La publication récente du dernier rapport Signes vitaux de la Fondation du Grand Montréal rappelle qu’Ahuntsic-Cartierville fait partie des arrondissements qui comptent des poches défavorisées. Il souligne aussi la disponibilité de données à prendre en compte pour les développements futurs en termes de proximité des ressources, de mobilité et de risques environnementaux, entre autres.
Le document de 136 pages réalisé par les experts de l’organisme Vivre en ville, notamment, prend en compte tous les indicateurs disponibles sur diverses bases de données.
«On s’est basé sur d’autres études existantes, puis on a actualisé cette méthode avec les dernières données disponibles, dont le recensement 2021», indique Florence Desrochers, conseillère en équité territoriale à Vivre en Ville.
Elle a participé à l’élaboration de ce document, le treizième du genre, publié par la Fondation du Grand Montréal. Il se penche, cette fois, sur la proximité des ressources, la mobilité et les risques environnementaux dans les secteurs défavorisés.
«Signes vitaux est une collection qui appartient aux Fondations communautaires du Canada. Donc nous avons travaillé avec la Fondation du Grand Montréal, qui publie chaque année ou tous les deux ans un portrait sur une thématique différente», souligne Mme Desrochers.
«Nous avons été très transparents dans notre méthode. Si des organismes communautaires ou d’autres acteurs intéressés par ces questions-là [les iniquités] veulent refaire l’exercice, ils peuvent reproduire cela et creuser plus précisément pour leur territoire à eux», explique l’experte.
Effectivement, la très riche base de données des indicateurs vitaux du grand Montréal ou Curbcut, une plateforme qui permet d’explorer de manière approfondie, dynamique et intuitive de la durabilité urbaine, est clairement mentionnée.
Signes vitaux est vraiment un document de synthèse qui permet aux groupes communautaires et aux décideurs de souligner les besoins particuliers en matière de proximités des ressources, de mobilité et de risques climatiques cette fois.
Données
Pour la proximité des ressources, le document mentionne que des secteurs défavorisés sont loin d’un CLSC. Les experts citent neuf zones au total sur l’île de Montréal.
«Au centre de l’île, c’est le cas de certains secteurs situés à Bordeaux-Cartierville, le sud-est de Rosemont-La Petite-Patrie, le nord de Saint-Michel et l’est de Lachine», soulignent-ils.
Sur la mobilité, il est indiqué que la vie des personnes à faibles revenus est plus difficile quand il s’agit de se déplacer.
«Les femmes issues de ménages à faibles revenus se déplacent plus fréquemment en transport en commun ou comme passagères d’une automobile que les hommes issus de ménages à faibles revenus», relève le document de Vivre en ville en reprenant l’étude Réalisation d’un portrait des besoins et des habitudes de déplacements des personnes vivant en situation de précarité dans la région de Montréal de Ugo Lachapelle, Geneviève Boisjoly et Pauline Vermesch.
Statistiquement, à Bordeaux-Cartierville, un résident a accès, en moyenne, à 3.3 établissements de soins de santé en 20 minutes à pied. Une répartition anormalement clairsemée sur l’île de Montréal. C’est plus éloigné que dans 75 % des autres quartiers de l’île [Curbcut].
Sur les questions climatiques, on pourrait supposer que les zones inondables sont plus difficiles à occuper et dès lors des loyers seraient plus faibles et attireraient forcément des gens à faibles revenus.
«À aucun moment, nous n’avons laissé entendre, par exemple, que des gens défavorisés se trouvent là parce que ce sont des endroits inondables», précise Mme Desrochers.
En fait, les chercheurs mettent en évidence la question de la résilience.
«Ce que nous avons dit, c’est qu’il faut porter une attention plus particulière à ces zones inondables en secteur défavorisé, parce que les gens ont une capacité de rétablissement qui est sûrement moins grande que les ménages mieux nantis», relève Mme Desrochers.
À Bordeaux-Cartierville, comme à Ahuntsic, la vulnérabilité aux crues est plus importante de 75 à 88 % qu’ailleurs à Montréal, précisent les données statistiques de 2022 [Curbcut].
En définitive, le document Signes vitaux offre un accès rare aux données et facilite le travail de ceux qui s’occupent de ces secteurs.
«On donne des arguments, mais aussi des outils concrets pour aider les organismes communautaires, les tables de concertation dans les quartiers, même des groupes citoyens qui voudraient mettre de l’avant des arguments précis auprès de leur bailleur de fonds, de leur administration municipale, peu importe le dossier qu’ils veulent tenter de faire avancer», mentionne Mme Desrochers.
Restez informé
en vous abonnant à notre infolettre
Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.
Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.
Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.