Jean Bernier souhaite créer des rencontres authentiques, menées autour de discussions profondes, pour stimuler le lien social des retraités. Les aînés perdent en effet bien souvent leur groupe d’appartenance, une fois entrés dans la retraite. (Photo: Sabine Van Erp, courtoisie pixabay.com)

Un résident d’Ahuntsic-Cartierville souhaite réunir un groupe de retraités pour mener des discussions sur des thèmes profonds. Ces échanges, menés en présentiel dans l’arrondissement, sont ouverts à toutes et tous. Leur but: stimuler le lien social et offrir une fenêtre de discussion aux aînés sur des sujets tabous.

Jean Bernier est résident d’Ahuntsic-Cartierville et retraité depuis maintenant deux ans. Arrivé récemment dans le quartier et dans l’âge d’or, il souhaite mettre sur pied un groupe de discussion libre entre personnes retraitées.

Menées en présentiel dans l’arrondissement, ces rencontres visent à réunir une dizaine de personnes pour échanger sur des sujets profonds et tabous. Parler de la réalité des aînés sans jugement, voilà l’idée de ces rassemblements.

«Je veux chercher à connecter l’humain. Quand on est retraités, on perd bien vite ses groupes d’appartenance et socialiser devient plus difficile», explique Jean Bernier, résident d’Ahuntsic.

La première édition de ces rencontres entre retraités s’invite dès ce mercredi 24 janvier,  de 9 h à 12 h, à la Maison du Monde. Les personnes intéressées peuvent se rendre directement au 20, rue Chabanel Ouest.

Des rencontres basées sur l’humain

Jean Bernier s’inspire des rencontres du réseau Hommes Québec, devenues populaires dans les années 1990 à l’initiative du psychanalyste Guy Corneau. Celles-ci réunissaient les hommes du Québec afin d’échanger sur des sujets divers, dans un principe d’entraide et d’écoute.

«J’ai participé à plusieurs de ces rencontres, mais j’y ai trouvé quelques défauts», commente Jean Bernier. Il explique par exemple se rendre compte d’une certaine obsolescence dans le concept d’une réunion à 100 % masculine dans notre société actuelle.

Les rencontres sont donc ouvertes à toutes et tous, même aux personnes résidant en dehors de l’arrondissement. Jean Bernier précise qu’il ne s’agit pas de rencontres sentimentales. «C’est à l’opposé de ça, même! Je veux plutôt chercher à connecter l’humain, sourit-il. L’idée n’est pas non plus de faire du papotage ou de donner des conseils à l’autre.»

Stimuler le sentiment d’appartenance

Jean Bernier témoigne vouloir offrir une fenêtre d’expression aux aînés par ces rencontres. Durant celles-ci, ces derniers pourront en effet parler de la réalité des retraités sans aucun jugement.

«Le but de ces discussions, c’est aussi d’aborder des sujets tabous. La solitude par exemple: comment la vit-on intimement à notre âge? Toute la question des relations amoureuses pour les retraités… ou encore même parler de la vraie affaire: la sexualité!» ajoute l’organisateur de ces rassemblements.

En outre, Jean Bernier explique tirer son inspiration de son expérience des chemins de Compostelle. À travers son pèlerinage, le résident d’Ahuntsic raconte avoir vécu des rencontres authentiques et transcendantes, durant lesquelles tout s’efface au service de «l’essentiel».

Pèlerin sur la colline du Monte do Gozo, dans la commune de Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne. (Photo: Jorge Luis Ojeda Flota, courtoisie unsplash.com)

«Sur les chemins de Compostelle, la nationalité, la langue maternelle ou le genre d’une personne n’ont rapidement plus aucune importance. Ce qui reste essentiel, c’est l’humain. Et c’est exactement cela que je veux mettre en avant dans mes rencontres», conclut Jean Bernier.

Les réunions sont totalement bénévoles, gratuites et basées sur la confidentialité. Chacun pourra s’y exprimer librement avec respect et dans le non-jugement.

Si vous êtes intéressé(e) à participer à ce groupe de discussion, vous pouvez écrire à jeanbb2000@hotmail.com. Le lieu de rencontre sera en effet soumis à de possibles changements, dès le mois prochain.



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