L’école au Jardin Bleu à Ahuntsic cherche un lieu d’exposition pour sa sculpture inspirée de l’artiste ukrainienne Maria Primachenko. Cette œuvre d’art, fruit d’un long travail de l’ensemble des élèves de l’école, est porteuse d’un message d’espoir.
Né de l’initiative de Geneviève Tremblay, enseignante en troisième année et directrice artistique de l’école au Jardin Bleu, ce projet artistique a sollicité les efforts de l’ensemble des élèves (et des enseignants) durant près de dix mois.
La sculpture, réalisée en papier mâché, s’inspire de l’œuvre de l’artiste peintre ukrainienne Maria Primachenko intitulée Mouton sauvage. Figure de l’art naïf, cette artiste n’a pas été choisie comme source d’inspiration par hasard.
«On était en pleine crise avec la guerre en Ukraine, c’était vraiment ce qu’on voyait partout dans les journaux», explique Geneviève Tremblay, qui décide alors de «faire quelque chose de beau, avec quelque chose de triste, terrible et qui faisait peur».
Aborder la guerre et la mort avec les enfants, voilà une chose qui ne s’avère pas facile! Pourtant, elles font bien partie de la vie et, pour l’enseignante, il est important d’y voir le positif: «Le message que je voulais véhiculer, c’est l’espoir. Malgré ce qui se passe dans le monde, l’art est partout et va toujours rester», témoigne-t-elle.
Art naïf et guerre terrible
Maria Primatchenko est une figure du mouvement de l’art naïf en Ukraine. Ce courant artistique a pour principale caractéristique un style pictural qui ne respecte pas les règles de la perspective: les dimensions sont bien souvent exagérées au même titre que les couleurs.
Le 27 février 2022, un bombardement russe avait détruit le Musée historique et d’histoire locale d’Ivankiv en Ukraine. Cet assaut avait réduit en cendres une partie des 25 peintures de l’artiste folklorique ukrainienne, et tenté d’atteindre volontairement le patrimoine du pays. Déposséder un peuple de son héritage culturel et de son passé est en effet synonyme de lui retirer une partie de son identité.
Titulaire d’un baccalauréat en enseignement des arts et Forte d’une grande détermination, Geneviève Tremblay souhaite redonner espoir à ses élèves qui baignent dans une actualité dramatique: «Ce n’est pas une bombe qui va détruire une œuvre», tonne-t-elle.
Projet collectif
L’école au Jardin Bleu est bien connue pour son enseignement porté sur l’art: entre musique, art dramatique et arts visuels, les élèves sont souvent amenés à exprimer leur créativité. C’est toutefois le premier projet artistique collectif de l’école, et aussi le plus gros à ce jour!
Les tout-petits de maternelle et prématernelle ont ainsi pu collaborer avec les plus grands, durant près d’un an. Pour Simone, élève de sixième année, le projet a été rassembleur et inspirant: «Tout le monde apportait sa créativité à la bête!» sourit-elle, très fière de son œuvre.
La bête en question, un mouton sauvage aux couleurs bariolées, a été baptisée par les participants «Lion-coccinelle». Elle s’élève aujourd’hui fièrement du haut de ses 120 cm. Elle mesure 150 cm de longueur et 70 cm de largeur.
La structure de base, construite avec de la broche à poule, a été réalisée par l’enseignante Geneviève Tremblay durant un congé maladie à l’aube du projet; un aspect par ailleurs un peu trop dangereux pour le laisser aux enfants. Le matériau, très coupant, lui a en effet coûté quelques coupures aux mains.
Le reste de la sculpture est composé de papier mâché, une technique chronophage du fait de son temps de séchage nécessaire entre chaque couche, de colle liquide et de laine. En tout, six litres de gouache ont apporté à ce drôle d’animal tout son panache.
La sculpture a été présentée aux parents d’élèves à la rentrée scolaire, de même que les techniques utilisées par les enfants. Une occasion pour les élèves de découvrir l’art naïf, une forme particulièrement accessible par son côté enfantin, mais aussi de prendre confiance en leurs compétences. Comme Zakaria, élève de troisième année, qui, selon son enseignante, s’est épanoui au fil de l’année et qui a trouvé ce projet «vraiment le fun!».
À donner contre bons soins
L’animal bariolé se cherche une famille d’accueil! Fiers de leur travail, les élèves de l’école au Jardin Bleu souhaitent partager leur œuvre et en faire don, afin que leur message d’espoir puisse atteindre un public plus large.
Pour Simone, le public idéal serait des enfants car elle voudrait démontrer que ceux-ci «sont aussi capables de réaliser des grandes choses, pas que les adultes».
La sculpture avait par ailleurs été proposée à la bibliothèque d’Ahuntsic pour la section jeunesse, mais elle s’est avérée trop volumineuse pour être glissée sur les étagères. La bête cherche donc un lieu d’exposition qui serait capable d’apprécier sa grandeur et son prestige.
Pour l’enseignante et ses élèves, la sculpture serait plus à même de rester dans l’arrondissement: «On est très fiers de notre école et de notre quartier», commente Geneviève Tremblay. L’idéal? Une bibliothèque, ou même… un CHSLD pour illuminer l’espace des personnes âgées, qui ont aussi besoin d’espoir, selon Simone.
Si vous êtes intéressé par ce don, vous pouvez écrire à la rédaction du Journal des voisins à journaldesvoisins@gmail.com ou directement à l’école au Jardin Bleu à ecole@ecoleaujardinbleu.ca.
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Elle est superbe. Dali n’aurait pas fait mieux. Moi je la verrais à l’Hôtel de Ville pour un séjour symbolique et ensuite reproduite en béton ou fibre de verre et installée dans le Parc Ahuntsic. Peut-être près du terrain de jeu et de roller.