Berges pêcheurs
Bassin du Pêcheur dans le parc-nature de l’Île-de-la-Visitation. (Photo: archives, JDV)

La Ville veut restaurer plusieurs tronçons des berges érodées dans le parc-nature de l’Île-de-la-Visitation. Ces travaux sont devenus nécessaires alors que les inondations répétées ont littéralement mangé la rive. On vise une réhabilitation par des solutions naturelles, mais un enrochement n’est pas exclu.

Sept bouts de rives du bassin du Pêcheur, en aval du barrage Simon-Sicard, sont concernés, sur une longueur totale de 1407 mètres.

«Ces tronçons de berges dégradés ou fortement dégradés ont été retenus pour faire l’objet d’une réhabilitation, car ils présentent un risque potentiel pour la sécurité du public, les infrastructures du parc et/ou l’intégrité du site», plaide la Ville auprès du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) à qui elle a soumis le projet en septembre pour évaluation.

Si les études ont été lancées cette année, les travaux sur les berges du parc-nature de l’Île-de-la-Visitation devraient être réalisés entre 2029 et 2031, selon le calendrier déposé au BAPE.

Enrochement secteurs à réhabiliter île de la visitation
Secteurs en rive à réhabiliter au parc-nature de l’Île-de-la-Visitation. (Photo: courtoisie, Ville de Montréal)

Enrochement possible

Trois options dans le document de la Ville sont envisagées pour réaliser ces travaux. D’abord, celle qui est appelée «Option naturelle». Celle-ci prévoit une réhabilitation «par les phytotechnologies (plantations, ensemencement, boutures, fagots, fascines, matelas de branches, rangs de plançons, etc.)», ainsi que par l’élimination sélective des espèces végétales exotiques envahissantes.

Cela peut être associé à l’adoucissement de la pente et à l’élargissement de la bande riveraine.

Une deuxième proposition, l’«Option mixte», peut faire appel à une «stabilisation mécanique combinée à une stabilisation par phytotechnologies».

Toutefois, la Ville pourrait choisir une «Option minérale». Celle-ci suppose le «recours à des techniques de stabilisation mécanique pouvant comprendre des structures de type perrés, gabions ou enrochements». Cette option rappelle un autre chantier qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive dans le quartier.

Elle serait préconisée éventuellement quand il faudra, entre autres, favoriser l’accès à l’eau ou lorsque ce sera la méthode jugée la plus résistante face aux aléas subis par les berges. Elle serait une option aussi quand il faudra maintenir des arbres matures.

Consultations?

Le plan final, après les recommandations du BAPE, devrait être connu entre 2027 et 2028. D’ici là, la Ville indique qu’une équipe de projet consultera les groupes et les citoyens concernés. Une série de rencontres d’information et de consultation «ciblées» serait prévue.

«S’il y a lieu, des audiences publiques, des consultations ciblées ou des activités de médiation seront menées en fonction du mandat attribué au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement», convient le document de la Ville.

Berges Île-de-la-Visitation.
Berges au parc-nature de l’Île-de-la-Visitation. (Photo: archives, JDV)

De longue haleine

Il faut savoir qu’en février 2021, la Ville de Montréal et le gouvernement fédéral avaient annoncé un investissement commun de près de 86 millions $ pour réhabiliter 10 kilomètres de berges au parc-nature de l’Île-de-la-Visitation, mais également dans les secteurs des parcs-nature du Cap-Saint-Jacques et du Bois-de-l’Île-Bizard, aux parcs de la Promenade-Bellerive et René-Lévesque, ainsi qu’à l’ancien port de plaisance de Lachine.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, assurait alors que les solutions écologiques seraient retenues pour réparer ces dommages. «On ne va pas mettre du béton, ce n’est pas ça l’idée, à moins qu’il y en ait déjà qui doive être solidifié», avait dit Mme Plante.

Les inondations des berges de manière rapprochée depuis 2017, notamment, ont affecté autant les infrastructures que le couvert végétal. Cela a eu pour conséquence des murs de soutènement désagrégés, des sols rongés et des racines d’arbres découvertes.



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