Bill Mavridis (Photo : Philippe Rachiele, JDV)

Pour 2017, Aéroports de Montréal (ADM) indique avoir reçu 543 plaintes de bruit déposées par 277 personnes. L’OBNL responsable de l’aéroport Montréal-Trudeau précise que 27 % de ces plaintes proviennent de trois plaignants. « C’est tout? Seulement 277 personnes ont été assez dérangées pour porter plainte? Seulement trois personnes se plaignent à répétition? Ce n’est pas possible! », s’exclame Bill Mavridis.

Bill Mavridis et son application pour téléphones (Photo : jdv – Philippe Rachiele)

Ce sont ces chiffres, en plus des réponses bidon qu’il dit avoir reçues d’ADM lors de ses premières plaintes en 2015, qui ont poussé Bill Mavridis, citoyen du quartier Nouveau-Bordeaux depuis 2003, à créer AÉROPLAINTE, une application mobile disponible sur Google Play et bientôt sur l’App Store, qui facilite le dépôt de plainte de bruit contre ADM. Une fois l’application ouverte, il suffit de cliquer trois fois sur un bouton pour qu’une plainte soit directement envoyée à ADM avec l’heure à laquelle elle a été acheminée.

« Je n’habite pas sous les routes des avions et je perçois quand même beaucoup de bruit. Ce doit être un cauchemar pour ceux qui habitent directement sous les trajectoires de vol. Je trouvais bizarre de constater que l’aéroport ne recevait pas beaucoup de plaintes », explique Bill Mavridis.

L’objectif pour M. Mavridis est d’augmenter le nombre de plaintes et, pour ce faire, de rendre plus facile le dépôt de plaintes.

« Si les citoyens se plaignent, on pourra agir plus fortement et mettre davantage de pression pour qu’ADM prenne en considération les citoyens habitant sous les trajectoires des avions et agisse. »

En tant que citoyen, Bill Mavridis « veut voir des changements » et croit « que l’on peut faire une différence ». Il faut seulement la participation des citoyens et quelqu’un pour organiser le tout. Et ça, il peut le faire.

Un citoyen engagé

L’engagement social et politique de M. Mavridis ne date pas d’hier et s’est prolongé jusqu’à tout récemment.

Dès sa sortie de l’école secondaire au début des années 1980, Bill Mavridis s’est engagé au sein du Parti libéral du Canada. Il a œuvré de plus en plus activement dans la stratégie et l’organisation de campagnes.

Il a travaillé avec Denis Coderre chez les jeunes libéraux de 1984 à 1988. Il a d’ailleurs voté pour cet ancien collègue à l’élection municipale de 2013, puis contre lui à celle de 2017.

Aujourd’hui encore, il est membre de l’American Hellenic Educational Progressive Association (AHEPA) Montréal, une association sociale et bénévole de la communauté grecque.

En matière d’idéaux politiques, Bill Mavridis se dit social-démocrate. Il vote pour le Parti libéral « par manque de choix ». Il ne pourrait jamais soutenir des partis comme la Coalition Avenir Québec (CAQ) ou le Parti conservateur. Il voterait pour le Parti Québécois « si ce n’était de leur agenda séparatiste ». S’il refuse d’endosser le projet de séparation du Québec, il soutient l’indépendance du Québec au sein du modèle canadien.

Montréal indivisible

L’application AÉROPLAINTE de Bill Mavridis s’inscrit dans son projet Montréal indivisible.

« Montréal indivisible a été créé après les élections municipales du 5 novembre 2017 pour contribuer à la société civile en aidant les Montréalais à s’organiser pour obtenir des changements dans notre ville. Notre objectif principal est de combattre la pollution du bruit des aéronefs émanant des opérations de l’aéroport Montréal-Trudeau », décrit son fondateur, M. Mavridis.

Ce projet est inspiré du mouvement créé aux États-Unis à la suite de l’élection de Donald Trump. « Les citoyens ont montré qu’on peut se lever, soumettre des plaintes, demander du changement. Si les Américains peuvent le faire, nous aussi nous pouvons le faire », affirme M. Mavridis.

En fin de compte, Bill Mavridis estime que son projet a besoin de quelques années pour développer sa force d’impact, mais il y croit dur comme fer. Il est prêt à investir son argent personnel et à faire du porte-à-porte dans l’arrondissement. Il fait trois ou quatre plaintes chaque jour contre l’aéroport Montréal-Trudeau et encourage tous les citoyens à en faire autant.

C’est avec cette détermination, croit-il, qu’on obtiendra des changements.

 

 



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