Le Festival du souvenir de Montréal coïncide avec le 23 août, Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition. Il se déroule cette année, pour l’essentiel, autour du parc Ahuntsic et c’est Haïti qui est à l’honneur.
Le festival organisé du 18 au 25 août par le centre culturel ICI (Image Création Interprétation) propose une exposition d’œuvres d’art, de la gastronomie, des jeux gonflables et des maquillages pour enfants.
Il est prévu aussi un défilé des Héros de l’indépendance d’Haïti sous la direction de la comédienne Erline Senexant dans une mise en scène de Reginald Germain, pour marquer cette commémoration.
Également au programme, des prestations de danses et défilés aux sons de musique rara avec différents groupes afro-caribéens.
Mais le clou de l’événement sera la prestation sur scène de Jean Jean Roosevelt. Cet artiste haïtien, originaire de Jérémie, s’est installé en décembre à Montréal. Il a été désigné porte-parole du festival de cette année.
«J’étais très heureux quand les organisateurs m’ont attribué le rôle de porte-parole. C’était un honneur pour moi et donc je le fais avec beaucoup de plaisir», indique-t-il en entrevue avec le Journal des voisins.
Retisser les liens
Le choix d’Haïti comme thème du festival est destiné à mettre en avant les effets de la traite des esclaves.
«Haïti fait partie de ces nombreux pays qui ont été colonisés. C’est une façon aussi de nous souvenir de la traite négrière et de voir où nous en sommes aujourd’hui», relève l’artiste.
Lancement du Festival au Café de Da (à la Maison de la culture Ahuntsic), le 18 août, de 17 h 30 à 19 h.
M. Roosevelt admet aussi que parler d’Haïti à Montréal n’est pas une nouveauté et le festival n’a pas une vocation pédagogique. C’est plutôt l’occasion d’un rassemblement.
«On est dans une sorte de reconnexion entre nous les Haïtiens qui sommes-là. Je sais qu’Haïti a une histoire avec Montréal et il y a beaucoup d’Haïtiens ici», souligne-t-il.
Pour toutes les oreilles
L’événement est ouvert à tout le monde et les gens de toutes origines sont invités.
«Le festival permet de présenter [l’histoire] à d’autres personnes qui ne savent pas ce qui s’est passé ou parler à ceux qui ne connaissent pas beaucoup de choses sur l’histoire d’Haïti. Ça aussi c’est important pour nous», dit-il.
En tant que musicien, Jean Jean Roosevelt animera la clôture du festival le 23 août. Il est présenté souvent comme chanteur de reggae, mais en fait on trouve chez lui des mélanges de rythmes créoles, Nago, Ibo, Yanvalou, Djouba, Kongo, Rabòday ainsi que des influences reggae, RnB et afro-beat.
«J’ai quelques chansons de reggae, mais comme vous savez, Haïti, c’est un pays très diversifié. En fait, on est vraiment en train de mélanger en termes d’origines, de style de musique. Il y avait tellement d’origines avec la traite négrière, ce qui nous a permis d’avoir beaucoup d’influences musicales.»
La Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition a été instituée par l’UNESCO en 1998.
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