Un citoyen du quartier, qui souhaite la mise en place d’un marché public local, bio, en vrac et sans déchet dans Ahuntsic-Cartierville, a lancé une pétition sur le site internet change.org qui a cumulé un peu plus de 670 signatures au moment d’écrire ces lignes.
Denis Lapointe, le résidant derrière la pétition, explique que la première édition des Rendez-vous citoyens, réalisés par journaldesvoisins.com, l’a interpellé de nouveau sur le projet d’un marché public dans Ahuntsic-Cartierville.
« Ça fait trois ou quatre ans que j’ai en tête l’ouverture d’un marché public dans le quartier », explique-t-il lorsque joint par téléphone par le jdv.
La mairesse de l’arrondissement, Émilie Thuillier, souligne que ce n’est pas la première fois que l’idée d’un marché public circule sur le territoire.
« C’est un engagement de Projet Montréal », dit-elle.
Précisons ici que le développement d’un marché public dans Ahuntsic-Cartierville fait partie du Plan stratégique 2018-2021 dévoilé par l’arrondissement en février 2018.
Marché public local, bio, en vrac, sans déchet
Pour Denis Lapointe, instigateur de la pétition, c’est à la suite de plusieurs rencontres avec des personnes influentes d’Ahuntsic-Cartierville et des organismes communautaires qu’il revient à la charge après avoir délaissé l’idée quelque temps.
« On veut que ce soit totalement indépendant de la Ville. Puis, que ce soit redevable à la communauté [les résidants et les commerces], souhaite-t-il. [Toutefois], on ne voudrait surtout pas faire de compétition aux autres petits commerces qui existent déjà ou qui pourraient s’implanter et offrir des services intéressants. »
Déjà, le Marché Ahuntsic-Cartierville (MAC), un organisme à but non lucratif (OBNL) qui existe depuis plusieurs années, qui est soutenu par l’arrondissement, tient un marché saisonnier durant l’été à la station de métro Sauvé. Le MAC fait également quelques visites à titre de marché itinérant dans des endroits souvent identifiés comme des «déserts alimentaires».
Or, les citoyens qui ont signé la pétition de Denis Lapointe souhaiteraient une formule davantage axée sur l’aspect biologique, les aliments en vrac et le sans déchet.
« Je n’ai pas d’objection à travailler avec eux [l’arrondissement], mais chose certaine, je vois vraiment quelque chose qui est différent », souligne Denis Lapointe.
Pour sa part, César Herzele, coordonnateur du MAC, ajoute :
« Je pense que ce sont des objectifs vers lesquels doivent tendre les marchés publics. C’est d’ailleurs ce qui démarque les marchés publics de la grande distribution : proposer des produits locaux, de qualité, s’approvisionner en circuits courts en réduisant au maximum l’impact environnemental », mentionne-t-il rejoint par courriel.
Étude de préfaisabilité
La mairesse Émilie Thuillier souhaite avant tout vérifier comment Ahuntsic-Cartierville pourrait accueillir un marché public et assurer sa viabilité. La mairesse explique que l’arrondissement est au début de la réflexion pour ce qui est de la venue d’un marché public.
« Les trois élus de Projet Montréal dans l’arrondissement, Nathalie Goulet, Jérôme Normand et moi-même, avons utilisé une partie de nos fonds de recherche et soutien pour commander une étude de préfaisabilité pour un marché public », explique-t-elle.
L’étude a été commandée en 2018 au MAC par les élus et est toujours en cours.
Selon Mme Thuillier, cette prérecherche permettra notamment d’évaluer les besoins de la population, de faire des comparaisons avec d’autres marchés publics, d’examiner des sites potentiels et de définir le format de marché idéal pour Ahuntsic-Cartierville.
Questionné à ce sujet, le coordonnateur du MAC précise:
« L’étude indique que le contexte actuel est favorable à l’implantation d’un marché public dans l’arrondissement. À ce stade, beaucoup d’options sont possibles », explique César Herzele.
De son côté, Émilie Thuillier croit qu’il faudra attendre les résultats afin de connaître les besoins de la population et la nécessité d’un tel projet dans Ahuntsic-Cartierville. La mairesse a indiqué que certaines portions, voire les grandes conclusions de l’étude, pourront être dévoilées au public. Toutefois, cette diffusion ne devrait pas avoir lieu avant l’automne.
Denis Lapointe croit pour sa part que ce projet permettrait à Ahuntsic-Cartierville d’avoir un pôle d’attraction intéressant.
« On pense que l’idée d’un marché public bio et local est un projet qui pourrait attirer beaucoup de gens », dit-il.
Pour le moment, puisque l’étude de préfaisabilité –qui incluait un sondage auprès des résidants– n’est pas accessible au public, il est difficile de mesurer l’engouement des citoyens envers un tel projet, ainsi que des lieux potentiels qui pourraient être envisagés. Jusqu’à maintenant, certains résidants voient l’emplacement de l’ancien Loblaws, situé sur Henri-Bourassa, comme l’endroit idéal.
Il faudra attendre encore quelques mois afin d’en savoir davantage.
Pour consulter la pétition en faveur d’un marché public bio, local, de vrac et sans déchet à Montréal, cliquez ici.
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