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Une voiture Communauto. (Photo : Archives, JDV)
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Une pétition visant à faire venir le service Auto-mobile de Communauto à Ahuntsic-Cartierville a été lancé le 7 avril dernier par la résidante d’Ahuntsic Karine Marcotte. (Photo: Wikipédia)

Connaissez-vous le service Auto-mobile ou Car2Go ? Il permet de louer un véhicule et de le garer à tout endroit où la réglementation le permet, sur le territoire de Montréal. On appelle aussi ce service auto-partage de véhicule en libre-service (VLS). Existe-t-il dans Ahuntsic-Cartierville ? Non! C’est pourquoi la citoyenne d’Ahuntsic, Karine Marcotte, souhaite que  le service Auto-mobile de Communauto, soit disponible dans l’arrondissement. Afin de réaliser ce projet, elle a lancé une pétition le 7 avril dernier pour inciter  tous les citoyens ayant le même intérêt qu’elle à se manifester.

« Étendez Auto-mobile jusqu’à Ahuntsic – Nous, signataires de cette pétition, demandons que la zone de desserte du service Auto-mobile de Communauto soit étendue pour y inclure l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville. Le service Auto-mobile permet à un abonné de stationner l’automobile n’importe où dans la zone de desserte de l’Île de Montréal. Nous sommes convaincus que l’ajout d’Ahuntsic-Cartierville dans cette zone de desserte aura des bénéfices positifs tant pour les résidants de cet arrondissement, que pour les membres de Communauto, d’autres arrondissements qui s’y déplacent, ainsi que pour la communauté (par exemple, économie locale, établissements d’enseignements postsecondaire).» 

Rappelons qu’en octobre 2016, journaldesvoisins.com relatait l’intervention fait par un résidant à ce sujet  à la réunion mensuelle du conseil d’arrondissement. Le citoyen demandait aux élus si les voitures en libre-service allaient bientôt être accessibles dans les arrondissements excentrés, dont Ahuntsic-Cartierville. Il n’a pas obtenu de réponse de la part des élus du parti au pouvoir à l’Hôtel de ville.

Journaldesvoisins.com a tenté de joindre le président du conseil exécutif de la Ville de Montréal et conseiller du district de Saint-Sulpice dans l’arrondissement, Pierre Desrochers, pour connaître la position du parti du maire Coderre sur la question. Toutefois, M. Desrochers n’avait pu nous rappeler au moment de mettre ce texte en ligne.

Dans un courriel adressé à Mme Marcotte le 31 mars dernier, Communauto répond souhaiter faire «de nouvelles approches qui vont en ce sens auprès des autorités municipales» et a la «conviction d’ouvrir ce projet à Ahuntsic ainsi que sur tout le territoire de l’Île de Montréal».

Interrogée par journaldesvoisins.com, la résidante a depuis communiqué avec l’entreprise de VLS afin de savoir quand le service serait disponible dans l’arrondissement. Sa demande n’a pas fait l’objet d’autre suivi, pour l’instant.

Situation à Montréal                                                                        

Dans les arrondissements Rosemont-La-Petite-Patrie, Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Verdun, Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, Le Sud-Ouest et Outremont (certains secteurs) le service Auto-mobile est disponible. Cependant, Ahuntsic-Cartierville est toujours en reste.

Selon la conseillère de ville du district d’Ahuntsic, Émilie Thuillier, elle-même adepte de l’auto-partage, il n’y a pas de raisons valables pour que les résidants de l’arrondissement ne puissent pas bénéficier de ce service, car, dit-elle, «il suffit d’appliquer la recette».

«On se réinvente pas le modèle. Ça demanderait seulement quelques petits changements aux règlements de l’arrondissement», signale la conseillère d’Ahuntsic.

Non, pour quelle raison?

Mme Thuillier estime que la raison invoquée par le maire de Montréal est un écran de fumée. Selon elle, pour ne pas aller de l’avant avec le projet de VLS dans d’autres arrondissements, M. Coderre a fait valoir l’impossibilité pour la compagnie Auto-mobile d’électrifier entièrement tout son parc de véhicules.

De l’avis de Mme Thuillier, le refus du maire s’expliquerait principalement par une question idéologique.

Pour sa part, la conseillère d’Ahuntsic pense qu’il n’est pas essentiel que l’électrification des véhicules s’effectue entièrement dès les premiers instants. En ce sens, Émilie Thuillier, à l’instar de Communauto, croit que l’électrification des véhicules doit se faire par étape.

Un Français dans le portrait

Mme Thuillier pense que M. Coderre souhaitait initialement créer un monopole pour l’entreprise française de construction de véhicules électriques Bolloré qui exploite également le VLS en France, Autolib’.

Mais en 2016, cette compagnie n’avait pas rempli toutes ses promesses dans l’Hexagone.

Rappelons que le commissaire au lobbyisme François Casgrain avait analysé la plainte selon laquelle Denis Coderre avait transgressé les règles en matière de transparence et d’éthique.

Le maire de Montréal avait rencontré le fondateur de l’entreprise de véhicules en libre-service Vincent Bolloré qui n’était pas inscrit au registre des lobbyistes du Québec au moment où ces rendez-vous ont eu lieu. Mais le commissaire Casgrain a conclu que la plainte n’était pas fondée.

Lobbyisme actif

En entrevue téléphonique avec la conseillère relations publiques de Communauto pour le service Auto-mobile, Brigitte Geoffroy, journaldesvoisins.com a appris que l’entreprise a fait parvenir une lettre d’intention aux élus de l’arrondissement, début mars, dont journaldesvoisins.com n’a pu obtenir copie.

La lettre manifestait l’intérêt de l’entreprise de VLS à implanter son service dans l’arrondissement.

En consultant le registre des lobbyistes du Québec, journaldesvoisins.com a appris que Brigitte Geoffroy et Marco Viviani, du service Auto-mobile de Communauto, sont inscrits au registre des lobbyistes du Québec, depuis le 31 août 2008, et ce jusqu’au 28 février 2018 afin d’inciter la Ville de Montréal à autoriser le stationnement pour les VLS partout où le stationnement est possible.

Son concurrent, Car2Go, représenté par l’ancien député adéquiste Simon-Pierre Diamond,  figure également sur le registre  des lobbyistes depuis le 28 janvier 2013 jusqu’au 31 décembre 2017, et ce, pour les mêmes raisons.

Auto-mobile aurait également rencontré des fonctionnaires des Travaux publics. Selon la porte-parole d’Auto-mobile, l’entreprise aurait fait des études qui démontreraient que le stationnement pour ses VLS ne serait pas un problème dans la plupart des rues de l’arrondissement.

Au 13 avril, 21 personnes avaient signé la pétition mise en ligne par la résidante d’Ahuntsic-Cartierville. Mme Marcotte a également créé une page Facebook sur le sujet.

 

 

 



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