L’arrondissement Ahuntsic-Cartierville donnera prochainement le coup d’envoi d’une vaste consultation portant sur nos déplacements de tous genres sur le territoire : à pied, à vélo, en autobus, en métro, ou encore dans un véhicule.
Des soumissions ont récemment été demandées par l’arrondissement pour trouver une entreprise qui va s’occuper de la logistique de la consultation du Plan local de déplacement (PLD) et aussi pour dénicher des experts en mobilité. Des détails sur cette consultation, qui se fait à chaque dix ans, seront connus dans quelques semaines.
Le PLD est un outil de planification qui concrétise localement les orientations du Plan de transport de la Ville de Montréal qui a été élaboré en 2008.
Le principal objectif est fort simple et ne surprendra personne : réduire notre dépendance à l’automobile.
La solution pour arriver: favoriser les modes de transport collectif et actif, une expression maintenant consacrée. Bref, améliorer la qualité de vie des résidants de même que faciliter et sécuriser leur mobilité.
« Le processus relatif aux soumissions demandées (dont le choix pour déterminer les gagnants) est en cours, a indiqué l’une des porte-paroles de l’arrondissement, Marlène Ouellet. L’appel d’offres prévoit l’organisation de la consultation et aussi le recours à des services professionnels pour l’élaboration du plan local de déplacement d’Ahuntsic-Cartierville ».
Démarche participative
L’opération devrait se faire via une démarche participative, si l’on regarde ce qui s’est passé l’an dernier dans d’autres arrondissements.
Question de dresser le portrait de la situation, on devrait procéder au lancement d’une plateforme en ligne, prévoir l’installation de stands pour rejoindre le grand public, et organiser des rencontres avec des groupes communautaires et des commerçants de notre arrondissement.
On sera par la suite en mesure d’élaborer un plan d’intervention, qui devrait être prêt l’an prochain si l’on tient compte que dans les arrondissements voisins, il a fallu compter 18 mois entre le début de la consultation et le dépôt du plan.
Les grands objectifs dans l’élaboration du plan sont :
- Améliorer la qualité de vie des résidants;
- Améliorer la mobilité et l’accessibilité dans l’arrondissement;
- Réduire l’impact négatif des déplacements sur la santé publique et l’environnement;
- Contribuer à la vitalité économique de l’arrondissement.
La consultation permettra de savoir notamment s’il y a des changements dans l’utilisation des modes de transport des résidants. On sait déjà que le vélo est de plus en plus utilisé pour se rendre au travail.
Une fois élaboré, le PLD aide notamment à peaufiner le Plan de circulation locale qui lui vise à résoudre les problèmes ressentis par les résidants en termes de sécurité routière et de circulation de transit dans les rues locales, entre autres.
Déjà, par le passé, des rapports avaient indiqué qu’il y avait ici «une réelle problématique de transit». Les citoyens doivent en effet composer avec la venue des travailleurs de Laval qui pour tenter d’aller plus vite, utilisent des rues résidentielles au lieu de prendre des artères comme le boulevard Henri-Bourassa ou l’avenue Papineau. Cela pose des problèmes de sécurité et de pollution.
On avait aussi déjà posé le diagnostic que «l’organisation du réseau routier actuel ne desservait pas adéquatement les modes actifs de transport, pourtant très utilisés par les résidants, surtout dans les quartiers à forte densité de population». Cela est encore vrai en 2018, diront des intervenants qui seront consultés.
Des mesures d’apaisement de la circulation locale ont été mises en place, mais parfois, cela est insuffisant et il faut aller plus loin.
Il y aussi des intersections à sécuriser et des pistes cyclables à mettre en place ou à améliorer sans oublier les mesures relatives au transport collectif.
Plusieurs suggestions
Dans le dossier des pistes cyclables, deux groupes de pression dans le Nord de Montréal fourbissent leurs armes et comptent intervenir soit le MEAC (Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville), et Ahuncycle.
Une présentation complète des demandes des deux groupes a d’ailleurs eu lieu dimanche dernier, le le 22 avril, au pub Brouhaha (coin Papineau et Fleury), dans le cadre d’un «5 à 7».
Le porte-parole du groupe Ahuncycle, Frédéric Bataille, a refilé à journaldesvoisins.com les grandes lignes prioritaires de son organisme. Certains points avaient déjà été soulevés par Projet Montréal en campagne électorale dont l’«importance» de créer à Montréal plusieurs Réseau express vélo (REV) pour, notamment, se rendre au centre-ville «en toute quiétude».
Parmi les autres mesures :
- Aménager des pistes cyclables unidirectionnelles protégées sur les rues Prieur, Sauriol, St-Laurent (deux sens, et proposer cet axe pour le Réseau express vélo ou REV), Christophe-Colomb (changer la piste bidirectionnelle pour deux pistes unidirectionnelles dans le sens de la circulation entre Gouin et Louvain).
- Aménager une piste cyclable séparée à travers le parc Ahuntsic au niveau de la rue Prieur et vers le métro.
On veut aussi du stationnement de vélo «quatre saisons» sur rue, prévoir un circuit vélo quand l’on met en place des chantiers et «prioriser la fluidité de circulation de vélos là où des aménagements cyclables existent, comme sur Lajeunesse, Berri et Christophe-Colomb, en fixant les feux de circulation entre 20 et 25 km/h, soit la vitesse habituelle d’un vélo.
Ahuncycle n’oublie pas les piétons, en suggérant d’ajouter du temps de traverse pour eux sur le boulevard Henri-Bourassa, et «tester l’option d’un temps de traverse spécial pour personnes à mobilité réduite».
Enfin, le groupe de pression souhaite de tout cœur réduire le stationnement automobile sur rue gratuit (c’est une subvention à l’utilisation de l’automobile, dit-il) et voir diminuer la vitesse à 30 km/h sur les rues résidentielles et les corridors scolaires, notamment en réduisant l’espace de circulation lorsque nécessaire
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