Le Collectif Bienvenue, qui dispose d’un entrepôt dans le secteur Chabanel, offre un soutien matériel et social aux demandeurs d’asile récemment établis à Montréal. Il a récolté plus de 120 000$ à l’occasion de sa première campagne annuelle de financement.
Ayant dépassé l’objectif initial de 75 000 $, l’organisme avait rehaussé la cible à 100000$. À la mi-décembre, un donateur anonyme a même offert de doubler les fonds collectés jusqu’à la fin de la campagne jusqu’à concurrence de 10 000 dollars.
« C’est vraiment incroyable! », se réjouit la directrice générale du Collectif, Dina Souleiman.
En une seule campagne de levée de fonds, l’organisme a ainsi pratiquement égalé une contribution de 150 000 $ sur trois ans, obtenue en 2020 de la part du fonds d’innovation sociale de la fondation McConnel.
Enjeu global, action locale
Lancé en 2017, en réponse à l’afflux de demandeurs d’asile en provenance des États-Unis, le Collectif Bienvenue se veut en quelque sorte une réponse locale à la crise migratoire internationale.
Quitter son pays pour demander asile ailleurs « n’est pas un choix facile », il s’agit souvent d’un dernier recours pour des personnes fuyant la persécution ou cherchant un meilleur avenir pour leurs familles, fait valoir la directrice du Collectif.
« Imaginez que vous rentrez dans un pays, vous n’avez rien. Vous avez juste votre petit suitcase avec quelques vêtements, vous n’avez pas de manteau d’hiver, vous n’avez pas d’appartement ».
Outre les services de première ligne offerts par le gouvernement via le Programme régional d’accueil et d’intégration des demandeurs d’asile (PRAIDA), il y a un « manque de soutien » pour les personnes en attente de statut, explique Dina Souleiman.
Des besoins criants
C’est ce manque que l’organisme essaye de palier en venant en aide directement aux personnes qui sortent de l’hébergement temporaire offert par PRAIDA.
« Les demandeurs d’asile, ils rentrent dans la maison, l’appartement qu’ils commencent à louer, ils n’ont rien. Donc, ils arrivent avec une famille de trois enfants. Ils n’ont pas de lit, pas de sofa, pas de manteaux, rien », illustre la directrice du Collectif.
En près de quatre ans d’existence, l’organisme a offert du soutien à plus de 5000 demandeurs d’asile originaires d’une centaine de pays différents.
S’il ne s’agit là que d’une fraction des quelques 60 000 demandeurs d’asile qui sont passés par le PRAIDA depuis 2017, il s’agit souvent des plus vulnérables.
Ne jouissant d’aucun financement public et s’appuyant principalement sur les dons en argent et sur l’engagement de bénévoles, le Collectif Bienvenue doit en effet prioriser les bénéficiaires de son aide matérielle.
Ce sont donc principalement les familles monoparentales, les personnes âgées ou vivant avec un handicap, ou encore les mineurs non accompagnés qui se voient offrir en priorité les articles récoltés auprès de donateurs un peu partout à Montréal.
« Il y a une grande demande pour les manteaux d’hiver », explique Dina Souleiman.
Un modèle novateur
Contrairement aux organismes caritatifs qui font des collectes via des boîtes de dons pour ensuite les revendre à bas prix, tous les dons récoltés – meubles, électroménagers, accessoires de cuisine, de chambre à coucher ou de salle de bain, vêtements usagés – sont redistribués gratuitement à des personnes migrantes qui s’établissent à Montréal après avoir demandé le statut de réfugié au Canada.
En plus de disposer d’un grand entrepôt dans le secteur Chabanel où il peut recevoir les dons, le Collectif Bienvenue offre également de venir chercher les gros articles de mobilier ou les petits articles emballés dans des sacs ou des boites directement à domicile.
La liste des articles acceptés ou non est détaillée dans le formulaire de don qui peut être rempli directement sur le site Internet de l’organisme.
Fort du succès de sa première campagne annuelle, le Collectif entend maintenant consolider son réseau de collecte et de distribution pour pouvoir répondre aux besoins de davantage de personnes migrantes, mais aussi développer des programmes de soutien social pour les familles demandeuses d’asile.
L’organisme dit vouloir cultiver dans la population montréalaise le réflexe de donner une seconde vie à ses meubles et vêtements d’occasion plutôt que s’en débarrasser en le jetant aux ordures.
Il s’agit là, selon Dina Souleiman, d’un modèle d’économie circulaire qui évite le gaspillage tout en entretenant la solidarité sociale.
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