Des résidents s’inquiètent pour leur sécurité à Ahuntsic. Ils se disent confrontés à des incivilités et des comportements dangereux et ils s’expriment publiquement à ce sujet.
Le service de police dit être à l’écoute. Il assure qu’il a un plan pour répondre à ces inquiétudes. Il met plus d’effectifs sur le terrain et mène des actions d’envergure pour rassurer les citoyens.
Ils étaient quelques-uns à interpeller les élus municipaux lors du dernier conseil d’arrondissement, le 5 juin au Centre Henri-Julien, dans le parc du même nom, a observé le Journal des voisins.
Ils considèrent que les abords du parc Henri-Julien sont problématiques, pour ne pas dire dangereux. Dans les environs du parc Saint-Simon, où un chantier se traîne depuis trois étés dans le secteur Chabanel, la quiétude est perturbée.
«Je vous ai ramené des photos et des vidéos», lance au micro Donna Adams en déposant un résumé des événements qu’elle a notés, ainsi que des enregistrements sur une clé USB. Elle a dénoncé des gens qui jettent des canettes et des bouteilles de bière dans la rue après les avoir consommées dans leurs voitures, entre autres générant un fort sentiment d’insécurité.
«Est-ce qu’on pourrait avoir plus de vigilance? Est-ce que cela se fait encore des policiers qui patrouillent à pied?» a demandé Jimmy Sirignano.
Billy Kastrantas s’est demandé comment était assurée la sécurité du quartier après la fermeture du Poste de quartier (PDQ), à 19 h.
Peter Ferrara a pointé les incivilités, le manque de respect du Code de la sécurité routière et les stationnements intempestifs. Il décrit le cas d’un individu qui avait stationné à contre sens de la circulation et qui, en sortant de son véhicule, a coincé une vieille contravention sous son essuie-glace pour tromper les policiers.
Des questions et des commentaires relevaient clairement d’une perte du sentiment de sécurité. Une impression que Jean-Michel Brunet, commandant du PDQ 27, en entrevue avec le Journal des voisins, dit respecter.
«Quand un citoyen prend la peine de se déplacer, quand des gens viennent en groupe pour verbaliser leurs préoccupations, c’est assurément important pour eux et cela devient important pour nous aussi», relève-t-il.
Mission: rassurer
M. Brunet a toutefois indiqué qu’à chaque début d’été, il y a une hausse du nombre d’incivilités et de la criminalité, notamment dans les parcs.
La première réponse pour réduire ce phénomène, c’est un usage plus soutenu de ces espaces par le grand public.
«On veut que les personnes aillent dans les parcs parce qu’on ne peut pas y flâner. On veut que nos parcs soient actifs. Plus il y a de gens, plus ils seront sécuritaires», explique-t-il au JDV.
Aux parcs Henri-Julien et Saint-Simon, le chef de la police locale souligne que ce sont des enjeux de consommation d’alcool et des incivilités aux alentours. Pour le non-respect de la sécurité routière, il assure que ce sont des situations prises en charge rapidement.
«Certains véhicules ont été ciblés et nos policiers ont reçu toutes les informations de la part des citoyens», mentionne M. Brunet.
Après le conseil d’arrondissement, il a pu récupérer les coordonnées des citoyens et des suivis sont effectués pour obtenir des précisions.
Un quartier relativement sûr
Les chiffres ne mentent pas. Ahuntsic et Cartierville sont des secteurs relativement paisibles.
Sur le territoire du PDQ 27, Ahuntsic, on a enregistré en 2022 un homicide, une tentative de meurtre. Il n’y a eu aucun meurtre en 2021 et on avait signalé trois tentatives de meurtre.
Pour les voies de fait, on en comptait 418 en 2022 contre 435 un an auparavant.
Cependant, les infractions relatives aux armes à feu ont augmenté, passant de 7 à 18 entre 2021 et 2022. Dans les crimes contre la propriété on a eu 11 incendies criminels en 2022, un nombre identique en 2021. Il y a eu 162 introductions par effraction l’année passée en baisse de 29 cas par rapport à 2021.
Sur le territoire du PDQ 10, Bordeaux-Cartierville, on ne déplore aucun homicide en 2021 et 2022.
On relève une infraction entraînant la mort et trois tentatives de meurtre l’année passée. En 2021, huit tentatives de meurtre ont été enregistrées.
Il y a eu trois infractions liées aux armes à feu en 2021 et sept en 2022.
On compte 11 incendies criminels en 2022 contre 6 une année auparavant et 126 introductions par effraction contre 88 l’année d’avant.
Par ailleurs, Jean-Michel Brunet a mis en place un plan d’action sur plusieurs volets avec une plus grande présence policière.
«Ce que nous avons de plus et que nous n’avions pas dans les années antérieures, ce sont deux policiers avec une agente civile qu’on appelle conseillère en développement communautaire. Ils vont patrouiller dans tout le secteur incluant les parcs.»
Plus de policiers sur le terrain, c’est ce qui caractérise le plan du PDQ 27, mais pas seulement ça. «Nous aurons aussi quatre cadets à vélo alors que nous en avions deux seulement l’année passée», annonce M. Brunet.
Les cadets patrouillent seuls et ont des missions de prévention. «Ce sont des agents d’information. Ils vont dans les parcs, ils répondent aux questions des citoyens. Ils sont nos yeux et nos oreilles. Ils ont un walkie-talkie. S’ils voient des infractions ou des incivilités, ils peuvent appeler les policiers pour intervenir.»
Il y aura également quatre policiers à vélo cette année alors que l’année passée ils étaient seulement deux.
«Le mandat des policiers à vélo est multiple. C’est assurément la répression. Ils seront présents aussi dans les parcs et tous les lieux où les policiers ont difficilement accès en auto», illustre M. Brunet.
Ils pourront aller dans les ruelles encombrées ou bouchées et se rendre sur le bord de l’eau. Ils vont traquer les incivilités. Ils verront les gens qui consomment de l’alcool là où c’est interdit, les personnes qui abandonnent leurs déchets, là où ils consomment.
Faire la différence
Il y aura aussi le groupe Impact, une équipe d’agents créée spécialement au PDQ 27, révèle le commandant au JDV.
«Ces policiers s’attaqueront aux problématiques du secteur. Leur objectif, c’est carrément d’avoir un impact», explique succinctement M. Brunet.
Avoir un impact, c’est faire la différence. Ces policiers sont libérés des appels et s’assignent des territoires d’intervention pour assurer la sécurité.
«Chaque semaine avec leur superviseur, ils vont déterminer quel endroit sera ciblé. À titre d’exemple, aux parcs cités par les citoyens, Saint-Simon ou Henri-Julien, on va faire un blitz. Ce ne sera pas seulement les policiers qui sont sur la réponse aux appels qui vont y aller. Ce groupe fera acte de présence aussi», résume M. Brunet.
Dans un contexte où des gens disent être inquiets, M. Brunet les invite à communiquer avec la police.
«Nous aimons que nos citoyens nous posent des questions, nous informent des enjeux et des problématiques. Ils sont nos yeux et nos oreilles. Donc l’information qu’ils nous apportent est capitale», souligne-t-il.
Ils peuvent communiquer avec les services de police, au poste de quartier par téléphone (514-280-0127 pour le PDQ 27) ou par courriel (pdq27@spvm.qc.ca), ou appeler le 911 pour les urgences. Les personnes qui veulent transmettre de l’information et demeurer anonymes peuvent appeler Info Crime au 514-393-1133 ou faire un signalement directement par le site Internet.
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