Cet article est tiré du numéro d’été du Journal des voisins (version imprimée) dont le dossier principal est consacré au logement.
Le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) a la particularité d’être le seul représentant mondial de la famille Pandionidae. L’espèce est, en revanche, assez répandue dans les Amériques, en Europe du Nord, en Asie et en Afrique, comme quoi, quand on n’a pas à se « chicaner » avec d’autres membres de la famille, on peut prendre toute la place qu’on veut.
On l’appelait autrefois Aigle pêcheur, mais il n’est pas apparenté avec les aigles et n’a pas la même morphologie.
Quel profil?
Sa tête est blanche sur le dessus, le front et les joues, et seule une large bande brune lui traverse l’œil pour faire contraste. Cet œil est assez gros et de couleur jaune.
Le dos est brun foncé avec à peine une teinte un peu plus pâle au bout des plumes, mais encore faut-il examiner l’oiseau d’assez près pour le voir. La gorge, le ventre et la poitrine sont blancs. On note quelques taches brunes sur cette dernière. La queue brune est rayée de blanc.
Le Balbuzard pêcheur possède de longues et fortes jambes au bout desquelles se trouvent des serres acérées dont l’une est réversible, ce qui lui permet de saisir ses proies avec deux orteils pointés vers l’avant et les deux autres vers l’arrière.
En vol, on note la base des ailes blanche, suivie d’une zone foncée s’éclaircissant pour les plumes extérieures et se terminant par des plumes noires. On note très facilement les rayures sur la queue.
Les deux sexes sont de plumage similaire. Les jeunes oiseaux ont l’extrémité des plumes dorsales de couleur blanche formant un motif en écailles.
Son alimentation et son habitat
Le Balbuzard pêcheur, comme son nom l’indique, se nourrit exclusivement de poissons. On le voit planer de son vol circulaire au-dessus des étendues d’eau, puis lorsqu’il repère une proie, il replie les ailes et plonge vers la surface de l’eau, déploie ses serres et attrape sa pitance à la volée. C’est lors de ces plongées que l’on observe la forme en W de ses ailes. Lorsqu’il ressort de l’eau, il oriente la tête du poisson attrapé vers l’avant pour augmenter l’aérodynamisme de son vol. Il va alors se percher soit dans son nid, soit dans un arbre pour déguster son repas et, le cas échéant, en nourrir ses oisillons.
Étant donné son régime alimentaire, il fréquente les environs de lacs, d’étangs, de rivières et même des bords de mer pour y établir son nid.
De quoi est constitué son nid?
Le nid du Balbuzard pêcheur est volumineux et constitué de branchages, écorces et autres matériaux assemblés sur un arbre, une plateforme, un rebord rocheux, ou même un poteau de ligne électrique.
Le mâle arrive assez tôt au printemps et a tendance à se réapproprier le même site de nidification qu’il occupait l’année précédente. La femelle suit peu après, et une fois le nid complété, elle y pond deux ou trois œufs tachetés de brun sur fond beige.
La couvaison dure environ cinq semaines et est prise en charge par la femelle seule, que le mâle vient nourrir régulièrement. Les poussins sont nourris par les deux parents et prennent leur envol après une cinquantaine de jours, après quoi ils demeurent dépendants de leurs parents une quinzaine de jours.
Territoire et migration
Le Balbuzard pêcheur niche partout au Canada, jusqu’à la limite des arbres au nord. Il est absent des grandes plaines du centre par manque d’habitat propice. Aux États-Unis, outre l’Alaska, on le retrouve le long des côtes Est et Ouest, dans les États de la Nouvelle-Angleterre, dans les Rocheuses et le long de la vallée du Mississippi.
Comme mentionné précédemment, il arrive dans nos latitudes au printemps, en mars ou en avril, pour partir en octobre. Fait à noter, les femelles quittent en premier vers le mois d’août, les mâles un peu plus tard. Les juvéniles deviennent alors autonomes et migreront à leur tour.
Le territoire d’hivernage du Balbuzard pêcheur se situe le long des côtes du golfe du Mexique, en Floride, dans les Antilles et en Amérique centrale.
Dans la région de Montréal, on peut l’observer le long du Saint-Laurent ainsi que depuis ses branches et affluents, où sa nidification a été confirmée. Ce printemps, un couple nichait sur la structure du pont de chemin de fer reliant le quartier Pointe-aux-Trembles à Repentigny. Dans notre arrondissement, il a souvent été vu le long de la rivière des Prairies.
L’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional décrit le Balbuzard pêcheur comme un nicheur-migrateur, peu commun, dont l’aire serait en expansion et les effectifs en possible augmentation selon les données colligées.
Restez informé
en vous abonnant à notre infolettre
Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.
Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.
Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.