux ensembles conventuels (milieu du XIXe siècle), les vestiges du complexe industriel de la digue des moulins et un cimetière paroissial aménagé dans les années 1870;
Considérant qu’il compte en outre une quinzaine de sites archéologiques, des monuments historiques classés et un site amérindien;
Considérant que l’intérêt historique et patrimonial de l’ancien village du Sault-au-Récollet a mené à sa désignation comme « site du patrimoine » en 1992 par la Ville de Montréal, en vertu de la loi québécoise sur les biens culturels qui en a établi la délimitation et le régime de protection, comme le rappelle le répertoire canadien des lieux patrimoniaux auquel il est inscrit;
Considérant que certains ensembles patrimoniaux sur le territoire de l’agglomération de Montréal (la « Main », Senneville, la Cité-modèle de Mont-Royal et Westmount) ont été désignés « arrondissements historiques fédéraux », en vertu de la loi canadienne sur les lieux et monuments historiques et que ces désignations commémoratives ne sont associées qu’à des périodes significatives s’étendant de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle;
Il est recommandé
DE demander à la Commission des lieux et monuments historiques du Canada et à l’Agence Parcs Canada qui assure son secrétariat de recommander à la ministre de l’Environnement et des Changements climatiques de désigner le site patrimonial de l’ancien village du Sault-au-Récollet comme lieu historique national, en raison de l’ancienneté de la présence humaine sur ce site et de la valeur de cet établissement villageois et proto-industriel;
D’appuyer les démarches et initiatives menées par la société civile à cette fin;
D’offrir l’entière collaboration de l’arrondissement à la Commission des lieux et monuments historiques du Canada et à l’Agence Parcs Canada dans ce contexte.»
Mélanie Joly salue ces demandes
Comme la députée d’Ahuntsic-Cartierville et ministre du Patrimoine canadien avait elle-même formulé ce souhait au cours de la campagne électorale fédérale, journaldesvoisins.com lui a demandé si elle poussait à la roue de ce projet de reconnaissance du site patrimonial de l’ancien village de Sault-au-Récollet.
Comme il s’agit d’un comité indépendant et qu’elle est elle-même ministre du Patrimoine canadien (ce qu’elle n’était pas en campagne électorale), Mme Joly a mentionné ne pas pouvoir s’immiscer dans cette demande de reconnaissance, tout en ajoutant: « Je salue le travail fait par les organisations diverses dans ce dossier.»
Après, l’UNESCO ?
Soulignons, par ailleurs, qu’une résidante d’Ahuntsic-Cartierville, Monique Deslauriers, fait présentement une démarche auprès de l’UNESCO pour faire classer le site historique du Sault-au-Récollet au patrimoine universel de l’humanité. Parcs Canada est d’ailleurs au courant de sa démarche. On peut supputer le fait que si la Commission des lieux et monuments historiques du Canada approuve déjà la demande qui sera transmise par les élus d’Ahuntsic-Cartierville et d’autres membres de la société civile, ce sera déjà un bon coup de pouce pour une démarche plus élargie faite à l’UNESCO.
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