Le conseil d’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville a autorisé la semaine dernière l’occupation d’une partie de l’immeuble situé au 9515, rue Saint-Hubert ainsi que des espaces extérieurs environnants, ouvrant la voie à un usage transitoire du site Louvain Est.
Le site de huit hectares situé entre l’avenue Christophe-Colomb, la rue de Louvain Est, la rue St-Hubert et la voie ferrée représente un secteur prioritaire de planification que la Ville de Montréal entend redévelopper dans les années à venir. Le nouvel écoquartier qui doit y voir le jour pourrait comprendre notamment des logements sociaux et communautaires, une école primaire, une bibliothèque, un espace communautaire et plusieurs espaces verts.
Une première phase exploratoire
« Afin de concrétiser à court terme une première phase d’occupation du site, la Ville souhaite permettre à la communauté de s’approprier de façon transitoire le bâtiment du 9515, rue St-Hubert ainsi que le terrain situé immédiatement au nord de celui-ci », indique Marilyne Laroche Corbeil, relationniste à la Ville de Montréal. Elle ajoute qu’en autorisant des usages communautaires, socioculturels, commerciaux, d’agriculture urbaine et de jardin communautaire sur le site la Ville espère que « les apprentissages tirés de cette occupation transitoire permettront d’alimenter la planification du projet et d’ainsi bonifier l’écoquartier Louvain Est.»
C’est le Bureau de projet partagé (BPP), créé en mars 2019, qui assurera la coordination de cette nouvelle étape de développement du projet.
« Cette résolution représente un important jalon dans le projet de réaménagement du site Louvain Est », souligne Daphne Ferguson, Coordonnatrice du comité de pilotage Louvain Est à Solidarité Ahunstic.
La résolution du conseil d’arrondissement permet la tenue d’une grande variété d’activités au 9515, rue St-Hubert, ce qui permettra d’explorer différentes formes d’occupation temporaire du site en vue de trouver des usages pour le futur écoquartier.
« C’est un peu comme la porte ouverte à une première étape qui va se faire par l’urbanisme transitoire », se réjouit la présidente du comité de pilotage Louvain Est, Ghislaine Raymond. « Ça montre l’appui significatif de la ville à la réalisation du projet. » Cette première phase permettra selon elle de « faire une exploration, sous un mode laboratoire, de nouvelles pratiques qu’on voudrait voir instaurées dans cet écoquartier-là en devenir. »
Un appel de projets à venir
Un appel de projets est prévu au début 2021 pour l’occupation des locaux, mais le BPP planche déjà sur un projet d’occupation à l’extérieur. L’idée qui germe actuellement est d’y développer un pôle alimentaire. Il s’agit d’un projet de serre qui pourrait produire à longueur d’année, mais aussi servir à des fins éducatives.
Bien qu’il reste encore quelques éléments à valider concernant la conformité des usages qui seront permis à l’intérieur du bâtiment, des organismes pourront bientôt proposer des projets pour des activités ou des services qui seront offerts à l’intérieur des murs.
« Les possibilités sont là ! » s’enthousiasme Ghislaine Raymond qui a visité les lieux au début du mois avec la mairesse Émilie Thuillier, ainsi que de Robert Beaudry, responsable de l’habitation, de la stratégie immobilière, des grands projets urbains, et Eric Alan Caldwell, responsable de l’urbanisme, de la mobilité et de l’Office de consultation publique de Montréal au comité exécutif de la Ville de Montréal.
Un quartier à inventer !
L’élaboration d’un programme d’urbanisme transitoire et d’une charte montréalaise des écoquartiers figure parmi les actions prioritaires du Service de l’urbanisme et de la mobilité pour 2020. Le projet Louvain Est fait donc figure de pionnier à Montréal.
« Il faut féliciter l’arrondissement pour son ouverture à aller dans ce sens-là », souligne Ghislaine Raymond. « On va être dans les premiers à concrétiser un tel type de projet. »
S’il existe d’autres projets d’occupation temporaire et transitoire à Montréal, le déploiement d’un tel processus de planification partagée est véritablement une première.
« Ce n’est pas un projet clé en main », souligne la présidente du comité de pilotage Louvain Est. Elle ajoute que ce sont « les organismes qui vont devoir collectivement définir le projet. Je pense que c’est ça qui est emballant, que ce soit une participation collective à l’élaboration et à la mutualisation d’un espace ! »
L’occupation transitoire qui s’amorce n’est qu’un premier pas.
À terme, le processus doit mener à une « démarche de réappropriation collective du site Louvain Est au complet », rappelle Ghislaine Raymond.
Elle souligne par ailleurs qu’en parallèle à cette phase transitoire, il est important de penser aussi au projet à long terme.
Peu importe les usages et les fonctions qui prendront racine dans le futur écoquartier, il faut penser d’ores et déjà réfléchir au modèle de propriété et de gouvernance qui sera mis en place.
« Le mode qu’on préconise, c’est la fiducie d’utilité sociale », explique Ghislaine Raymond. Cette forme de propriété encore peu connue, qui a le double avantage d’assurer « l’abordabilité et la pérennité d’usage du terrain » permettrait de faire en sorte que le terrain et les bâtiments « ne soient pas soumis à la spéculation foncière et (…) puissent être réservés, finalement, pour les usages de la communauté. »
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Salut! Je voulais savoir où en était le projet transitoire? Merci!