En 2010, l’auteur-compositeur-interprète Roberto López, résident d’Ahuntsic, recevait le prix Révélation Radio-Canada en musique du monde.
Cette distinction représentait le tournant qualitatif dans le parcours de cet artiste né à Bogotá, en Colombie, pays qu’il a quitté en 1994 pour faire ses études en jazz à Montréal. Car la métropole du Québec est l’un des hauts lieux de cette musique en Amérique du Nord.
«Étudier aux États-Unis n’était pas possible, vu les frais exorbitants», dit-il en se souvenant de ses belles années sur le Plateau Mont-Royal en compagnie de ses camarades étudiants venus de partout au monde.
«On profitait pleinement de la vie artistique bouillonnante dans ce quartier cosmopolite», raconte Roberto López. Parallèlement à ses études, il multiplie ses collaborations de tous genres, notamment des compositions de musiques originales pour des courts métrages, des films d’animation, des documentaires, des jeux vidéo et des pièces de théâtre, tout en donnant des prestations en salles de spectacle.
Tombé en amour avec son nouveau pays et sa vie culturelle et artistique foisonnante, il a eu envie de rester, après la fin de ses études.
Se faire connaître
«Au fil de mes collaborations, le besoin de faire ma propre musique devenait de plus en plus irrésistible», indique-t-il. Ainsi, en 2005, il réalise son premier disque, Qué Pasa?, avec le Roberto López Project, pour lequel il reçoit le prix de la Fondation du maire de Montréal et le Prix des Francofolies. Il ouvre d’ailleurs ce festival en 2007!
Son immersion dans la scène locale lui permet peu à peu d’en connaître le mode de fonctionnement. C’est avec son deuxième album, Soy Panamericano, sorti en 2009, qu’il obtient la distinction de Révélation Radio-Canada en musique du monde, ainsi qu’une nomination aux Prix Juno pour l’album de musique du monde de l’année, en 2011.
Ces reconnaissances lui ouvrent bien des portes. Elles augmentent l’appréciation des professionnels du milieu et des organisateurs des festivals pour l’originalité de sa musique. «On multipliait les participations à divers festivals à travers le Québec, dit-il. Les gens des régions découvraient avec ravissement et curiosité les musiques du monde. Les organisateurs mettaient de plus en plus en valeur la diversité artistique grandissante dans toute la province.»
Cocktails improbables
Pour son troisième album, Azul, Roberto López renoue, de plus belle, avec sa formation universitaire en jazz. «J’avais le goût d’aller plus loin dans l’exploration de la musique instrumentale en écrivant des arrangements jazz sur des musiques colombiennes, que je désirais ardemment faire connaître ici», évoque-t-il.
Grâce à cet album, lui et son groupe Afro-Colombian Jazz Orchestra, formé en 2011, sont invités à tous les festivals de jazz canadiens, de Vancouver à Terre-Neuve.
La bonne réception de sa musique encourage alors notre artiste à aller de l’avant dans sa passion pour les mariages stylistiques les plus improbables, alliant des rythmes afro-colombiens comme la cumbia, le porró, le mapalé à des styles urbains dans un habillage funk, jazz, rock, motown et afrobeat.
Cela lui a valu plusieurs distinctions, notamment des nominations au gala de l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ), au Gala alternatif de la musique indépendante du Québec (GAMIQ), aux prix Juno et surtout au Canadian Folk Music Awards, en reconnaissance pour son style créole électrifié, en particulier, dont l’album Criollo Electrik est la parfaite expression.
En 2022, Roberto López va plus loin dans la réalisation de son potentiel avec son album Ritual, proposant ses propres compositions et avec la participation de deux artistes de renom: la chanteuse brésilienne Flavia Nascimento et le chanteur cubain Adan de Dios.
Le compositeur, arrangeur et multi-instrumentiste ahuntsicois n’a pas fini de faire parler de lui!
NDLR: Roberto López est le nouveau commissaire en résidence au Centre culturel et communautaire de Cartierville.
Restez informé
en vous abonnant à notre infolettre
Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.
Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.
Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.
