Malgré son statut de zone à « risque faible », l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville n’échappe pas à la maladie de Lyme. Selon des témoignages de résidants, les tiques restent encore bien présentes sur le territoire. Une présence accompagnant la progression graduelle de la maladie du sud vers Montréal où 46 cas ont été recensés par les autorités l’année précédente.
Si Ahuntsic-Cartierville est considéré comme une « zone à faible risque » la menace des tiques de Lyme demeure. La résidante Anne Catherine Morel, que journaldesvoisins.com avait déjà interrogée en juin 2016, pense que les tiques n’ont toujours pas déserté l’île de la Visitation.
« À ma connaissance, il y a au moins deux personnes qui se sont fait piquer », s’inquiète celle qui a contracté la maladie de Lyme en 2015.
Depuis mars 2016, Anne-Catherine Morel dit ne plus avoir de symptômes après son deuxième traitement. À l’époque, les médecins n’avaient pourtant pas trouvé la maladie de Lyme malgré les deux tests sanguins d’usage.
« Ce qui est sûr, c’est que j’ai eu quelque chose dû à une piqûre de tique. J’avais tous les symptômes », tranche-t-elle.
L’Association québécoise de la Maladie de Lyme (AQML) milite justement pour de meilleurs diagnostics au Québec. Selon l’association, les tests sanguins ne sont pas assez sensibles.
« Le test revient négatif dans 85 % des cas », souligne Geneviève Ouimet, vice-présidente de l’association.
À la Direction régionale de la santé publique, on estime que 46 cas de maladie de Lyme ont été déclarés à Montréal l’année dernière dont au moins trois personnes l’auraient contacté sur l’Île.
« C’est très probable qu’il y ait quelques cas à Ahuntsic-Cartierville, mais ce n’est pas plus ou moins nécessairement qu’ailleurs », soutient la Docteure Noémie Savard, médecin spécialiste en santé publique et en médecine préventive à la Direction régionale de santé publique de Montréal. Elle rappelle, qu’en majorité, le lieu d’acquisition est à l’extérieur de Montréal.
Pas d’infos dans les parcs
Anne Catherine Morel s’inquiète de l’absence d’affiches concernant les tiques au Parc Nature de l’Île de la Visitation.
«Parfois, je vois des familles qui viennent faire des pique-niques devant chez moi, par terre dans l’herbe. Il n’y a pas de pancartes nulle part pour prévenir qu’il y a des tiques », se désole-t-elle.
Pour ce qui est des campagnes et de la transmission d’informations, la Direction régionale de la Santé publique affirme que c’est une responsabilité du ministère de la Santé publique et qu’elle agit surtout à titre de relais.
Joint par courriel, l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville confirme qu’il n’y a pas d’information ni d’affichage dans les parcs concernant les tiques ou la maladie de Lyme. On indique toutefois que des affichages pourraient être installés si Santé Canada ou la Direction de la Santé publique du Québec en faisait la demande.
Prévention au quotidien
Selon Sandie Brilland, conseillère scientifique pour l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), chargée de la surveillance des tiques, on voit une progression des cas de la maladie de lYME depuis 2011.
« À cause du réchauffement climatique, ça progresse tranquillement vers le Nord. Actuellement il y en a dans le sud du Québec, principalement en Montérégie, Estrie », précise Mme Brilland, qui ajoute que la population est plus sensibilisée et les médecins mieux formés qu’avant.
Le premier cas de maladie de Lyme a été répertorié aux États-Unis dans les années 1970. Au Québec, c’est une maladie à déclaration obligatoire depuis 2004. Pour enlever une tique, on recommande d’utiliser une pince fine et d’enlever la tique à la base de la peau doucement sans tourner. Les symptômes, notamment l’apparition d’une rougeur en forme de cible à l’endroit de la piqûre, peuvent apparaître de trois jours à un mois après la transmission de la maladie,
« Ça peut venir avec de la fièvre, des douleurs musculaires. Si on a des symptômes, il faut consulter un médecin ou appeler Info-santé », explique Docteure Savard.
Selon Docteure Savard, porter des vêtements longs, du chasse-moustique, et s’inspecter après chaque activité constituent les meilleurs moyens de prévention. Les résidants peuvent aussi contrer la prolifération des tiques en tondant le gazon et en éliminant les broussailles, les mauvaises herbes et les tas de feuilles mortes dans la cour ainsi qu’autour des aires de jeux.
Il est important d’aménager des sentiers et de rester au centre de ceux-ci puisque la tique ne vole pas, mais se «dépose » sur l’humain lorsqu’il marche dans les boisés et les herbes hautes.
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